Mémoire de la CSN sur la déconfessionnalisation du système scolaire : un dernier pas à franchir
La CSN accueille favorablement l’énoncé de politique ministériel et le projet de loi no 95 visant à modifier diverses dispositions de nature confessionnelle dans le domaine de l’éducation. « L’initiative gouvernementale de déconfessionnaliser les écoles québécoises répond aux attentes de notre organisation et correspond à la position d’ouverture à la diversité culturelle et religieuse que nous défendons depuis plusieurs années. Pour la CSN, le gouvernement fait aussi preuve d’écoute en suivant les recommandations des organismes chargés de le conseiller et en tenant compte de l’opinion majoritaire de la population québécoise », d’affirmer Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable du dossier.
Monsieur Patry présentera le mémoire de la centrale syndicalece soir devant la Commission de l’éducation. « En 2005, plus que jamais, la CSN est convaincue que l’école publique doit assurer le plein respect des droits fondamentaux de tous les élèves quelles que soient les croyances de leurs parents en matière de religion, et que le retrait des enseignements confessionnels catholique et protestant pourra enfin permettre à tous les enfants de fréquenter la même école publique commune, sans distinction de religion. Nous sommes persuadés que la population québécoise est prête à franchir ce pas. Il en va de la cohésion sociale et de la démocratie au Québec. »
Les clauses dérogatoires et la période de transition
« Le gouvernement entend recourir aux clauses dérogatoires pour une dernière période de trois ans, soit de juillet 2005 à juillet 2008. La CSN aurait souhaité que le délai soit plus court. Nous comprenons par contre qu’une période de transition est nécessaire afin de bien réaliser les travaux requis pour l’élaboration des programmes d’études, pour la formation et le perfectionnement des enseignants et pour l’acceptation du changement par les parents québécois tenants de l’enseignement religieux à l’école. C’est pourquoi la CSN est en accord avec le fait que le gouvernement ait recours à nouveau aux clauses dérogatoires mais pour une période transitoire de trois ans. »
« Nous saluons également le fait que le projet de loi laisse la latitude aux commissions scolaires, avec l’autorisation du ministre, de permettre à une école d’introduire un programme local d’éthique et de culture religieuse jusqu’au 30 juin 2008. Cette disposition est en continuité avec la possibilité qui avait été donnée, en l’an 2000, d’introduire au deuxième cycle du secondaire un cours d’éthique et de culture religieuse », de poursuivre le trésorier de la CSN.
Le programme commun d’éthique et de culture religieuse
« La CSN est d’avis qu’un enseignement de culture religieuse est souhaitable pour tous les jeunes du Québec en remplacement des enseignements religieux confessionnels catholique ou protestant et considère, à cet égard, que le nouveau programme prévu répond à nos attentes. De plus, il nous apparaît que le contenu du volet « éthique » correspond à notre souhait que les valeurs communes de notre société et les prescriptions sociales soient introduites dans le nouveau programme d’enseignement », de conclure Pierre Patry.
La CSN demande donc que le gouvernement du Québec termine la démarche amorcée en 1997, avec l’abrogation de l’article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867, et franchisse le dernier pas afin que le système d’enseignement public soit complètement déconfessionnalisé, et ce, en cohérence avec les autres choix que le Québec a faits dans les dernières décennies.
La CSN a franchi le cap historique des 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.
Source : CSN – 1er juin 2005
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, tél : 514 598-2155