« Avec les propos que le premier ministre, Jean Charest, vient de tenir en conférence de presse, nous sommes loin d’être rassurés. Monsieur Charest dit ne pas avoir pris connaissance de l’entièreté du rapport. Comment peut-il, dans ce cas, être aussi certain que le plan d’action qu’il a mis en place par le passé constitue toujours la bonne réponse aux révélations faites par les médias sur le contenu du rapport d’enquête de l’unité anticollusion ? Il n’a pu répondre aux questions lui demandant si la situation qui prévaut au ministère des Transports trouve des équivalents dans d’autres ministères ou organismes », de rappeler Louis Roy, président de la CSN.
La CSN a répété à plusieurs reprises qu’il y avait des risques majeurs à laisser l’État se dessaisir de ses responsabilités. D’ailleurs, le rapport anticollusion souligne l’impact qu’a la perte d’expertise professionnelle au profit des firmes privées sur la perte de contrôle, non seulement des travaux mais de tout le processus qui les entoure. Avec tout ce que l’on a appris dans le rapport anticollusion, et selon toute vraisemblance les choses ne changeront pas demain, peut-on savoir, par exemple, qu’est-ce qui se passe avec Infrastructure Québec, un organisme qui octroie lui aussi des contrats et non les moindres : le CHUM et le CHU McGill. Il s’agit de contrats octroyés en PPP, avec très peu de soumissionnaires. Qui contrôle vraiment ces projets ? », de demander Louis Roy.
« Jean Charest semble bien déterminé à avoir raison envers et contre tous et reste insensible à toutes ces voix qui pourtant font tout pour se faire entendre. Il ne peut plus faire la sourde oreille à toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui se demandent, légitimement, si le gouvernement est toujours en mesure d’assurer son rôle et de protéger le bien commun », de conclure Louis Roy.
La CSN, fondée en 1921, représente 300 000 membres répartis dans les secteurs public et privé.