Centre jeunesse de Montréal
204 postes doivent être créés immédiatement
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres jeunesse de Montréal (STTCJM-CSN) évalue à 204 le nombre de postes à temps complet (ETC) à être créés dans les plus brefs délais. À la suite d’une évaluation serrée de la situation qui prévaut actuellement au Centre jeunesse de Montréal (CJM), les représentants syndicaux demandent au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de créer immédiatement 98 postes dans le secteur psychosocial et 106 postes dans le secteur de la réadaptation. Seule la création d’un tel nombre de postes pourra, selon eux, assurer la qualité des services aux jeunes en difficulté, ainsi qu’à leur famille.
Le président du STTCJM-CSN, Daniel Searle, a précisé que cette évaluation a été effectuée, entre autres, à la suite des déclarations publiques formulées il y a 15 jours par M. Pierre Lamarche, directeur général de l’Association des centres jeunesse du Québec, à l’occasion de la semaine annuelle des centres jeunesse. “Au nom de tout le personnel qui travaille actuellement auprès des enfants en difficulté, a-t-il ajouté, je souhaite de tout coeur que la direction générale du CJM modifie son style de gestion afin d’instaurer un climat plus propice pour que nous puissions dispenser des services de qualité.”
Le directeur général de l’Association des centres jeunesse du Québec, M. Pierre Lamarche, soutenait récemment qu’il y a eu, au cours de la dernière année seulement, une augmentation substantielle de 11 % des signalements. Aux yeux du syndicat, cette importante croissance vient confirmer le fait que, à cause de cette hausse et par la force des choses, les services sont moins de bonne qualité et les intervenants sont à bout de souffle.
DELAIS D’INTERVENTION INACCEPTABLES
Au 21 septembre dernier, il y avait au CJM un délai d’attente moyen de 191 jours pour les services de réadaptation auprès des jeunes ayant des troubles graves de comportement. En ce qui a trait aux services d’hébergement, le délai d’attente oscillait entre 104 et 154 jours. “Cette situation est inacceptable et dure depuis trop longtemps, a déploré Daniel Searle. Le placement de ces enfants ne se fait pas à la légère et les raisons qui amènent les jeunes vers le placement sont généralement assez graves. Ce qu’il faut comprendre, c’est que 26 % des jeunes qui sont en attente d’une place en internat, ainsi que 22 % de ceux en attente d’une place en foyer de groupe, sont toujours dans leur milieu naturel, là où leur sécurité et leur développement sont compromis. Devant les réorganisations à répétition, les compressions budgétaires et le manque de ressources, je tiens à souligner que les intervenants sont littéralement épuisés et ils réclament avec hâte la création des 204 postes.”
RELATIONS DE TRAVAIL QUI SE DETERIORENT
Pour les représentants du syndicat, plusieurs facteurs expliquent la détérioration des services. Les plus importants sont les suivants :
– Les compressions budgétaires de plus de 21 M$ imposées depuis 1998 dans le contexte du déficit zéro, ainsi que les réorganisations majeures de 1998 et de 2002 qui ont eu un effet néfaste sur la qualité des services ;
– L’attitude de la direction générale qui a suspendu à ce jour près de 60 éducateurs et éducatrices et envoyé plus de 125 avis disciplinaires aux intervenants pour qu’ils effectuent une tâche administrative qu’ils ont décidé de boycotter, sans mentionner les 20 mises en demeure adressées au syndicat et à certains éducateurs ;
– L’épuisement professionnel chronique des intervenants, expliquant le fait que pas moins de 100 postes à temps complet ont déjà été assumés par l’assurance salaire entre le 31 mars 2000 et le 31 mars 2002, soit une augmentation de 19 %, et les prévisions demeurent toujours à la hausse ;
– L’augmentation d’environ 104 % des dossiers en santé et en sécurité au travail pour la même période, c’est-à-dire entre 2000 et 2002 ;
– L’absence de 98 postes d’intervenants dans le secteur psychosocial, de 36 postes d’éducateur à l’hébergement et de 70 postes en service externe qui ne permet pas d’atteindre les normes acceptables de prise en charge.
Le STTCJM-CSN regroupe les quelque 2600 intervenants et intervenantes du CJM dans les secteurs clinique et soutien technique.
(Source: CSN 03-12-02 — Renseignements: Henri Goulet, (514) 703-0775)