Les mousquetaires de Champlain à la rescousse des arpenteurs
La CSN-Construction souligne l’anniversaire de leurs moyens de pression et lance une étude de relativité salariale
« Au Québec, le problème des arpenteurs n’est pas nouveau. Samuel de Champlain a été le premier à exercer la profession d’arpenteur en Nouvelle-France. 400 ans plus tard, leur salaire n’est toujours pas comparable à celui des autres métiers dans l’industrie de la construction », de déclarer le président de la CSN-Construction, Ted McLaren. Devant cette injustice, la CSN-Construction a fait appel aux mousquetaires de Champlain pour commémorer les premières négociations des arpenteurs menées en 2004 et lancer officiellement l’étude de relativité salariale qu’elle a commanditée. La cérémonie s’est déroulée à Québec, devant le monument de Champlain, où tous ses acolytes de la CSN-Construction s’étaient réunis afin de changer le cours des événements et rectifier l’histoire.
Une cérémonie haute en couleurs
C’est sous le roulement des tambours qu’a été prise la Terrasse Dufferin afin de rappeler à la mémoire collective – et surtout à celle des employeurs – la lutte des arpenteurs pour faire reconnaître leur métier et obtenir un salaire équivalent à celui des autres métiers dans l’industrie de la construction. Les arpenteurs, qui gagnent actuellement 23 $ l’heure, souhaitent obtenir un rattrapage qui porterait leur salaire à 29 $ l’heure. Ils demandent également qu’on reconnaisse une juridiction exclusive de leurs tâches.
Une plaque commémorative a été dévoilée par le président de la CSN-Construction, Ted McLaren, accompagné des mousquetaires devant le monument de Champlain. Cette plaque souligne leur détermination, et celle de la CSN-construction, à prendre tous les moyens pour améliorer le sort des arpenteurs d’ici la fin des prochaines négociations. « Nous ferons tout en notre pouvoir pour que la situation des arpenteurs de Nouvelle-France soit résolue avant que la ville de Québec ne célèbre son 400e anniversaire », lit-on sur la plaque. « Les titres de noblesse doivent être redonnés au métier d’arpenteur pour que le nom de Champlain demeure à jamais illustre dans l’histoire pour sa contribution de bâtisseur et son extraordinaire habileté dans le domaine de la cartographie. »
La longue marche de la reconnaissance
Un crieur public a relaté les moments forts de la lutte des arpenteurs depuis le printemps 2004. « Il y a un an que la CSN-Construction a pris en main le dossier des arpenteurs à travers le processus de négociation. C’était la première fois dans l’histoire de l’industrie de la construction au Québec que les arpenteurs voyaient leurs demandes à la table de négociation », a-t-il lancé, reprenant les propos du président de la CSN-Construction.
À pareille date l’an dernier, les arpenteurs avaient dénoncé les iniquités dont ils sont l’objet par divers moyens. Une trentaine d’entre eux avaient occupé les bureaux de l’Association des constructeurs de routes et des grands travaux du Québec (ACRGTQ) sur la Grande Allée pour relancer les pourparlers. Des arrêts de travail de 24 heures ont également perturbé plus de dix chantiers de construction au Québec : de la Côte-Nord au Lac Saint-Jean, en passant par Sept-îles, Montréal et Québec.
Les moyens de pression enclenchés lors des négociations de 2004 visaient à faire reconnaître les revendications spécifiques aux arpenteurs. Les négociations se sont brusquement terminées alors que la CSN-construction avait été mise devant le fait accompli. « La FTQ-construction a fait en sorte que le conseil conjoint exclut les revendications concernant la juridiction de l’ensemble des métiers de la construction, ce qui a reporté à la prochaine négociation de 2006-2007, le processus pour que les arpenteurs obtiennent l’équité et la reconnaissance », raconte le président.
Lancement de l’étude de relativité salariale
Dans la foulée de la lutte des arpenteurs pour obtenir, au cours de la dernière ronde de négociation, une reconnaissance pleine et entière, des travaux ont été menés entre septembre et décembre 2004 pour réaliser une enquête de relativité salariale, dont les résultats ont été dévoilés aujourd’hui au Château Frontenac.
« Cette étude, révélant les iniquités vécues par les arpenteurs, vise à partager l’information avec les travailleurs et à diffuser les résultats auprès des employeurs pour faire la démonstration, noir sur blanc, que les arpenteurs méritent un salaire égal pour une tâche équivalente », de dire Alain Mailhot, coordonnateur du comité des arpenteurs pour la CSN. Lors de la présentation, ce dernier a pu expliquer la démarche scientifique par laquelle sept métiers conventionnés de la construction ont été comparés en s’inspirant des barèmes établis par la Commission de l’équité salariale du Québec et selon les quatre facteurs de la Loi sur l’équité salariale, soit les qualifications requises, les efforts requis, les responsabilités assumées et les conditions de travail. La version complète de l’étude est disponible sur le site de la CSN-Construction au : www.csnconstruction.qc.ca.
La CSN-Construction doit aujourd’hui redoubler d’originalité afin que soient entendues les revendications des arpenteurs. C’est pourquoi elle a organisé cette journée de commémoration. « Le rapport constitue une étape de plus dans la démarche de reconnaissance des arpenteurs et témoigne de la détermination de la CSN-Construction de prendre tous les moyens à sa disposition pour faire entendre leurs revendications et obtenir un règlement du dossier des arpenteurs lors de la prochaine négociation de 2006-2007 », déclare Alain Mailhot. « Ça fait plus de 30 ans que les arpenteurs tentent de se faire reconnaître à leur juste valeur, affirme Ted McLaren. Ceux-ci poursuivront leur combat jusqu’à l’atteinte de leur objectif », conclue-t-il.
La CSN-Construction représente la majorité des arpenteurs au Québec, soit près de 450 travailleurs.
Source : CSN – Construction– 20 avril 2005
Pour renseignements : Geneviève Meloche, conseillère au Service des communications de la CSN, tél. : 514 598-2454, cellulaire : 514 233-3656