21 février 2005 – Les techniciens ambulanciers (CSN) lancent une campagne de sensibilisation sur les soins d’urgence au Québec

Les techniciens ambulanciers (CSN) lancent une campagne de sensibilisation sur les soins d’urgence au Québec

Les 2800 techniciennes et techniciens ambulanciers, syndiqués à la CSN, en ont assez de l’indifférence et de l’inertie du ministère de la Santé et des Services sociaux devant l’état peu enviable des soins préhospitaliers d’urgence au Québec. Ils lancent aujourd’hui une campagne sous le thème «  Aidez-nous à en faire plus » pour sensibiliser la population au manque de ressources et aux difficultés vécues chez les ambulanciers. Ils réclament un ajout significatif de ressources de même qu’ils demandent que les soins préhospitaliers d’urgence soient développés avec une approche similaire à ce qui existe ailleurs au Canada et aux États-Unis, qui implique la reconnaissance du statut de paramédics.

Une campagne nationale

La campagne médiatique débute dès aujourd’hui, à 11 h 00, par une manifestation très colorée des ambulanciers sur la colline parlementaire à Québec. Celle-ci vise à dénoncer les effets néfastes et les reculs qu’impose le gouvernement dans les soins préhospitaliers d’urgence. La campagne se poursuivra pendant une durée de six semaines pour se terminer au début du mois d’avril avec le dépôt de pétitions à l’Assemblée nationale. Des espaces publicitaires dans les abribus et sur les panneaux extérieurs des autobus seront largement visibles de même que des publicités radiophonique et télévisuelle seront diffusées dans plusieurs régions du Québec.

Pour des ressources en quantité suffisante

Les ambulanciers, regroupés au sein du Rassemblement des employés techniciens ambulanciers du Québec (RETAQ-CSN) et de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN), exhortent le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, à cesser de négliger les services ambulanciers et à relever la qualité des services à la population à la hauteur de ceux dispensés ailleurs au Canada. Il doit prendre en compte les nombreuses constatations et recommandations faites depuis les dernières années, dont celles contenues dans le rapport Dicaire sur les soins préhospitaliers. Pour assurer de meilleurs services, il faut accroître, entre autres, la formation, les effectifs et le nombre d’ambulances en service au Québec en vue de réduire les temps de réponse et d’améliorer la qualité des services lors des urgences.

L’ATPH a ainsi révélé, en décembre dernier, que le manque d’effectifs et de véhicules à Québec ne permettaient pas aux ambulanciers de respecter le délai requis dans près de la moitié des appels d’urgence de « niveau 1 », qui est fixé à moins de huit minutes. Selon celle-ci, rien ne peut justifier aujourd’hui que les citoyens de l’île d’Orléans, par exemple, aient droit à moins de services que ceux habitant le centre-ville de Québec car, en définitive, des vies humaines sont en jeux. Ailleurs dans certaines régions, comme à La Baie, les horaires de faction, qui exigent des ambulanciers une disponibilité de 24 heures par jour durant sept jours consécutifs, provoquent des délais interminables qui mettent inutilement en péril des vies humaines.

Reconnaissance des paramédics

L’ATPH et le RETAQ-CSN, avec l’appui de l’Association professionnelle des paramédics du Québec (APPQ), sont d’avis que le gouvernement doit également faire des choix cruciaux pour le bien-être de la population en accordant à 18 ambulanciers récemment formés en soins avancés le statut de paramédics en soins avancés. Ils citent à cet effet l’étude Opal publiée en Ontario, qui démontre que l’ajout de paramédics en soins avancés dans une ville de deux millions de personnes avait permis de sauver 260 vies supplémentaires. Le Québec demeure encore le seul territoire en Amérique du Nord à ne pas offrir des soins avancés, qui pourraient permettre de sauver des centaines de vies additionnelles. Au Canada et aux États-Unis, les paramédics en soins avancés peuvent exercer des actes médicaux qui, ici, sont exclusivement réservés aux médecins urgentologues, qui se retrouvent essentiellement dans les hôpitaux.

Enfin, le ministère de la Santé et des Services sociaux doit reconnaître le caractère professionnel des techniciens ambulanciers et leur octroyer le statut de paramédics de soins primaires. Ce statut comporte des actes médicaux équivalents et même supérieurs à ceux dispensés ailleurs au pays, notamment en Ontario. De plus, les ambulanciers sont appelés fréquemment à intervenir dans des situations où les niveaux de stress sont très élevés, comme lors des accidents de la route, des incendies et des scènes de crimes. Leurs responsabilités quotidiennes à l’égard des milliers de vies humaines font de leur métier l’un des plus exigeants qui soit.

L’ATPH et le RETAQ-CSN sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle regroupe plus de 113 000 membres répartis dans plus de 550 syndicats. La Confédération des syndicats nationaux compte 280 000 membres répartis dans 2800 syndicats oeuvrant dans la plupart des secteurs d’activité.


Source : CSN – 21-02-2005

Pour renseignements : Information CSN : 514 598-2155

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