Réaction de la CSN aux propos de Mario Dumont
A mille lieues des défis qui confrontent l’Etat
“Il n’y a pas de discours plus usé que celui d’en finir avec l’ancienneté et la sécurité d’emploi dans la fonction publique. En reprenant ces vieilles litanies, le chef de l’ADQ fait du “business as usual”. Ses recettes sont d’une autre époque et à mille lieues des défis à relever dans les secteurs public et parapublic québécois.”
C’est en ces termes que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a réagi aux propos tenus par le chef de l’ADQ, Mario Dumont, hier à Québec, devant la jeune Chambre de commerce. En raison du vieillissement de la main- d’oeuvre, la fonction publique connaîtra dans un proche avenir de volumineux départs à la retraite. Au lieu de virer à l’envers toute la fonction publique sur des formules éculées, le chef de l’ADQ serait bien plus avisé de nous dire comment il entend se préoccuper du renouvellement de la main-d’oeuvre, de sa formation, du maintien de l’expertise et des pénuries de main-d’oeuvre qui guettent le secteur public.
La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, rappelle que l’ancienneté et la sécurité d’emploi qui apparaissent comme des irritants aux yeux de l’ADQ ont été instituées pour mettre un terme à l’arbitraire et au patronage politique, engagement cher au chef de l’ADQ. Ces grands principes n’ont pas été introduits dans les conventions collectives pour scléroser l’Etat mais pour lui garantir une continuité et une stabilité dans la dispensation des services à la population. “Avec tout le bouillonnement qu’est appelée à connaître dans les prochaines années la fonction publique, il me semble qu’il y a là suffisamment d’occasions de renouveler les façons de faire sans qu’on ait à passer par le chemin que propose Mario Dumont”, dit la présidente de la centrale syndicale.
Le chef de l’ADQ part certainement d’une bonne intention en voulant rapprocher l’Etat du citoyen. Donner un visage plus humain à l’Etat est un objectif que la CSN partage entièrement. Ce n’est certainement pas en brandissant des épouvantails de réduction de personnel que monsieur Dumont se dirige vers une humanisation des rapports entre l’Etat employeur et ses employés. “Ces dernières années, il y a eu suffisamment de délestage dans le secteur public. Il serait temps maintenant qu’on pense aux moyens de redynamiser la main-d’oeuvre qui, rappelons-le, tient à bout de bras les grandes missions de l’Etat dans des conditions difficiles.”
Claudette Carbonneau déplore que le chef de l’ADQ parle de l’Etat du Québec comme d’un Etat dépassé. Il y a des choses à changer mais ce n’est certainement pas en les dénigrant que nous parviendrons à redorer le blason des institutions publiques et à casser la morosité des citoyennes et des citoyennes à l’égard du politique. “Pour paraphraser Mario Dumont, ce que Monsieur et Madame tout le monde veut, ce n’est pas de croire mais de voir, et surtout de savoir comment, au-delà des formules-chocs, il s’y prendra pour relever les défis actuels de la société québécoise.”
La CSN représente 270 000 travailleuses et travailleurs dans les secteurs privé et public.
(Source: CSN 20-09-2002 — Renseignements: Thérèse Jean, (514) 598-2172)