Un homme de conviction disparaît
Décès de Michel Bourdon
La longue maladie, qui l’a conduit à son décès, n’a pas réussi à estomper l’image que Michel Bourdon a toujours projetée pendant les années de sa vie de militant. La présidente de la CSN tient à en témoigner : « Michel Bourdon était de ces hommes qui défendent leurs convictions. Il a toujours porté les siennes quelles que soient les conséquences appréhendées pour sa personne et quelle qu’en soit la popularité du moment », rappelle Claudette Carbonneau. « Son attachement à un syndicalisme au cur des débats de société et la force de ses convictions quant à la nécessité pour le Québec d’accéder à l’indépendance ont marqué son engagement. Michel était aussi un homme de feu et il mettait l’éclat de son éloquence au service de la cause qu’il défendait », se remémore t-elle.
Fondateur du syndicat CSN des journalistes de Radio-Canada en 1968, il entreprenait ainsi son action syndicale qui s’étendra sur 23 ans. En 1970, en pleine crise d’Octobre, il dénonce la censure qu’exerce, à son avis, son employeur, ce qui lui vaudra d’être congédié par la société d’État.
C’est peu après que Michel Bourdon deviendra conseiller de la Fédération nationale des syndicats du bois et du bâtiment (FNSBB) – ancêtre de la CSN-Construction – pour, par la suite, être porté à la tête de l’organisation. Il occupera ce poste de 1973 à 1979. C’est en partie lui qui, en dénonçant les pratiques de violence syndicales sur les chantiers de la Baie James, va entraîner la création, en 1974, d’une commission chargée d’enquêter sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Cela lui vaudra de subir plusieurs menaces à son intégrité physique.
Après avoir présidé pendant trois mandats la FNSBB, Michel Bourdon reviendra à titre de conseiller au sein de sa fédération d’origine, la Fédération nationale des communications. Puis, ce sont encore ses convictions qui, en 1989, le conduiront à briguer les suffrages des électeurs de la circonscription de Pointe-aux-Trembles comme député indépendantiste. Ces derniers lui accorderont deux fois leur confiance. C’est en tant que député du Parti québécois que Michel Bourdon a pu parrainer la loi créant Fondaction, liant de la sorte son travail de représentant du peuple et son attachement à la CSN. En juin 1996, la maladie a entraîné sa démission à titre de député.
« En tant que porte-parole de la CSN, mais aussi en mon nom personnel, je tiens à saluer l’apport de Michel Bourdon à notre organisation. Des combats qu’il a menés avec nous, plusieurs ont fait avancer la cause des travailleurs et des travailleuses. À la famille, aux proches de Michel, nous offrons nos plus sincères condoléances. Son souvenir sera encore et pour longtemps une inspiration » de dire Claudette Carbonneau.
Source : CSN – 29-11-2004
Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN tél. : (514) 598-2378, cel. : (514) 916-8041