27 avril 2006 – Journée internationale de commémoration des travailleurs morts ou blessés au travail

La ronde de négociation 2023 du secteur public est lancée. Pour cette ronde, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS unissent leur force et travaillent en Front commun pour défendre les travailleuses et les travailleurs. Apprenez-en plus.

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27 avril 2006 – Journée internationale de commémoration des travailleurs morts ou blessés au travail

Journée internationale de commémoration des travailleurs morts ou blessés au travail

Urgence d’accentuer la prévention

Déplorant le fait que chaque semaine, au Québec, des travailleuses et des travailleurs sont blessés ou perdent leur vie en tentant de la gagner, le vice-président de la CSN, Roger Valois, et le président de la CSN-Construction, Ted McLaren, réclament que des mesures concrètes soient prises pour accentuer la prévention et que les dispositions de la Loi sur la santé et la sécurité au travail soient appliquées à tous les secteurs d’activité.

« Il est révoltant de constater que plusieurs personnes sont tuées ou blessées au travail, alors que des mesures pourraient être mises en place pour mieux les protéger », de s’indigner M. Valois, la veille de la Journée internationale de commémoration des travailleurs morts ou blessés au travail, qui a lieu le 28 avril.

Il regrette amèrement aussi que la société ait tendance à banaliser tous ces événements extrêmement malheureux qui ruinent les vies de familles entières. « Le fait qu’une seule personne soit blessée ou décède au travail ne devrait pas passer inaperçu, être banalisé comme c’est le cas présentement. Un tel événement constitue toujours un drame inadmissible. »

223 morts dus au travail en 2005 En 2005, les accidents de travail ont causé la mort de 105 personnes, tandis que 118 autres sont décédées à la suite de maladies professionnelles. En effet, selon les statistiques de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), pas moins de 223 travailleuses et travailleurs sont morts au Québec, l’an dernier, soit 47 de plus que l’année précédente.

Du 1er janvier au 14 février seulement, le Québec comptait déjà 34 décès dus aux mêmes causes, c’est-à-dire 18 de plus que durant la même période l’an dernier. « C’est tout simplement aberrant ! », de s’exclamer M. Valois.

Inspecteurs Au Québec, il y a environ 300 inspecteurs à la CSST, dont 80 sont affectés uniquement aux chantiers de construction, pour couvrir plus de 235 000 établissements. Le vice-président de la CSN est d’avis que l’exemple de l’Ontario, qui a annoncé en juillet 2004 l’embauche progressive de 200 nouveaux inspecteurs jusqu’en 2008, devrait être suivi.

Construction : la plus meurtrière Encore une fois, le secteur de la construction (bâtiment et travaux publics) a été particulièrement touché en 2005, alors que 53 travailleurs perdaient la vie, soit 21 de plus qu’en 2004. Entre le 1er janvier et le 14 février 2006, quatre travailleurs avaient déjà péri sur les chantiers de construction.

Le président de la CSN-Construction, Ted McLaren, a déploré que cette industrie reste encore la plus meurtrière, avec près de 25 % des décès. Il a ciblé des raisons qui pourraient expliquer ce triste record : « La négligence de certains entrepreneurs qui, pour sauver de l’argent, ne prennent pas le temps d’installer l’équipement adéquat, est une cause d’accidents. De plus, sans véritable clause d’ancienneté protégeant vraiment leurs emplois, il arrive que des travailleurs obéissent aux ordres de certains supérieurs d’augmenter la cadence, même si c’est au risque de leur sécurité et de celle de leurs confrères de travail. »

M. McLaren croit, par ailleurs, que les responsables en santé-sécurité sur les chantiers ne doivent plus être choisis par l’employeur : « À l’occasion de la prochaine ronde de négociation, nous aurons des demandes à cet effet. »

La situation des jeunes Chaque année, au Québec, près de 24 000 jeunes travailleurs de 24 ans ou moins se blessent au travail. Et presque chaque mois, un jeune meurt au travail.

Accentuer la prévention « Pour prévenir une telle hécatombe, il est impératif de mettre l’accent sur la prévention. Mais pour y arriver, il faut que les travailleuses et les travailleurs puissent bénéficier des outils prévus dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail, soit de mettre en place des comités de santé-sécurité et de libérer un représentant à la prévention », plaide Roger Valois.

Actuellement, ces dispositions de la loi ne s’appliquent qu’à quelques secteurs prioritaires. Ces derniers ne représentent même pas 14 % des travailleurs, ce qui veut dire que plus de 85 % en sont exclus. Depuis plusieurs années, la CSN réclame que le gouvernement applique la loi à tous les secteurs.

Abolition du BEM La CSN demande également que le Bureau d’évaluation médicale (BEM) soit aboli et que l’avis du médecin traitant soit respecté. Comme l’a dit M. Valois, en février dernier devant la Commission de l’économie et du travail : « Être victime d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle est déjà une épreuve en soi. Il est inacceptable que des procédures retardant la reconnaissance d’une lésion professionnelle ajoutent un stress supplémentaire aux travailleuses et aux travailleurs. C’est ce qui se produit avec le BEM. Ils n’ont pas à vivre ça ! »

Un fléau mondial Le fléau des accidents de travail et des maladies professionnelles sévit partout dans le monde, alors que, chaque année, plus de deux millions de travailleuses et de travailleurs meurent au travail, plus de 1,2 million sont blessés et plus de 160 millions sont victimes de maladies causées par les modes de travail ou de production dangereux ou insalubres.

Rappelons que la journée de commémoration du 28 avril a fait l’objet d’une loi au Canada et a été reconnue par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL)à laquelle la CSN est affiliée. Des événements commémoratifs ont maintenant lieu dans plus de 110 pays.

Actions syndicales Pour se remémorer les travailleurs tombés au travail, la CSN a invité ses syndicats affiliés à poser, ce 28 avril, un geste, aussi petit soit-il, tel le port d’un brassard noir. Quant aux membres de la CSN’Construction, ils sont incités à observer une minute de silence à la pause-café ou à l’heure du lunch.

« Ne les oublions pas ! », a lancé M. Valois, en pensant aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles.


Source : CSN – 27 avril 2006

Pour renseignements : Michel Crête, Information, CSN-Construction : 514 703-0775 (cell.) ; Benoit Aubry, Information-CSN : 514 247-3198 (cell.)

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