26 février 2006 – SAQ – La CSN dit non à la privatisation, mais oui à de nouvelles règles de gouvernance

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26 février 2006 – SAQ – La CSN dit non à la privatisation, mais oui à de nouvelles règles de gouvernance

SAQ

La CSN dit non à la privatisation, mais oui à de nouvelles règles de gouvernance

Depuis plusieurs semaines déjà, il y a un grand tapage autour des pratiques commerciales et de gestion de la SAQ qui ont ébranlé la confiance du public à l’égard de cette société d’État. Pour la CSN et le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN), non seulement une enquête doit être menée mais on doit d’ores et déjà assurer à la population que les règles de gouvernance seront profondément modifiées afin qu’un tel dérapage ne puisse plus se produire.

« La privatisation n’est pas une panacée. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La population québécoise a toujours démontré un attachement au réseau de la SAQ ainsi qu’au service de qualité qu’elle y trouve. Nous croyons fermement que ni les citoyens-actionnaires ni les consommateurs ne sortiraient gagnants d’une privatisation de la SAQ. Par ailleurs, la situation actuelle démontre clairement qu’il doit y avoir un resserrement sérieux des règles de gestion et de gouvernance afin de rétablir la confiance de la population », déclare Claudette Carbonneau, présidente de la CSN.

De nouvelles règles de gouvernance

Certes, l’enquête commandée par le ministre des Finances, Michel Audet, au vérificateur général a sa raison d’être et elle devrait bien nous renseigner sur les pratiques commerciales de la SAQ. La CSN appuie cette initiative du ministre, mais considère que le mandat donné au vérificateur général devrait couvrir l’ensemble de la question, notamment au regard de la qualité des règles de gouvernance et d’une mise à jour de la loi constitutive de la SAQ.

Pour les représentants de la centrale syndicale, la loi constitutive de la SAQ devrait prévoir, entre autres, des mécanismes pour que la société d’État s’acquitte bien de sa mission sociale et pour que le vérificateur général ait le mandat d’y mener des enquêtes sur l’ensemble de ses pratiques. Aussi, les règles de gouvernance devraient contenir des processus internes de contrôle qui répondent aux normes les plus élevées en matière d’éthique, de gestion et de gouvernance. Les nominations à la direction, au conseil d’administration, aux comités de vérification devraient s’appuyer sur des critères qui favorisent la compétence des personnes mises en place et non leur affinité politique.

« Comme monopole, la SAQ a de lourdes responsabilités. Elle doit fournir des revenus à l’État, avoir les meilleurs prix pour les consommateurs tout en accomplissant sa mission sociale. Il faut beaucoup de doigté pour maintenir le meilleur équilibre entre toutes ces missions. Voilà pourquoi elle doit avoir des politiques rigoureuses et transparentes », soutient Claudette Carbonneau.

En Alberta : le mythe de la privatisation

La privatisation en Alberta constitue un réel mythe, car dans les faits, avec la privatisation, on a assisté sur l’ensemble du territoire albertain à une disparité des prix, des services et de la disponibilité des produits. Et, non seulement parle-t-on de disparité des prix, mais ces derniers ont explosé avec la privatisation. D’ailleurs, le gouvernement albertain a même décidé de réduire les taxes pour faire un contrepoids à l’augmentation des prix. Selon des données de statistiques Canada, sur douze ans, de 1992 à 2004, l’on constate que l’augmentation des prix des produits alcooliques a progressé de manière beaucoup plus importante en Alberta. Pendant cette période, les prix ont progressé de 21 % au Québec comparativement à 27 % en Ontario et à 39 % en Alberta.

On vante également, en Alberta, l’augmentation du nombre de magasins, qui serait passé de 310 à 1087 avec la privatisation. Par contre, chaque point de service tient moins de produits différents, ce qui réduit là encore l’avantage du consommateur. Bref, avec la privatisation, il n’y a pas eu de changements positifs ni pour le Trésor ni pour les consommateurs.

Des travailleurs moins payés et moins qualifiés

Toujours en Alberta, avec la privatisation, les travailleuses et les travailleurs ont connu une baisse drastique des salaires, soit 36 % du salaire horaire. Celle-ci n’a pas profité au consommateur, ni au gouvernement, car elle ne s’est pas traduite sur le coût des bouteilles ou sur les dividendes du gouvernement, et ce, sans compter l’incidence fiscale négative d’une réduction des salaires.

« Cette baisse des salaires signifie clairement une non-reconnaissance du rôle conseil des salarié-es, ce qui pourtant fait la marque de commerce actuellement de la SAQ au Québec, précise Éric Brunet, président du syndicat. En Alberta, dans les quelque magasins où il y a un plus vaste choix de produits et de meilleurs conseillers en vin, les produits sont plus chers. Nous pouvons nous demander si l’entreprise privée serait à même d’assumer la formation de son personnel comme la SAQ peut le faire ? Au Québec, nous avons fait le choix d’offrir à l’ensemble de la population des prix identiques pour les différents produits et de tendre à la plus grande uniformisation quant à l’offre de produits et de services. L’État québécois a fait également le choix de tirer davantage de revenus de certains produits dont les produits alcoolisés. »

Les événements récents survenus à la SAQ ont soulevé la grogne mais nous mettons en garde la population envers ceux qui sautent littéralement sur l’occasion pour réclamer la privatisation de la SAQ. Il faut bien se demander qui a réellement un avantage à ce que la SAQ soit privatisée ?, de conclure les représentants syndicaux de la CSN.

Rappelons que le SEMB-SAQ (CSN) représente les 3800 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ.


Source : CSN – 26 février 2006

Pour renseignements : Jacqueline Rodrigue Service des communications CSN Cell : (514) 773-0060

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