Le budget fédéral
Déséquilibre fiscal : pas de solutions durables selon la CSN
« L’argent semble au rendez-vous pour le temps d’une élection, mais ce budget n’achète pas l’avenir. » C’est ainsi que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a réagi au budget fédéral déposé cet après-midi par le ministre des Finances, Jim Flaherty. « Non seulement les montants consentis par le ministre ne sont pas à la hauteur d’un plein règlement du déséquilibre fiscal mais, surtout, il n’y a pas de mécanisme structurant comme le transfert de points d’impôts pour assurer le Québec d’un financement stable et permanent qu’il pourrait utiliser à sa guise, selon ses propres choix », a indiqué la présidente de la CSN.
Des 2,3 milliards sur un an annoncés par le ministre Flaherty, 1,6 milliard provient de la péréquation. « Une grande partie du règlement provient d’un programme de dépendance, ce qui est loin de constituer une avancée pour l’autonomie du Québec », de poursuivre Claudette Carbonneau.
La présidente de la CSN est particulièrement déçue des sommes consenties à l’éducation supérieure. Claudette Carbonneau rappelle que c’est 4,9 milliards de dollars qui étaient exigés par les provinces ; le gouvernement Harper y va de 800 millions à compter de l’année prochaine seulement. « Le gouvernement donne un milliard de dollars par année aux Forces armées. On voit clairement ses priorités, ce qui constitue une gifle à nos jeunes », de dénoncer Madame Carbonneau.
La CSN constate également que le budget Flaherty consent peu d’argent supplémentaire pour les services de garde et la santé. Le fédéral devient cependant très envahissant en définissant une série de conditions auxquelles les gouvernements provinciaux devront se conformer pour toucher les sommes dévolues en matière de garantie de soin. En matière d’éducation, la CSN constate encore une fois beaucoup d’ingérence de la part d’Ottawa.
Rien pour la crise du secteur manufacturier
Sur le plan économique, la présidente de la CSN constate que le gouvernement Harper continue à diminuer les impôts des sociétés, alors que le secteur manufacturier vit une crise sans précédent qui touche particulièrement le Québec. 47 000 emplois ont été perdus au cours de la seule dernière année. « Le gouvernement ne propose aucune mesure ciblée, mais continue à subventionner allègrement les grandes pétrolières, ce qui consacre l’existence de deux Canada dans un », s’insurge la présidente de la CSN, qui rappelle que les augmentations du prix des hydrocarbures ont joué un rôle non négligeable dans l’appréciation du dollar canadien.
La CSN constate par ailleurs que le gouvernement Harper demeure toujours insensible au sort des travailleurs âgés non reclassables qui perdent leur emploi, alors que le budget ne rétablit pas le programme qui leur permettait de faire le pont entre la fin de leurs prestations d’assurance-emploi et le début de leurs prestations de retraite. Pour ce qui est du programme d’assurance-emploi, le gouvernement se contente de diminuer le taux des cotisations, estimant que cela devrait produire juste assez de revenus pour couvrir les coûts du programme qu’il refuse toujours de bonifier; la CSN soupçonne le gouvernement de garder une marge de manuvre pour continuer d’engranger des surplus.
En matière d’environnement, la pseudo conversion du gouvernement Harper se poursuit, alors que le budget contient une série de mesures éclatées et qu’il n’y a toujours pas de plan d’ensemble pour atteindre les cibles du protocole de Kyoto. « Le premier ministre n’y croit tout simplement pas alors qu’il est urgent de se mettre au travail pour juguler la menace », de conclure Madame Carbonneau.
Pour la présidente de la CSN, ce budget constitue un écran de fumée, le temps d’une élection, mais ne propose pas de solutions durables.
Source : CSN – 19 mars 2007
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, cellulaire : 514 894-1326