La CSN lance une campagne d’envergure dans le secteur forestier – Une ressource à protéger, des emplois à sauvegarder

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La CSN lance une campagne d’envergure dans le secteur forestier – Une ressource à protéger, des emplois à sauvegarder

La CSN lance une campagne d’envergure dans le secteur forestier

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) prépare une importante campagne visant à consolider les emplois et à soutenir les travailleurs touchés par la crise du secteur forestier, dans une perspective de préservation et de régénération de la forêt. De concert avec la Fédération des travailleuses et des travailleurs du papier et de la forêt (FTPF-CSN), la CSN mobilisera ses ressources au cours des prochains mois pour intervenir à tous les niveaux afin de consolider les emplois de ce secteur, pour appuyer concrètement les travailleurs qui ont perdu leur emploi et pour engager une importante réforme du régime forestier, au centre de laquelle la sylviculture doit occuper une place prépondérante.

La CSN, la FTPF-CSN et le Syndicat national de la sylviculture (SNS-CSN) profitent de la tenue du Sommet sur l’avenir du secteur forestier québécois, qui débute ce soir à l’hôtel Loews Le Concorde à Québec, pour annoncer les moyens qu’ils entendent mettre de l’avant pour trouver des solutions à la pire crise de l’histoire de ce secteur au Québec et des mesures qui doivent être mises en place pour protéger les emplois et supporter les milliers de travailleurs qui sont sans travail.

Depuis quatre ans, plus de 12 000 travailleuses et travailleurs ont perdu leur emploi, pour une durée temporaire ou définitive, et près de 130 usines de sciage ou de pâtes et papier sont inactives. Actuellement, 31 municipalités sont privées de leur principale activité économique, sur les 250 qui s’appuient sur l’industrie forestière. Les dizaines de milliers de familles qui habitent dans ces communautés vivent des drames déchirants, espérant que la situation s’améliore un jour.

Les récentes annonces du géant AbitibiBowater ont accru les inquiétudes des travailleurs et leurs familles, car tous risquent d’être touchés dans un avenir rapproché. En effet, la plus importante industrie du secteur forestier québécois a indiqué qu’elle procèderait à d’autres fermetures ou rationalisations dans un proche avenir, alors que les travailleurs qui demeureront à son emploi seront appelés à réduire leurs conditions de travail.

« Nous estimons que les travailleurs ont assez écopé et que tout doit être fait pour les soutenir et sortir cette industrie de la crise, a déclaré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Notre campagne vise trois cibles et comprend un échéancier à court et à long terme.»

Ainsi, un ensemble de revendications touchant les gouvernements fédéral et québécois et l’industrie forestière seront mises de l’avant au cours des prochains mois, alors que les travailleuses et les travailleurs et l’ensemble des communautés seront invités à développer des liens de solidarité. Le plan de la CSN prévoit des assemblées syndicales régionales ou locales, des manifestations, des visites chez les élus de tous les niveaux et, évidemment, des rencontres avec les employeurs.

Les revendications au gouvernement fédéral

Selon la présidente de la CSN, le gouvernement conservateur doit sortir de son mutisme et agir sans délai. « On prévoit des surplus budgétaires de l’ordre de 11milliards de dollars au fédéral et la caisse d’assurance-emploi compte des surplus de 54 milliards, a-t-elle poursuivi. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais la volonté d’intervenir pour soutenir les travailleurs forestiers et cette industrie. Nous ne manquerons pas de le lui rappeler. »

Récemment, la CSN a présenté des pistes de solution au Comité permanent des Finances de la Chambre des communes. La centrale estime que le gouvernement fédéral doit rapidement faire sa part et instaurer un programme de prêts et de garanties de prêts avantageux qui permettrait aux entreprises qui manquent de liquidités d’investir dans la modernisation de leur entreprise.

Le gouvernement fédéral doit également soutenir les travailleurs en difficulté en bonifiant le régime d’assurance-emploi et en mettant en place un programme de soutien du revenu pour les travailleurs âgés qui ne pourront se recycler et qui viendrait établir un pont entre les prestations d’assurance-emploi et celles de la Régie des rentes.

