Élections québécoises 2008
Les promesses de Jean Charest aux infirmières ne règlent rien
La Fédération de la santé et des services sociaux-CSN, qui compte parmi ses 122 000 membres des infirmières et des infirmières auxiliaires, questionne sérieusement la pertinence de certaines promesses faites par Jean Charest hier. Celles d’offrir des bonus aux futures retraitées et aux débutantes comme mesures de rétention. Ces bonus n’ont aucun effet structurant et durable permettant de conjurer les problèmes engendrés par la grave pénurie de main-d’uvre dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux.
Réunis en conseil fédéral de quelque 500 délégué-es à Sherbrooke, la FSSS a réagis à ces promesses totalisant 33 millions $ par année. Elles ne s’adressent, visiblement, qu’à une minorité du personnel des soins infirmiers, la grande majorité étant laissée pour compte. « Absolument rien n’est offert à toutes celles qui vivent avec des surcharges de travail importantes en raison du manque de main-d’uvre. Rien non plus pour celles qui se voient imposer du temps supplémentaire ou qui doivent composer avec du personnel d’agences privées qui méconnaissent les établissements. Et rien pour celles qui vivent encore avec les séquelles d’un décret sur les salaires imposé par Jean Charest lui-même, en décembre 2005 », soutien Nadine Lambert, vice-présidente responsable du personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS.
Outre la promesse de porter de 45 % à 60 % le nombre de postes permanents, accueillie favorablement par la FSSS, peu de mots sont dits concernant l’aménagement des horaires dont des mesures favorisant le travail de soir, de nuit et de fin de semaine ou encore les moyens pour réduire le recours aux agences privées de main-d’uvre. Peu de cohérence et de gestes concrets ont été posés en regard des travaux menés depuis plusieurs mois par la Table nationale de concertation sur la main-d’uvre en soins infirmiers, qui regroupe plusieurs acteurs importants du réseau, dont les organisations syndicales, les associations patronales, le ministère de la Santé et des Services sociaux, les agences de la santé, etc.
Les conclusions de ces travaux, publiées depuis juin dernier, ainsi que les recommandations promues par les différents intervenants, ont mis en évidence l’importance pour les politiciens de tout mettre en uvre pour obtenir des résultats concrets et durables dans l’intérêt de la population et du personnel de la santé. Pourtant, plusieurs recommandations structurantes et viables sont rarement appliquées par les autorités et les directions des établissements, faute d’une réelle volonté politique.
« Si les candidats aux élections veulent être pris au sérieux et contribuer à éliminer la pénurie de main-d’uvre, ils doivent aujourd’hui même s’engager à promouvoir des actions concrètes qui iront au-delà de simples promesses de politiciens en mal de votes », de renchérir Nadine Lambert.
La Fédération de la santé et des services sociaux-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative dans la santé et les services sociaux au Québec environ 122 000 membres répartis dans plus de 330 syndicats des secteurs public et privé. Elle compte environ 8 000 membres de la catégorie du personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoire.
Source : CSN – 18 novembre 2008
Pour renseignements : Francois Forget, conseiller syndical à l’information de la FSSS-CSN, Tél. : 514 949-1430