Rapport Coulombe
La FTPF-CSN salue le rapport Coulombe mais demande la protection des emplois
La Fédération des travailleurs et des travailleuses du papier et de la forêt (FTPF-CSN) est très favorable aux grandes conclusions du rapport Coulombe faisant suite à la Commission d’étude sur la gestion de la fôret publique québécoise. « Pour assurer la protection de la forêt québécoise et des emplois qui en dépendent, il faut donner un important coup de barre », souligne Sylvain Parent, président de la FTPF. La FTPF, qui a participé aux travaux de la Commission, n’a jamais hésité à faire connaître ses préoccupations sur l’avenir de la forêt. Entre 1999 et 2001, dans la foulée de l’ Erreur boréale, la FTPF faisait partie de la Coalition sur les forêts vierges nordiques.
Il y a cependant quelques bémols au tableau. La FTPF craint que le transfert des pouvoirs aux régions par l’entremise des Conférences régionales des élus, surtout si l’expertise et les moyens financiers ne suivaient pas, ne se traduise dans le fait par un désengagement de l’État quant à ses responsabilités en gestion forestière. Les travailleurs de toute l’industrie forestière et la population québécoise demandent que l’État québécois prenne véritablement ses responsabilités en contrôlant vraiment l’industrie forestière.
Par ailleurs, la FTPF aurait aussi aimé voir la Commission Coulombe demander une réforme en profondeur du mesurage du bois, un système aussi archaique qu’aberrant. Les travailleurs de la forêt et les contribuables du Québec se font manipuler par l’industrie en cette matière et le rapport Coulombe semble minimiser, voire ignorer, l’importance du problème.
Le soutien à l’emploi
Le rapport Coulombe vise juste dans ses recommandations concernant un meilleur encadrement du travail en forêt et en sylviculture en proposant des harmonisations des dispositions du Code du travail et de la Loi sur la santé et la sécurité au travail avec celles de la Loi sur les forêts. « La Commission Coulombe a vu juste. Pour améliorer les conditions de travail en sylviculture et en forêt, il faut donner un coup de pouce aux travailleurs de la forêt dans le respect de leurs droits », continue M. Parent.
La gestion forestière au Québec est à la croisée des chemins et la FTPF souhaite que le gouvernement mette en place un système qui assurera la pérennité de la forêt, cette ressource naturelle certainement parmi les plus importantes au Québec. Une diminution importante des volumes de coupe est suggérée. La FTPF demande au gouvernement de mettre en place des mécanismes de transition pour éviter un choc qui pourrait être brutal sur plusieurs communautés du Québec. La société québécoise doit soutenir ce virage forestier qui passera nécessairement par une certaine reconversion industrielle. La FTPF est consciente qu’il faudra regarder très attentivement le développement des 2e et 3e transformations des produits du bois. « Il faut prévoir dès maintenant des fonds, des mécanismes de formation et de reclassement des travailleurs touchés pour aider à trouver des solutions à des situations qui seront très difficiles. Les travailleurs de la forêt et de l’industrie n’ont pas à payer pour l’incurie des dirigeants de l’industrie et des gestionnaires de l’État », s’insurge M. Parent.
Finalement, la FTPF salue la mise en place d’un vérificateur des forêts et l’avènement d’une gestion écosystémique et intégrée de la forêt. Dans son mémoire présenté à la commission parlementaire de l’automne 2000 sur la révision de la Loi sur les forêts, la FTPF s’était déjà prononcée en ce sens.
Si la FTPF-CSN salue aujourd’hui le rapport Coulombe comme étant un pas dans la bonne direction, elle souhaite toutefois que le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs en fasse tout autant en ne laissant pas dormir ses principales conclusions sur les tablettes.
Source : FTPF– CSN – 16-12-2004
Pour renseignements : Sylvain Parent, président de la FTPF-CSN, (418) 647-5775
