CPE : Les bureaux coordonnateurs
La CSN constate que les milieux consultés n’ont pas été respectés
L’annonce faite par la ministre Théberge de restreindre les lieux de coordination des services de garde en milieu familial à 163 insatisfait la CSN. La ministre met ainsi de côté les conclusions des travaux de la consultation qu’elle avait acceptée de lancer dans l’ensemble des régions du Québec. Selon la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, en fondant la distribution territoriale des bureaux coordonnateurs sur les divisions administratives, la ministre privilégie l’approche bêtement bureaucratique au détriment du respect des milieux de vie. Ce choix démontre aussi que la consultation avait au départ un caractère factice. « La ministre s’est encore une fois empressée de rater une occasion de créer un consensus autour d’une de ses décisions. Elle balaie du revers de la main le travail de centaines de personnes qui ont réussi à dégager un projet de gouvernance viable de soutien aux services de grade en milieu familial, projet qui respectait aussi la volonté du gouvernement de réduire le nombre des lieux de coordination dans le réseau. C’est à n’y rien comprendre », déplore-t-elle.
En décembre, le projet de loi sur la réforme des CPE prévoyait la création de 130 bureaux coordonnateurs pour remplacer les 884 CPE offrant les ressources d’appui au services de garde en milieu familial. Après que le projet ait pris force de loi, ayant été adopté sous le bâillon, la ministre disait vouloir tout de même vérifier les besoins des communautés avant de créer définitivement les bureaux coordonnateurs. « L’objectif (de la consultation) est de trouver la meilleure façon de répondre aux besoins des responsables de garde en milieu familial selon des spécificités géographiques et culturelles régionales. En fait, nous voulons nous assurer que tous les enfants, tant en milieu urbain qu’en milieu rural, puissent bénéficier des mêmes services de qualité », ajoutait alors la ministre.
Malgré les tensions et les contraintes de temps, un travail sérieux et appliqué a été fait dans les communautés. Ainsi des organisations bien ancrées dans leur milieu ont systématiquement été mises à contributions telles les agences régionales de la santé et des services sociaux, les conférences régionales des élus, les directions régionales des services famille et les instances régionales des CPE. L’ensemble des travaux de tous ces contributeurs a permis de dresser le portrait d’un réaménagement de la gestion du réseau qui préserverait les bases essentielles à son bon fonctionnement et une proximité acceptable entre les services de garde en milieu familial et les ressources pédagogiques et administratives dédiées à les soutenir. Cette base minimale fixe entre 230 et 253 le nombre de bureaux coordonnateurs nécessaires au maintien d’un réseau de qualité. La ministre vient d’annoncer qu’elle en mettra 163 sur pied. Selon la présidente de la CSN, Carole Théberge peut bien vouloir montrer qu’elle a du coffre, elle a tort de le faire au détriment des services aux enfants. « La ministre devra maintenant tenter de justifier sa décision, elle ne pourra pas, pour ce faire, s’appuyer sur les travaux des organisations dans les différentes communautés consultées. J’appelle madame Théberge à revoir sa décision. La véritable force en politique consiste à défendre le mieux possible les citoyens, à commencer par les plus fragiles », indique Claudette Carbonneau. « J’invite aussi la ministre à la plus grande transparence dans l’attribution des agréments de bureaux coordonnateurs et à ne pas céder aux sirènes des faveurs politiques », conclut-elle.
La CSN représente 8000 travailleuses de CPE, soit plus de 90 % des travailleuses syndiquées des CPE et plus du tiers de l’ensemble des travailleuses du réseau.
Source : CSN – 2 mars 2006
Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN, tél. : 514 598-2378, cel. : 514 916-8041