23 mars 2005 – Urgences – Santé : Réactions au rapport d’inspection ministérielle

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23 mars 2005 – Urgences – Santé : Réactions au rapport d’inspection ministérielle

Urgences-Santé : Réactions au rapport d’inspection ministérielle

La CSN demande une rencontre avec le ministre Couillard

La CSN souhaite obtenir une rencontre avec le ministre Couillard pour lui faire part de ses inquiétudes concernant le rapport d’inspection ministérielle qu’il vient de rendre public. « Les recommandations contenues dans ce rapport s’éloignent des positions de la CSN en faveur d’une reconnaissance de la formation professionnelle et du statut des paramédics », déclare Louis Roy, vice-président de la CSN.

De son côté, le Rassemblement des employés techniciens ambulanciers du Québec (RETAQ-CSN) a obtenu des informations à l’effet que le ministre de la Santé aurait confié au nouveau directeur général par intérim de la Corporation d’urgences-santé le mandat d’appliquer l’ensemble des recommandations, ce qui ouvrirait la porte au démantèlement d’Urgences-Santé. « Si le gouvernement suit cette voie, la population risque d’être privée d’une gamme de soins préhospitaliers de qualité en mettant en péril la formation en soins avancés et l’avancement professionnel des ambulanciers paramédics », déclare le RETAQ par l’entremise de son porte-parole, Stéphan Scalabrini.

« Cette situation insécurise et démotive énormément les travailleurs, qui ne savent pas dans quelles conditions ils auront à travailler au terme des douze semaines du mandat de ce directeur », affirme Daniel Proulx, responsable régional de Montréal-Laval pour le RETAQ. « Nous ne voulons pas prendre position par rapport à l’enquête sur l’administration d’Urgences-Santé, mais bien éviter qu’une éventuelle réforme ait des conséquences irrémédiables sur les soins préhospitaliers. Cela nous ferait reculer de 20 ans », ajoute-t-il.

Règlement de compte

« Nous avons le sentiment de faire les frais d’un règlement de compte, alors que l’avenir des services paramédicaux est en jeu », déplore quant à lui Stéphan Scalabrini, observant les tensions entre les factions nationales et régionales du ministère. « Les travailleurs se sentent les otages d’une guerre entre le ministère et la direction médicale d’Urgences-Santé », de réitérer Daniel Proulx.

Les agences souhaiteraient bien, quant à elles, mettre la main sur les budgets que rendrait disponibles la disparition d’Urgences-Santé. Rappelons qu’en décembre dernier, 30 M$ ont été annoncés à la Ville de Montréal pour mettre sur pied un service de premiers répondants. « Nous ne nous opposons pas à l’amélioration des services complémentaires, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment des services préhospitaliers offerts par Urgences-Santé. C’est comme déshabiller Pierre pour habiller Paul », d’illustrer Daniel Proulx.

Sous prétexte de vouloir moderniser la gestion des services de santé, le rapport suggère d’en profiter pour retirer à Urgences-Santé le statut particulier qui lui a permis d’être à l’avant-garde des soins paramédicaux au Québec. Urgences-Santé, qui figure parmi les dix plus importants services de ce genre au monde et se classe deuxième au Canada, est actuellement la seule à pouvoir et vouloir développer la profession au Québec. « Ça serait un désastre pour la santé publique de remodeler Urgences-Santé à l’image des autres régions, comme il est suggéré dans le rapport, plutôt que de rehausser le niveau de service des régions sur ce modèle. Doit-on niveler par le bas et prôner l’immobilisme sous prétexte que le système de santé piétine », s’indigne Stéphan Scalabrini.

La grogne chez les techniciens ambulanciers

Exaspérés d’attendre, les paramédics syndiqués CSN souhaitent obtenir des réponses rapidement quant aux intentions du ministre en regard de l’avenir de leur profession et de la formation en soins avancés. « On attend que soit confirmée officiellement la mise en place d’un DEC », de dire les représentants du RETAQ.

Les paramédics sont en colère. Si on continue de négliger les services ambulanciers et qu’on ne se décide pas à relever la qualité des services à la population comme partout au Canada, la situation risque de s’envenimer.

Le Québec demeure le seul endroit en Amérique du Nord à ne pas reconnaître les soins avancés. Le RETAQ attend du ministre qu’il explique pourquoi le Québec persiste à faire bande à part. Il revendique auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux que celui-ci reconnaisse le caractère professionnel des techniciens ambulanciers et leur octroie le statut de paramédics. Ce statut comporte des actes médicaux équivalents à ceux dispensés ailleurs au pays, notamment le droit de pratiquer les divers niveaux de soins.

Noyer le poisson

Soulignons que le ministre Couillard n’a pas retenu officiellement la recommandation de mise en tutelle d’Urgences-Santé et son éventuelle intégration au sein de l’Agence de la Santé et des Services sociaux (ex-Régie régionale de la santé), comme le suggérait le rapport ministériel de jeudi dernier. Il a quand même nommé un directeur ayant un mandat qui risque d’avoir des effets similaires.

Pendant ce temps, la CSN et le RETAQ attendent l’étude commandée en novembre 2004, portant sur les soins paramédicaux avancés. Réalisée par l’Agence d’Évaluation des Technologies et des Modes d’Intervention en Santé (AETMIS) composée de divers chercheurs, le rapport émis devrait selon nous soutenir davantage la littérature et la pratique médicales reconnues à travers le Canada, donc être plus favorable au projet de soins avancés mis de l’avant par la Corporation d’urgences-santé.

Au ministère, toutes ces études semblent avoir pour objectif de gagner du temps. Les recommandations contenues dans ce récent rapport le confirment et font craindre aux 18 paramédics récemment formés en soins avancés d’être relégués aux oubliettes, de perdre leurs habiletées ou d’être contraints à s’exiler ailleurs au pays pour pratiquer dans leurs champs de compétence. « La CSN demande au ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, une rencontre dans les meilleurs délais afin de rassurer les travailleurs d’Urgences-Santé sur l’avenir de leur profession », conclue Louis Roy.

Le RETAQ-CSN, représentant plus de 3000 paramédics, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle regroupe plus de 113 000 membres répartis dans plus de 550 syndicats. La Confédération des syndicats nationaux compte 280 000 membres répartis dans 2800 syndicats oeuvrant dans la plupart des secteurs d’activité.


Source : CSN – 23 mars 2005

Pour renseignements : Information CSN : 514 598-2155

   

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