Encore plus de précarité et de pauvreté pour les femmes

Articles récents

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Réunis en assemblée générale jeudi soir, les 1600 auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill ont mis fin à…
Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

La CSN s’inquiète de l’avenir de Produits Forestiers Petit Paris à Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean. L’entreprise pourrait…
Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Nous apprenions dernièrement par les réseaux sociaux qu’une nouvelle clinique de médecine privée allait ouvrir à…
Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Confinés au seuil du salaire minimum, les employé-es de la résidence pour aîné-es Le Dufresne dénoncent…
À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

Après des mois de négociation, les enseignantes et les enseignants de l’école de langues ILSC–Montréal lancent…
Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

La CSN salue les augmentations d’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $.…

Réforme de l’assurance emploi

Encore plus de précarité et de pauvreté pour les femmes

La Fédération des femmes du Québec (FFQ), le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), Au bas de l’échelle, le Réseau des Tables régionales des groupes de femmes du Québec et Action travail des femmes unissent leur voix pour dénoncer la réforme de l’assurance-emploi et en demander le retrait. « Cette réforme, qui est censée jumeler les travailleurs aux emplois disponibles, risque plutôt de jumeler encore davantage les femmes à la précarité et à la pauvreté » , objecte la présidente de la FFQ, Alexa Conradi.

Le CIAFT

Selon le CIAFT, la réforme aggrave les effets discriminatoires du régime existant et place les femmes devant un cercle vicieux. « Alors que la réforme des années ‘90 a fait apparaître un écart dans le taux de couverture entre les hommes et les femmes (seulement 66,1 % des chômeurs y ont désormais accès et seulement 54,7 % pour les femmes), la présente réforme touche particulièrement les travailleuses et les travailleurs à statut précaire et à bas salaire où les femmes sont surreprésentées, » s’inquiète Nathalie Goulet, directrice du CIAFT. Les travailleuses à statut précaire dans le milieu de l’enseignement, le milieu communautaire, l’horticulture, les ventes, l’hôtellerie, la culture, la transformation des aliments en seront particulièrement affectées.

Au bas de l’échelle

La réforme forcera les chômeuses et les chômeurs occasionnels et fréquents à accepter des conditions de travail à la baisse si ces derniers ne trouvent pas un emploi rapidement. « En contraignant les femmes qui occupent déjà des emplois précaires à faible revenu à accepter des emplois encore moins bien payés, le gouvernement renforce leur confinement dans des ghettos d’emploi mal rémunérés, instables et trop souvent temporaires » , de dénoncer Carole Henry de l’organisme Au bas de l’échelle.

Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec

Dans les régions où l’économie repose en majorité sur le travail dans les secteurs traditionnellement masculins et où peu d’emplois réguliers existent dans les secteurs à prédominance féminine, on craint carrément le retrait des femmes du marché du travail. « Le taux d’emploi des femmes dans certaines régions est déjà plus bas qu’ailleurs dans la province. Entre choisir un emploi à temps partiel au salaire et aux conditions moindres et à une distance déraisonnable pour concilier famille et emploi, bien des femmes vont choisir de se retirer complètement du travail, aux dépens de leur autonomie économique actuelle et future» , s’inquiète Joane Blais, présidente du Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec. « Dans les régions où l’économie est saisonnière (l’hiver étant peu propice à l’affluence touristique ou à la pêche au homard), cette réforme vient mettre en péril l’organisation du travail voire la survie de certaines régions, ce qui ne peut qu’accentuer la pauvreté que vivent déjà beaucoup trop de femmes » d’ajouter Marie-Thérèse Forest de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie-et-des-Îles-de la Madeleine.

Action travail des femmes

«Les femmes qui travaillent dans les secteurs traditionnellement masculins vont être particulièrement pénalisées. Prenons l’exemple des femmes dans la construction, emplois considérés comme saisonniers, les modifications à l’assurance-emploi, risquent d’exclure la présence des femmes dans ce secteur, déjà très difficile d’accès! La réduction du temps de recherche d’emploi dans leur domaine cantonnera les femmes à des statuts d’apprentis ou annulera leurs chances de maintenir leurs cartes de compétences et donc d’exercer leur métier. En tant que chômeuses plus fréquentes, elles se verront exclues de ces réseaux masculins vers des emplois moins bien rémunérés», décrie Katia Atif d’Action travail des femmes.

La Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi

Pour sa part, Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec et porte-parole de la Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi dont fait partie la FFQ, déclare : « La réforme de l’assurance-emploi renvoie les femmes dans l’insécurité économique ce qui est tout le contraire du droit des femmes à l’égalité. Cette réforme doit être suspendue afin de mener des études d’impact et de mener une consultation auprès de la population. » La population est d’ailleurs invitée à participer à une manifestation d’envergure à Montréal, le 27 avril, dès midi à la Place du Canada.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Le Point syndical  automne 2023