Transport scolaire
Mario Dumont se commet devant une délégation de la CSN
Une délégation de représentants du Conseil central du Bas Saint-Laurent (CSN) et de syndiqués du secteur du transport scolaire de la région ont rencontré, cet après-midi, le chef de l’ADQ et député de Rivière-du-Loup, Mario Dumont, pour le sensibiliser à la situation précaire dans laquelle se trouve l’industrie du transport scolaire et aux conditions déplorables dans lesquelles les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires doivent exercer leur métier.
Normand Gagnon, porte-parole de la délégation, s’est dit satisfait de l’écoute du député de la région, qui s’est déclaré en accord avec la proposition syndicale de créer une forum national pour développer un consensus sur les enjeux auxquels l’industrie est confrontée et afin d’élaborer des solutions aux problèmes. Par contre, le chef de l’ADQ s’est fait très évasif quand lui fut soumise l’idée d’une table nationale de négociation qui regrouperait toutes les parties et qui seule, selon les syndiqués, pourrait mener à un traitement équitable des salariés.
Rappelons que les chauffeurs d’autobus scolaire ont dû faire face à une détérioration de leurs conditions de travail et que c’est le sous-financement de l’industrie qui est l’explication première de cet état de fait. Entre 1996 et 2002, ces derniers ont subi des baisses de salaire et des reculs de leurs conditions de travail, dont la valeur globale totalise plus de 20 millions de dollars. Cela représente environ 2500 dollars par individu et se traduit par des revenus hebdomadaires moindres, l’abandon des régimes d’assurance et de leur régime de retraite. Dans le Bas Saint-Laurent, les syndiqués font face, pour une deuxième année consécutive, à des demandes patronales de réduction salariale de 14 pour cent, soit environ 100 dollars par semaine. À ce sujet, Mario Dumont s’est dit surpris de l’ampleur des demandes patronales.
La délégation syndicale a également expliqué au député de Rivière-du-Loup que le financement insuffisant, ces dernières années, a occasionné une importante déstabilisation du secteur, les investissements nécessaires pour l’achat et l’entretien des véhicules, le carburant, et les assurances subissant les séquelles de l’inflation. La conséquence directe de la détérioration des revenus des entreprises, si elle était prévisible, n’en fut pas moins brutale, se traduisant par des exigences de réduction des conditions de travail des employés.
De l’avis des syndiqués, pour sortir l’industrie de ses difficultés, le ministère de l’Éducation, qui détermine les budgets versés aux commissions scolaires aux fins du transport scolaire, doit tenir compte des besoins tels qu’ils se présentent en 2003 et pour les années à venir. Cette injection de nouveaux montants est aussi nécessaire pour assurer la sécurité des élèves et celles des conductrices et des conducteurs. Il doit aussi contraindre les commissions scolaires à utiliser ces montants pour assurer un transport scolaire efficace et sécuritaire. Plusieurs commissions scolaires, en effet, se sont accaparé de sommes importantes versées par le gouvernement pour le transport des écoliers et les ont investies dans d’autres missions. Dans la seule région du Bas Saint-Laurent, les commissions scolaires ont ainsi utilisé à d’autres fins 250 000 dollars.
La campagne de sensibilisation des députés à la situation du transport scolaire que la CSN a entreprise depuis quelques semaines se poursuit dans l’ensemble des régions du Québec.
(Source: CSN 10-01-03 — Renseignements: Normand Gagnon, président du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, tél. : (418)-750-1187; Roger Deslauriers, Service de l’information de la CSN, (514) 916-8041)