Le projet de loi ne règle pas les vrais problèmes des CPE
Claudette Carbonneau dépose aujourd’hui, devant la Commission des affaires sociales à Québec, le mémoire de la CSN concernant le projet de loi 124 modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance. Selon la CSN, le projet de loi soumis s’attaque au modèle des CPE. De plus, contrairement aux prétentions de la ministre, il ne répond nullement aux préoccupations les plus souvent exprimées par les parents, soit les heures d’ouverture et les listes d’attente.
Le projet de loi 124 remet en cause la place prépondérante des organismes à but non lucratif dans le développement des services de garde au Québec, et ce sans justification. Il retire le milieu familial de la responsabilité des CPE en créant une structure parallèle. Le projet de loi s’en prend au droit des parents de s’impliquer et de participer à la gestion et à l’orientation des services que fréquentent leurs enfants. C’est un recul important des principes de responsabilisation et de démocratisation. Il permet aussi une ingérence du gouvernement dans le fonctionnement des CPE, qui n’est pas justifiée. La ministre fait fi du fait démontré par plusieurs experts que la qualité des services de garde dans les CPE est supérieure à celle qu’on retrouve dans les garderies commerciales.
Par ailleurs la CSN est loin d’être insensible aux besoins de certaines familles en matière d’heures d’ouverture atypiques. A cet égard, la centrale estime que le ministère doit prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour répondre à ces besoins dans les localités et ce avec la collaboration des partenaires et en garantissant les ressources pour le faire. Malgré les prétentions de la ministre le projet de loi 124 n’apporte aucune solution.
Concernant les listes d’attente, le gouvernement devrait s’appuyer sur l’expérience des regroupements de CPE dans la centralisation des listes d’attente pour des places à contribution réduite afin de l’appliquer dans toutes les régions et sous-régions. Des critères devraient être développés pour assurer que l’offre de services de garde réponde aux besoins des parents et de leurs enfants ce qui ne serait que partiellement régler par l’entrée en vigueur du projet de loi tel qu’il se présente actuellement.
Le mémoire défendu par madame Carbonneau relève également que le réseau mis sur pied depuis à peine huit ans n’est même pas encore achevé que le gouvernement s’empresse de le modifier. « Où réside l’urgence d’une telle réforme ?, interroge la présidente de la centrale syndicale. Pourquoi une telle précipitation dans la consultation autour de changements si fondamentaux ? »
Quant à la CSN, les changements plus structurels et fondamentaux proposés par le projet de loi, tel le retrait du milieu familial de la responsabilité des CPE, devraient faire l’objet d’un consensus du milieu et de l’ensemble des partenaires.
La CSN représente 8000 travailleuses des CPE et plus de 90 % de celles qui sont syndiquées.
Source : CSN – 16 novembre 2005
Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN, tél. : 514 598-2378, cel. : 514 916-8041