31 mai 2004 – Déficit démocratique pour les agents correctionnels du Canada

Déficit démocratique pour les agents correctionnels du Canada

Le premier ministre du Canada, M. Paul Martin, aurait pu être applaudi en quittant un rassemblement électoral, samedi après-midi à Québec, où 150 agentes et agents correctionnels fédéraux du Québec et de l’Ontario essayaient de lui communiquer un message concernant leur convention collective échue depuis deux ans. Au lieu de ça, il a été hué.

La colère est née d’une déception profonde. Malgré l’assurance que le premier ministre rencontrerait enfin les représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), M. Martin n’a pas consacré un moment aux gens qui occupent l’emploi le plus dangereux de la fonction publique fédérale.

« Le premier ministre ne semble pas recevoir de conseils constructifs de la part de ses conseillers. Pourtant, nous ne nous décourageons pas », a dit le président national d’UCCO-SACC-CSN, Sylvain Martel. « Les agents correctionnels continueront de participer à ces événements électoraux jusqu’à ce qu’il s’asseoit avec nous pour écouter nos préoccupations. »

L’action syndicale de samedi, à Québec, était la quatrième en autant de jours organisées par les agents correctionnels. Elle succédait à des manifestations tenues lors du passage de la caravane électorale de Paul Martin à Montréal, à Surrey (CB), et à Edmonton. Dans l’impasse actuelle des pourparlers qui dure déjà depuis deux ans, les agents correctionnels ne lâcheront pas avant d’avoir l’assurance que les porte-parole du Conseil du Trésor s’engageront dans des négociations de bonne foi.

« Nous aussi, nous faisons face à un déficit démocratique », dit M. Martel, reprenant ainsi un des slogans préférés du premier ministre. « Nous sommes méprisés à la table de négociation, et il y a un manque de compréhension pour les tâches difficiles que nous accomplissons pour le gouvernement fédéral. Il est temps que le Conseil du Trésor et le Service correctionnel du Canada traitent nos membres avec le respect qu’ils méritent. »

UCCO-SACC-CSN compte 5700 membres travaillant dans 54 pénitenciers fédéraux de huit provinces. Ils vivent sous un régime quotidien de menaces, sont victimes d’assauts violents et font face à des risques élevés d’attraper des maladies infectieuses et contagieuses. Tout ça en gérant des établissements de plus en plus peuplés par les membres des groupes criminalisés. C’est le métier le plus stressant au sein de la fonction publique fédérale, et il doit être considéré d’une façon distincte par le gouvernement fédéral.

À moins que le premier ministre comprenne ces faits et qu’il rende une réponse appropriée, les agents correctionnels continueront de faire sentir leur présence tout au long de cette campagne électorale.


Source : UCCO-SACCCSN – 31-05-2004

Pour renseignements : Lyle Stewart, Service d’information CSN, (514) 796-2066.

   


Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023