Alstom Canada enfreint les dispositions anti-briseurs de grève
À la suite d’une enquête du ministère du Travail, le syndicat des 134 travailleurs de l’usine d’Alstom Canada de La Prairie presse la multinationale de respecter les dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail et de négocier. Les parties se sont rencontrées hier devant le conciliateur Richard Champagne et se rencontrent à nouveau jeudi.
À la fin du mois de juin, soupçonnant qu’Alstom utilisait des scabs, le syndicat avait demandé la nomination d’un enquêteur au ministère du Travail. Dans son rapport remis le 7 juillet, celui-ci en vient à la conclusion qu’Alstom Canada a enfreint les dispositions anti-briseurs de grève pour remplacer des salariés en grève depuis le 12 juin dernier. C’est ce qu’il a constaté durant son enquête qui s’est déroulée le 27 juin.
Sans contrat de travail depuis le 21 février dernier, les travailleurs de cette usine ont décidé de faire la grève en raison de la volonté de la multinationale de donner une partie de leur travail en sous-traitance. Alstom Canada, reconnue dans la fabrication et l’assemblage de disjoncteurs, de sectionneurs et d’isolateurs, veut confier l’usinage, la filerie et la soudure à des sous-traitants pour réduire ses coûts de production, ce qui se traduirait par la perte d’une trentaine d’emplois.
Alstom a recours à la sous-traitance dans ses usines à travers le monde. Or, cette politique a eu des conséquences néfastes : ses produits ne sont plus réputés être d’aussi bonne qualité que par le passé sur le marché international. Le syndicat des travailleurs d’Alstom est donc convaincu que la multinationale a intérêt à garder sa seule usine encore capable d’offrir une production clés en main. L’usine de La Prairie est reconnue pour la qualité de ses produits auprès des compagnies de distribution d’électricité nord-américaines et auprès de son principal partenaire commercial, Hydro-Québec. En raison du ralentissement actuel du marché nord-américain, le syndicat a signifié à l’employeur que les travailleurs sont prêts à revoir l’organisation du travail pour réduire les coûts d’exploitation. « Le choix de la sous-traitance chez Alstom est bien plus un choix idéologique qu’un choix d’affaires », affirme le président du syndicat, Luc Guillotte.
Source : CSN – 16-07-2003
Renseignements : Luc Guillotte, président du Syndicat national des travailleurs en accessoires électriques (CSN) La Prairie cellulaire : (514) 238-2256 Maroussia Kishka, Service des communications de la CSN, tél : (514) 598-2152