La CSN invite le ministre Couillard à la prudence

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La CSN invite le ministre Couillard à la prudence

Le rapport de la Commission Mulroney-Jonson est catastrophique pour le CHUM et met en avant une approche par partenariats privé-public (PPP) qui découle selon toute vraisemblance d’une commande du gouvernement plutôt que d’une analyse étayée et documentée. « Nous sommes déçus. Ce rapport nous laisse avec un problème majeur. Si le ministre suit les recommandations de la Commission, le développement des soins ultraspécialisés francophones, déjà mal en point, risque de prendre davantage de retard. De plus, l’approche en PPP prônée fera de ces deux CHU (CHUM et CUSM) des laboratoires aux coûts hors contrôle », affirme Denise Boucher, vice-présidente de la CSN.

Un rapport catastrophique pour le CHUM

Selon la CSN, la question du site du CHUM n’est nullement réglée puisqu’en optant pour un nouveau site, toute une série de travaux devront être repris. Les reports et les délais que nous avons connus depuis plus de dix ans ont déjà eu comme conséquence de réduire le taux des soins ultraspécialisés dans ces deux grands centres hospitaliers. Le CHUM verra ainsi s’accroître son retard alors que le CUSM a le feu vert. Tête de pont du RUIS de l’Université de Montréal, le CHUM ne pourra donc pas jouer son rôle et prendre sa place au moment où les RUIS du Québec se voient confier des responsabilités de soins, de formation et de recherche. Et ce retard du CHUM pénalisera l’ensemble du réseau québécois.

Et comme si cela ne suffisait pas, la Commission propose au gouvernement un développement paritaire de ces deux CHU. « Cette proposition relève d’une vision comptable et axée essentiellement sur la gestion des nouvelles technologies à un point tel qu’elle laisse totalement dans l’ombre les réalités concrètes dans lesquelles ces deux institutions s’inscrivent », ajoute-t-elle.

La CSN tient à rappeler au ministre de la Santé et des Services sociaux que le CHUM est un hôpital universitaire francophone supra-régional. Il faut donc prendre en compte la réalité démographique : assurer l’accessibilité pour les francophones à des services ultraspécialisés. Le CHUM fait en outre partie du réseau universitaire francophone où la très grande majorité des professionnel-les au Québec vont chercher leur formation et leur expertise. Il se doit donc d’être à la fine pointe de la recherche et de l’enseignement. Il doit voir aussi à définir sa complémentarité avec les autres centres universitaires francophones, en plus de desservir plusieurs régions. « La Commission Mulroney-Johnson n’en a pas tenu compte. Le ministre a donc le devoir de corriger le tir », affirme la vice-présidente de la CSN.

Des PPP à tous les niveaux

La CSN considère en outre que cette Commission ouvre tout grand les vannes au gouvernement pour mettre sur la table un panier de PPP qui touchent aussi bien les services non cliniques que cliniques. Treize secteurs sont envisagés. Il n’y a pas seulement l’alimentation, la restauration et la buanderie qui sont visés mais aussi les laboratoires, la pharmacie, la stérilisation, la gestion des immeubles et même les centres de recherche !

De plus, probablement pour allécher les médecins à défaut de leur offrir un site et un projet attirants, la Commission recommande l’ouverture de cliniques médicales associées. « On nous propose un dépeçage en règle des services à tous les niveaux, cliniques et non cliniques, au profit du privé. C’est aberrant et dangereux. Quel est le lien avec un hôpital ultraspécialisé. La Commission elle-même reconnaît qu’il faut d’autres études avant de procéder, et que le privé génère des coûts plus élevés. De surcroît, elle ne semble pas avoir tenu compte de la loi canadienne sur la santé qui prévoit, entre autres, que la gestion des établissements doit demeurer publique », constate la vice-présidente de la CSN.

Elle taxe aussi d’incohérence la commission en prônant, d’une part, la complémentarité et la concentration des services spécialisés entre le CUSM et le CHUM en vue de réduire les coûts, tout en proposant, d’autre part, la multiplication des partenariats avec le privé. « Veut-on vendre avec nos deniers publics nos milieux universitaires et nos soins de santé ultraspécialisés à l’industrie pharmaceutique et aux industries des nouvelles technologies? », se demande-t-elle.

Un rapport centré sur les médecins

La CSN déplore aussi que la Commission s’est surtout montrée préoccupée par la rétention des médecins alors que cette problématique touche aussi d’autres professionnels de la santé. Les soins étant devenus multidisciplinaires, le développement des connaissances doit se faire dans chacune des disciplines et à tous les niveaux. Une approche qu’on ne trouve pas dans le rapport de la Commission.

On est loin d’un rapport emballant pour les personnels, d’un rapport stimulant pour les équipes traitantes, pour la recherche et pour l’enseignement.

La CSN est la plus représentative des organisations syndicales dans le réseau de la santé et des services sociaux. Elle représente 103 000 syndiqué-es dans tous les corps d’emploi. Ils sont membres soit de la Fédération de la santé et des services sociaux, soit de la Fédération des professionnèles.


Source : CSN – 20-04-2004

Pour renseignements : Maroussia Kishka, Service des communications de la CSN, tél : (514) 598-2152

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