Dépôt patronal en vue du renouvellement de la convention collective
Une attaque patronale sans précédent
La Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN condamne vigoureusement le dépôt patronal en vue du renouvellement de la convention collective de ses 98 300 membres, venue à échéance le 30 juin 2003. « C’est une attaque sans précédent envers les conditions de travail, déjà difficiles, des membres que nous représentons dans le réseau public. Ce dépôt propose une litanie de reculs syndicaux. Il ne vise qu’à saccager les conditions de travail du personnel surchargé et à restreindre notre liberté d’action syndicale », indique le président de la FSSS-CSN, Pierre Lamy.
Utilisant à outrance des qualificatifs tels la simplification, l’uniformisation et la flexibilité, le dépôt du comité patronal de négociation de la santé et des services sociaux (CPNSSS) s’inscrit dans l’ensemble des politiques antisyndicales et antisociales du gouvernement Charest. Le dépôt, divisé en cinq grands axes – améliorer l’offre de travail, simplifier l’application de la convention collective, réviser le régime d’assurance-salaire, favoriser une gestion plus efficiente des ressources humaines ainsi que la mise à jour et la révision des titres d’emploi -ne comporte aucune réponse aux demandes déposées par la FSSS-CSN le 30 septembre 2003.
« Il n’y a rien là-dedans pour améliorer la qualité de vie au travail de nos membres et renforcer les protections contre la privatisation ainsi que la sous-traitance, nos deux grandes priorités pour cette ronde de négociation. En plus de faire totalement abstraction des nombreuses préoccupations des travailleuses et des travailleurs du réseau, le dépôt attaque nos gains majeurs effectués lors de la dernière négociation, notamment au chapitre de l’assurance-salaire », poursuit Pierre Lamy.
Le dépôt patronal ne répond à aucun des sujets jugés essentiels par la Fédération de la santé et des services sociaux, ce qui laisse croire à un délestage massif en faveur de la décentralisation de la négociation, telle que permise par l’odieuse loi 30, contestée par l’ensemble des organisations syndicales, dont la CSN. « Nous rappelons à ce gouvernement que nous voulons négocier une seule convention collective nationale pour l’ensemble des membres. Lors d’une opération menée ce printemps contre la décentralisation de la négociation, tous les syndicats du secteur public de la FSSS-CSN ont réitéré à la fédération le mandat de négocier une seule convention collective », déclare le président de la FSSS-CSN.
Loin d’apaiser la colère des membres de la Fédération de la santé et des services sociaux, les intentions patronales jettent de l’huile sur un feu bien alimenté depuis l’automne 2003. Il faudra s’attendre à une grande période de perturbation dans le réseau. Les effets de la loi 25, qui impose des fusions d’établissements, et de la loi 30, qui fractionne de force les unités syndicales en plus de décentraliser des parties majeures de la négociation collective, se font pleinement sentir chez nos membres. « Ajoutez à cela un dépôt méprisant, irrespectueux et vous avez tous les ingrédients pour créer de l’instabilité ainsi que de l’incertitude chez le personnel », conclut Pierre Lamy.
La Fédération de la santé et des services sociaux représente 110 000 membres, dont 98 300 dans le secteur public.
Source : FSSS– CSN – 21-06-2004
Pour renseignements : Marc Gosselin, (514) 598-2290, cell. : (514) 605-4432