La CSN accueille favorablement l’entente sur le bois d’oeuvre
La Confédération des syndicats nationaux accueille favorablement l’entente conclue dans le dossier du bois d’oeuvre qui devrait mettre fin à cinq années de conflits entre le Canada et les États-Unis dans un secteur névralgique pour le Québec.
« Cette entente devrait, enfin, donner un peu d’espoir aux travailleurs qui ont durement payé le prix de ce conflit. Elle constitue un cadre concret dans lequel l’industrie pourra fonctionner au cours des 7 prochaines années ». Rappelant les pertes d’emplois massives, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau a, du même souffle, déploré que le gouvernement fédéral ait accepté de laisser aller un milliard de dollars.
L’entente conclue hier entre Washington et Ottawa permet en effet à l’industrie canadienne du bois d’oeuvre de récupérer 78 % des droits punitifs de 5,3 milliards de dollars versés aux États-Unis depuis quatre ans, soit environ 4 milliards de dollars. La portion qui revient au Québec se chiffre à environ 1 milliard de dollars.
Pour le président de la Fédération des travailleurs du papier et de la forêt, FTPF-CSN, Sylvain Parent, cet argent doit être réinvesti au Québec. « L’entente qui vient d’être conclue permet une certaine stabilité pour les prochaines années, mais elle ne règle pas tous les problèmes de l’industrie, comme le coût élevé de la fibre, le taux du dollar canadien et le prix de l’énergie ».
« Pour ce qui est de la répartition des quotas par province, le Québec se verra allouer un peu plus de 20 % des exportations canadiennes, plutôt que 18 % selon les termes de l’entente initiale, ce qui est un pas dans la bonne direction ».
Les deux leaders syndicaux lancent un appel au gouvernement du Québec pour qu’il maintienne son programme de soutien et d’investissement destiné à la forêt, particulièrement les mesures totalisant 925 millions de dollars annoncés lors du dernier budget.
« Nous invitons le gouvernement fédéral à mettre, lui aussi, un peu de baume sur les blessures en annonçant, à l’occasion du budget de mardi prochain, une série de mesures dont des programmes pour venir en aide aux travailleurs âgés et soutenir le reclassement de la main-d’oeuvre ainsi que des garanties de prêts destinées aux entreprises », d’indiquer Claudette Carbonneau et Sylvain Parent.
« L’industrie doit elle aussi se relever les manches. À la faveur de ce règlement, elle doit recommencer à investir pour consolider les régions », de conclure les deux porte parole syndicaux.
La CSN déplore finalement l’inefficacité des organismes internationaux de règlement des différents commerciaux. Autant à l’Organisation mondiale du commerce que dans le cadre de l’ALENA, le Canada a connu une série de victoires qui ont toutes été contestées les unes après les autres par les États-Unis. Le premier ministre canadien devrait avoir une franche discussion avec son homologue américain pour favoriser la mise en place de mécanismes qui permettent réellement la conclusion d’ententes dans des délais raisonnables, évitant ainsi des saignées économiques inutiles.
La FTPF-CSN, qui représente plus de 13 000 travailleurs dans le secteur de la forêt et du papier, a perdu plus de 2 000 emplois dans un secteur forestier malmené au cours des deux dernières années.
La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 membres. Fondée en 1921, la CSN représente des travailleuses et des travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Source : CSN – 28 avril 2006
Michelle Filteau (514) 598-2155