Budget fédéral
Les victimes de la crise forestière encore oubliées
Le gouvernement fédéral a raté une autre occasion de venir en aide aux travailleurs de l’industrie forestière touchés par l’une des pires crises de son histoire, dénonce la Fédération des travailleurs et des travailleuses du papier et de la forêt (FTPF-CSN). Les conservateurs de Stephen Harper auraient pu profiter du dernier budget, déposé le 19 mars, pour mettre en place un programme d’adaptation des travailleurs âgés (PATA), réclamé par plusieurs groupes, dont la CSN, pour soutenir les travailleurs âgés qui ont perdu leurs emplois depuis le début de la crise qui frappe l’industrie de la forêt et qui n’ont aucune chance de se reclasser.
« Les conservateurs n’assument pas leurs responsabilités. Depuis deux ans, plus de 10 000 travailleurs ont perdu leur travail dans ce secteur et le gouvernement Harper n’a toujours pas mis en place des mesures pour leur venir en aide », a déclaré Sylvain Parent, président de la FTPF-CSN.
Depuis près de dix ans, la CSN revendique la création d’un nouveau PATA pour remplacer le programme aboli par les libéraux en 1997. L’objectif du programme était d’aider les travailleuses et les travailleurs ayant perdu leurs emplois, et peu susceptibles de s’en trouver un autre, en leur offrant une indemnité qui leur permettait d’effectuer la transition entre leur mise à pied et leur retraite. Ces travailleurs devaient répondre à certaines conditions pour bénéficier du programme, dont être âgés entre 55 et 64 ans lors du licenciement et avoir épuisé leurs prestations d’assurance-emploi. Le programme était financé à raison de 70 % par le fédéral et de 30 % par le provincial.
Pendant la durée du PATA, 11 751 personnes y avaient pris part à la suite de 916 licenciements. À la fin du programme, des rentes d’une valeur totale de 427,4 millions de dollars avaient été versées aux participants (297,4 millions $ par le fédéral et 127,3 millions $ par les provinces). Le gouvernement fédéral avait dépensé en moyenne 20 000 $ par participant.
« Le gouvernement de Stephen Harper aurait pu profiter des surplus budgétaires pour instaurer un tel programme qui aurait été un baume pour les travailleurs, leur famille et les régions durement éprouvés par la situation catastrophique que traverse l’industrie forestière », conclut Sylvain Parent.
Source : CSN – 23 mars 2007
Pour renseignements : Louis-Serge Houle, Service des communications de la CSN, 514 598-2157