30 mars 2004 – Réaction de la CSN au budget du ministre des Finances du Québec : Un budget de prestidigitateur – Un budget de vases communicants

Réaction de la CSN au budget du ministre des Finances du Québec : Un budget de prestidigitateur – Un budget de vases communicants

« Un budget de prestidigitateur. Un budget de vases communicants ; beaucoup de poudre aux yeux ! » C’est ainsi que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a qualifié le premier véritable budget du ministre des Finances, Yves Séguin.

« Le gouvernement tente de convaincre les Québécoises et les Québécois qu’il remplit ses promesses électorales. Il avait promis des baisses d’impôts d’un milliard, il livre une réforme de la fiscalité. Le Parti libéral devient maître dans l’art de compter quatre fois les mêmes sommes qui se trouvent comptabilisées dans les colonnes des baisses d’impôts, de la réforme fiscale, de la politique familiale et de la lutte à la pauvreté. Voilà un tour de force qui pourrait lui mériter un emploi au Cirque du Soleil ! »

« Les nouvelles mesures de Soutien aux enfants et de Prime au travail entrent en vigueur le 1er janvier 2005 mais les nouvelles tarifications, elles, sont déjà en vigueur. Pour 2004-2005, la bonification de 323 millions de dollars aux familles et aux travailleurs se trouve complètement anéantie par le poids des 975 millions que représentent les nouvelles tarifications et la non-indexation des tables d’impôts. La classe moyenne est loin de gagner au change », d’ajouter la présidente de la CSN.

Santé et éducation : Québec ne remplit pas ses promesses

En santé, le gouvernement coupe ses promesses en deux. Le programme électoral libéral, modifié en février 2003, prévoyait une injection de 2,2 milliards de dollars dans la seule année 2004-2005. L’ajout d’un milliard de dollars représente à peine les coûts du système. « En clair, dans ce budget, il n’y a pas un sous pour une seule heure de soins de plus. Encore une fois, le ministre de la Santé impose une nouvelle réforme et aucun nouvel argent n’est prévu pour permettre ce changement. Compte tenu de ce dénuement en santé, il n’y a qu’un pas à faire pour conclure à une incitation à la privatisation ! », a renchéri la présidente de la CSN.

« En éducation, c’est la dèche. Encore une fois, la hausse de 2,7 % du budget ne couvre même pas les coûts du système que la CSN estime à 3,9 % en 2004-2005. Les cégeps demeurent les enfants pauvres avec une majoration de 2,3 %. Avec ce budget, Jean Charest a renié ses promesses en santé et en éducation. »

Plus pour les individus, moins pour les services

En ce qui a trait à l’évolution des crédits dévolus au ministère de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, la CSN note une baisse de 44 millions de dollars. « Ce qu’il donne en soutien aux familles, on le soustrait en services qui leur sont retournés. Il s’agit là d’une approche très libérale orientée vers le soutien financier destiné aux individus et non vers le financement des services et des programmes », de poursuivre la présidente de la CSN.

Lutte à la pauvreté : le ministre bouge mais il bouge dans ses souliers

« Comptabiliser le soutien aux familles dans la lutte à la pauvreté constitue une véritable supercherie. On ne peut pas à la fois se vanter de mettre de l’avant une mesure universelle et en comptabiliser les dépenses dans un programme ciblé tel celui de la lutte à la pauvreté. Voilà le genre de détournement qui laisse bien peu d’espace budgétaire pour répondre aux priorités mises de l’avant par le Collectif pour l’élimination de la pauvreté, comme, par exemple, l’instauration d’un barème plancher pour les bénéficiaires de l’aide sociale et la gratuité des médicaments pour les plus démunis », a déploré Claudette Carbonneau.

Le développement économique régional : une goutte d’eau

Selon la CSN, les mesures fiscales très ciblées de 41 millions de dollars constituent une goutte d’eau par rapport aux besoins des régions ressources déjà gravement affectées par des pertes d’emplois et une baisse démographique. La CSN note une réduction importante de 30 % dans l’aide fiscale aux entreprises qui est en partie compensée par une accélération de la réduction de la taxe sur le capital. « Il y a là un choix politique qui laisse le développement de l’emploi aux seules forces du marché plutôt que de privilégier une approche davantage interventionniste ciblée », a dénoncé la présidente de la CSN.

Un étranglement des missions de l’État

Le gouvernement Charest garde le cap concernant le rétrécissement du rôle de l’État. Les crédits confirment un véritable étranglement de toutes les missions autres que la santé et l’éducation. Ce désengagement est particulièrement dramatique au chapitre de l’environnement, de l’immigration et des relations avec les citoyens.

La CSN déplore enfin une réduction de près de 8 % dans le budget de Télé-Québec, à l’heure même où le gouvernement Charest vient d’ajouter le thème du développement de l’identité québécoise au chapitre de ses priorités.

« Il s’agit d’un budget trompe-l’œil qui sera loin de faire décolérer les travailleuses et les travailleurs. Avec un tel virage, le Québec est loin de briller parmi les meilleurs », a conclu la présidente de la CSN.

La CSN représente 280 000 travailleuses et travailleurs répartis dans 2 700 syndicats.


Source : CSN – 30-03-2004

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice des communications de la CSN, tél. : (514) 598-2155

   


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