La loi 30 fortement contestée
Les infirmières auxiliaires poursuivront leur lutte
La Loi sur les unités de négociation et sur le régime de négociation votée en décembre dernier soulève une insatisfaction très répandue parmi le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Les travailleuses et les travailleurs appréhendent une longue période de désorganisation et d’affrontements inutiles dans les établissements à la suite de la mise en application de cette loi 30.
Les organisations syndicales contestent d’ailleurs conjointement la loi devant les tribunaux parce qu’elles la jugent inconstitutionnelle et contraire aux dispositions des chartes des droits et libertés du Québec et du Canada.
Dans les soins infirmiers
La loi 30 est particulièrement déplorable dans le secteur des soins infirmiers, où le ministre Couillard s’est permis de se rendre maître, pour son seul intérêt patronal, de l’organisation de travailleuses et de travailleurs en syndicats. Il a mis fin ainsi à une pratique qui existe depuis des décennies et qui a favorisé l’existence de syndicats distincts pour les infirmières et les infirmières auxiliaires. « En raison de traditions qui leur appartiennent et de réalités professionnelles que l’on ne peut nier, les infirmières et les infirmières auxiliaires du réseau sont particulièrement outrées du choix du ministre Couillard qui les empêchera de se constituer en syndicats distincts », soutient Pierre Lamy, président de la FSSS.
La loi 30 a provoqué une imposante mobilisation parmi les infirmières auxiliaires québécoises. Près de 6000 d’entre elles ont signé des cartes individuelles enjoignant le gouvernement de revoir sa position sur les regroupements syndicaux dans les établissements. Ces cartes ont été déposées à l’Assemblée nationale aujourd’hui, le jeudi 29 avril.
« Ce refus massif indique clairement que le ministre Couillard a fait une sérieuse erreur en imposant d’autorité un regroupement qui n’a jamais été voulu par le personnel soignant et les syndicats concernés », a déclaré Linda Pitre, porte-parole des syndicats FTQ du secteur de la santé.
Le 25 mars dernier, près de mille militantes et militants ont participé à une manifestation devant l’Assemblée nationale pour donner leur appui aux infirmières auxiliaires qui réclament de retrouver leur liberté d’association syndicale. La manifestation était organisée par la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, le Syndicat canadien de la fonction publique de la FTQ et le Syndicat québécois des employées et employés de services de la FTQ.
Les 22 et 23 mars, des infirmières auxiliaires, venues de toutes les régions du Québec, ont organisé une vigile de 30 heures devant l’Association des hôpitaux du Québec à Montréal, marquant ainsi leur opposition à la loi 30.
Rappelons que c’est malgré les protestations généralisées des organisations syndicales que le ministre Couillard a opté pour la proposition émanant de l’AHQ qui force les infirmières et les infirmières auxiliaires à se regrouper dans la même unité syndicale, une situation unique en Amérique du Nord.
Source : FSSS– SCFP – SQEES – 29-04-2004
Pour renseignements : Pierre Lamy, président de la FSSS-CSN (514) 843-9441 Linda Pitre, vice-présidente du CPAS-SCFP-FTQ Cell. (418) 629-0438 Claude Saint-Georges, FSSS-CSN (514) 258-7124 Louis Cauchy, FTQ-santé, (514) 235-3996