Bonjour, Je tiens d’abord à remercier la direction d’ELA pour sa cordiale invitation à participer à son 13e congrès. La CSN et ELA travaillent ensemble depuis plusieurs années et nos échanges ont démontré, hors de tout doute, que nous partageons à la fois les mêmes aspirations politiques et syndicales. Sur le front syndical, nous croyons, à la CSN, que le syndicalisme représente plus que jamais une nécessité dans la défense des intérêts de la classe ouvrière. Alors que la mondialisation des marchés, la financiarisation de l’économie et la montée des idées de droite réduisent les droits des travailleuses et des travailleurs, le mouvement syndical est appelé à se redéployer pour faire en sorte que le 21e siècle soit celui de la justice et de l’équité sociale. Notre participation active dans le syndicalisme international confirme notre engagement dans le renouvellement de la pensée et de la pratique syndicale. Par exemple, notre solidarité commune dans des projets de coopération internationale vise à renforcer le syndicalisme au Nord et au Sud. La présence de syndicalistes honduriens et nicaraguayens à votre congrès témoigne de cette solidarité. Au nom de la CSN, j’en profite pour les saluer! De plus, les débats que vous menez dans le cadre de ce congrès sont à plusieurs égards similaires à ceux que la CSN mène dans ses propres rangs. Aujourd’hui, non seulement nous devons répondre aux nouvelles réalités du monde du travail, mais nous devons sans cesse réfléchir à une action syndicale capable de répondre aux aspirations des jeunes, des travailleurs immigrants, des femmes, de celles et de ceux qui vivent la précarité et même la pauvreté, tout en étant sur le marché du travail. Le mouvement syndical ne peut pas se permettre de s’assoir sur les acquis du passé… il doit accepter les remises en question et aussi la critique pour être capable de relever les défis du renouveau syndical. Si nous partageons les mêmes aspirations syndicales, force est de constater que les Québécois et les Basques partagent aussi les mêmes aspirations politiques. En quelque sorte, nous nous inscrivons mutuellement dans ce mouvement historique de lutte et de résistance afin de préserver notre culture et notre identité. Certes, notre histoire est différente, mais fondamentalement la lutte du peuple basque et la lutte du peuple québécois se forgent dans le moule de la libération nationale et dans celui de l’indépendance politique. Tout comme la question syndicale, la perspective de ce combat est elle aussi appelée à évoluer selon les périodes de l’histoire. Dans le contexte de mondialisation actuelle, il devient impératif de réhabiliter le projet national pour justement permettre l’expression de nos aspirations sociales, politiques et culturelles. À plusieurs reprises, la CSN a eu l’occasion d’échanger avec les camarades d’ELA afin de partager à la fois nos réalités politiques respectives, mais aussi les nombreuses convergences qui nous unissent. Il serait peut-être temps de redonner un sens au combat politique que nous menons et de profiter de l’opportunité qui nous est offerte dans le syndicalisme international pour mobiliser les organisations ouvrières des peuples sans pays! Depuis la fin de la Guerre froide, 30 États ont fait leur entrée à l’ONU, ce qui confirme que le combat pour la reconnaissance des peuples et des nations va se poursuivre tout au long du 21e siècle! Souhaitons que nos propres aspirations de souveraineté politique se concrétisent aussi. Encore merci pour cette chaleureuse invitation. La CSN et ELA entretiennent une relation de solidarité syndicale inspirante et porteuse d’avenir, longue vie à votre centrale syndicale, longue vie à la solidarité des travailleurs basques et québécois!