Cap sur la négociation, l’emploi et l’élection québécoise

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Perspectives 2018

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Au cours de la traditionnelle conférence de presse annuelle que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient depuis près de 40 ans à l’aube d’une nouvelle année à son siège social, son président, Jacques Létourneau, a présenté les priorités de la centrale syndicale pour 2018. Trois grands thèmes s’imposent cette année : la négociation collective, l’emploi et la prochaine campagne électorale.

Au cours des prochains mois, pas moins de 50 000 travailleuses et travailleurs membres de 926 syndicats de la CSN négocieront ou poursuivront la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.

Dans ses priorités pour la prochaine année, la CSN mettra également le cap sur la promotion de l’emploi, particulièrement dans le secteur manufacturier qui continue de connaître une période de turbulence, malgré les pénuries d’emplois constatées dans certaines régions. « Il est paradoxal de traverser une telle période alors que des milliers de travailleuses et de travailleurs perdent leur travail, des emplois bien rémunérés, tout juste avant le temps des fêtes, a déclaré le président de la CSN. Cette situation est d’autant plus déplorable que leur sort est lié à des décisions prises par les gouvernements ou à des gestes qu’ils pourraient poser. »

Davie : Trudeau doit bouger

Le cas du chantier naval Davie continue de faire couler beaucoup d’encre, alors que plus de 800 ouvriers ne savent pas s’ils retourneront à l’usine en raison de l’inaction du gouvernement libéral à corriger une iniquité dans l’octroi des contrats liés à la stratégie nationale de construction navale du Canada. Une attitude qui cause aussi de l’insécurité chez les milliers d’employé-es œuvrant au sein des quelque 800 fournisseurs de Davie. Les quelque 1200 travailleuses et travailleurs ont pourtant réalisé un véritable tour de force en transformant un navire-conteneur en ravitailleur pour l’armée canadienne dans les délais et sans dépassement de coûts, alors que les chantiers d’Halifax et de Vancouver tardent toujours à livrer un navire.

« Il y a unanimité au Québec pour réclamer du fédéral qu’il accorde des contrats afin d’assurer la pérennité du plus grand chantier naval du Canada, a poursuivi Jacques Létourneau. À l’exception du Parti libéral du Canada, tous les partis politiques du Québec et du Canada ainsi que la classe des affaires et le monde syndical sont unis derrière Davie et ses travailleuses et travailleurs. Le premier ministre Trudeau a le pouvoir de changer les choses, et nous poursuivrons nos démarches auprès de ce gouvernement qui ne doit pas céder aux pressions d’Irving et de Seaspan, qui agissent pour éliminer un concurrent. »

PFR à Kénogami

Victimes d’une sixième fermeture temporaire depuis 2016, les travailleuses et travailleurs de PFR à Kénogami voient aussi un large front commun se former autour d’eux. « La situation dans cette usine, comme dans le secteur de la forêt, est intenable, a mentionné Jacques Létourneau. Dans ce cas aussi, nous aurions besoin de l’intervention du fédéral pour intervenir auprès du gouvernement américain qui a imposé une taxe sur le papier surcalandré. En outre, il est essentiel que PFR modernise ses installations pour assurer la pérennité des emplois. Nous serons aux côtés de nos membres pour préserver leur travail. »

GE Power

La situation est semblable chez General Electric à La Prairie, dont la fermeture a été annoncée à la fin novembre. En activité depuis la création d’Hydro-Québec, GE Power, un fournisseur de la société d’État, déplacera ses activités aux États-Unis, tout en demeurant son principal client. « Cette entreprise est profitable et ses employé-es ont développé une expertise incomparable dans le monde, a indiqué le président de la CSN. Hydro-Québec doit rendre des comptes et privilégier l’achat local auprès de fournisseurs d’ici qui possèdent la main-d’œuvre spécialisée pour répondre à ses demandes. Nous ferons tout pour maintenir le plus d’emplois possible dans cette région. »

REM

Le projet du Réseau électrique métropolitain prévoit des investissements de plus de 3,7 milliards de dollars sans offrir de garanties adéquates en termes de retombées directes pour le Québec. « Au cours des prochains mois, nous ferons valoir auprès du gouvernement du Québec la nécessité d’assurer un contenu local, y compris dans le matériel roulant, a fait valoir Jacques Létourneau. Il doit y avoir une obligation pour la Caisse de dépôt et placement du Québec à favoriser les emplois d’ici pour la réalisation de ce projet. »

ALENA

Par ailleurs, la CSN demeure préoccupée des conséquences que pourrait avoir la renégociation de l’ALENA pour l’épanouissement de la culture québécoise et les services publics. La réouverture de cette entente doit être l’occasion de renforcer les mécanismes de défense des droits du travail et de protéger la capacité des États à intervenir pour défendre le bien commun sans risquer des poursuites abusives de la part d’investisseurs s’estimant lésés.

Élection québécoise

Année électorale au Québec, 2018 sera l’occasion pour la CSN de faire valoir les revendications des travailleuses et des travailleurs en interpellant les candidats et les partis politiques sur leurs préoccupations. « Après quatre années d’austérité et de sous-financement des services publics et des programmes sociaux, un changement s’impose dans la gestion des finances publiques, avec ces milliards de surplus qui s’engrangent et le déficit social qui ne cesse de se creuser. La prochaine élection sera l’occasion de revenir sur ces enjeux cruciaux pour la société québécoise », a déclaré le président de la CSN.

Le 65e Congrès de la CSN, qui s’est tenu en juin dernier, a d’ailleurs fait de la prochaine élection québécoise l’une de ses priorités. Un manifeste traçant les grandes lignes du projet de société défendu par la confédération syndicale a été adopté par les quelque 2000 délégué-es des syndicats.

« Suivant le plan d’action qui a été voté au congrès, nous entreprendrons, dès le mois de février, une tournée dans nos syndicats pour échanger avec nos membres sur les enjeux de la prochaine élection québécoise prévue en octobre, a expliqué Jacques Létourneau. Ils seront invités à adopter l’une des revendications inspirées du manifeste et à la soutenir. »

À partir des décisions qui seront prises sur le plan local, les conseils centraux de la CSN élaboreront des plateformes régionales de revendications à partir desquelles seront interpellés les différents candidats et candidates et les partis politiques. Le projet de la CSN vise une véritable politique industrielle, l’accessibilité à des services publics et à des programmes sociaux de qualité, une réforme majeure de la Loi sur les normes du travail prévoyant un salaire minimum décent pour toutes et tous, la mise en place d’une Charte de l’environnement impliquant une transition juste et écologique des emplois et la consolidation de la démocratie.

« Nous plaidons depuis longtemps pour la réforme du mode de scrutin qui permettrait à toutes les opinions de trouver leur place à l’Assemblée nationale, a soutenu le président de la CSN. Nous estimons également que l’état de la démocratie est intimement lié à la qualité de l’information. Or, la presse écrite au Québec traverse une crise majeure qui menace les emplois et l’accessibilité à une information de qualité. En 2018, nous poursuivrons les pressions auprès des gouvernements pour qu’ils soutiennent adéquatement les entreprises de presse. »

Le prochain budget québécois sera une autre occasion de plaider en faveur d’un réinvestissement massif dans les missions de l’État, plutôt que d’utiliser les surplus pour baisser les impôts.

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Le Point syndical  automne 2023