Ainsi, la CSN en appelle au gouvernement fédéral pour qu’il :

• mette en place un programme de soutien pour les travailleurs âgés ; • améliore le régime d’assurance-emploi ; • remette sur pied le fonds de diversification des économies forestières qu’il a aboli ; • institue un programme de prêts et de garanties de prêts pour aider le financement des investissements dans le matériel de production ; • permette un crédit d’impôt remboursable aux entreprises afin de favoriser leurs activités de recherche et de développement dans le but d’accroître la deuxième et la troisième transformation ; • augmente les budgets du Programme d’aide à la recherche industrielle.

Les revendications au gouvernement québécois

Le gouvernement Charest doit réformer en profondeur le régime forestier et placer la sylviculture au centre de celle-ci. La CSN et la FTPF-CSN poursuivent leur réflexion pour présenter leur vision d’une vaste réforme lors des consultations annoncées par le ministre Béchard et qui devraient se tenir au cours de la prochaine année.

Mais déjà, les organisations estiment qu’une transformation du régime forestier doit tenir compte des éléments suivants :

• concilier la préoccupation environnementale de la pérennité de la ressource et la préoccupation sociale de maintenir des emplois dans tous les secteurs d’activités de l’industrie  • traiter de l’allocation de la ressource, du mode de redevances, des opérations sylvicoles, notamment par la reconnaissance du travail des ouvriers, et du relèvement de leurs conditions de travail et l’aménagement forestier durable ; • privilégier la transparence lors de l’octroi des contrats d’aménagement forestier, peu importe leur évolution ; • placer à l’avant plan les intérêts des Premières Nations et des communautés locales dépendantes de la forêt ; • privilégier la norme de certification FSC ; • supporter le développement d’une industrie des produits forestiers moderne, innovatrice et concurrentielle tant au plan de ses activités économiques que de ses responsabilités sociales ; • soutenir le développement d’une industrie autonome de l’aménagement forestier.

Dans l’immédiat, le gouvernement québécois doit instaurer une charte de la construction favorisant l’utilisation du bois dans la construction d’édifices publics, reconduire les mesures de soutien aux travailleuses et aux travailleurs mises en place en octobre 2006 et instituer un fonds d’aide à partir de la récupération de 1 % de la TPS, comme le propose le Parti québécois. Ce fonds permettrait d’utiliser un montant de plus de 1 milliard de dollars pour soutenir les travailleurs qui ont perdu leur emploi et pour appuyer la modernisation des entreprises.

« L’hécatombe est tel dans le secteur forestier et dans l’industrie manufacturière qu’une grande corvée s’impose, a rappelé Claudette Carbonneau. Nous lançons un appel à une solidarité agissante envers les régions et les travailleuses et les travailleurs, frappés de plein fouet par une grave crise aux conséquences sociales terribles. »

Les revendications à l’industrie forestière

Selon le vice-président de la FTPF-CSN, Michel Fortin, « les entreprises forestières ont leur responsabilité dans la crise que traverse ce secteur au Québec. Ne procédant pas à la modernisation de leurs installations comme elles auraient dû, elles profitent du désarroi des communautés pour bouleverser les conditions de travail, couper des emplois, restructurer, rationaliser, en refusant d’assumer leurs responsabilités sociales et leurs obligations minimales de transparence.»

La FTPF-CSN revendique donc :

• l’introduction de la norme de certification FSC ; • l’implication préalable des travailleuses et des travailleurs dans les démarches de consolidation des entreprises ; • la présentation de plans de gestion prévisionnelle de main-d’œuvre ; • l’embauche, dans leurs autres branches d’activités, des travailleurs qui ont perdu leur emploi.

Mercredi et jeudi, au terme du Sommet sur l’avenir de l’industrie forestière, les syndicats de la fédération feront le point sur la situation et discuteront des éléments du plan de campagne de la CSN qui se mettra en branle dès le début de 2008.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, dont quelque 13 000 dans le secteur du papier, de la forêt et des imprimeries dans 185 syndicats.


Source : CSN – 10 décembre 2007

Pour renseignements : Louis-Serge Houle, Service des communications de la CSN, cellulaire : 514 792-0795 Photos : Clément Allard

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