La Coalition BOIS Québec a lancé aujourd’hui une campagne de sensibilisation grand public sur le thème « Je touche du bois ! ». L’objectif de cette campagne nationale est d’inciter les élus, les décideurs et les citoyens à choisir et utiliser le bois dans leurs projets de rénovation et de construction, et ce, pour lutter contre les changements climatiques. « Il existe deux façons de réduire le CO2 dans l’atmosphère : soit en diminuant les émissions, soit en absorbant le CO2 et en le stockant. Or, les arbres, et les produits de bois que l’on en tire, ont la capacité unique de faire les deux », a rappelé François Tanguay, directeur de la Coalition BOIS Québec. L’utilisation du bois comme substitut aux autres matériaux de construction comme le béton et l’acier limite en effet considérablement les quantités de CO2 dans l’atmosphère. Utiliser du bois permet donc d’agir concrètement contre les changements climatiques et pour la sauvegarde de notre milieu de vie. Pour Claude Villeneuve, professeur au Département des sciences fondamentales de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et directeur de la chaire en Éco-Conseil, le matériau bois fait le lien entre le passé et l’avenir. « Le bois permet de séquestrer du carbone. L’utilisation du bois en construction ou en rénovation permet de constituer un réservoir de carbone pour la durée de vie d’un bâtiment de l’ordre de 0,9 tonne de CO2/m3 de bois utilisé. D’où l’importance d’intégrer ce matériau dans des ouvrages durables comme les bâtiments publics ». Les scientifiques du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont à évaluer la possibilité d’inclure cet avantage dans les calculs relatifs aux bilans de gaz à effet de serre. Le Québec contribue à ces avancées grâce, notamment, au projet Carbone Boréal piloté par l’UQAC ». Les porte-parole engagés dans la campagne « Je touche du bois ! » Alain Lemaire, président et chef de la direction de Cascades, s’associe fièrement à cette campagne visant à lutter contre les changements climatiques. « Notre nouveau bâtiment de Lachute est tout bois et ce choix d’avenir nous a permis de réduire considérablement notre empreinte environnementale et d’obtenir la certification LEED. Cascades a toujours été d’avant-garde relativement aux enjeux du développement durable. Choisir le bois est une autre concrétisation de cet engagement toujours renouvelé envers l’équilibre de notre environnement ». Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, est heureuse que Fondaction, le fonds de travailleurs de la CSN, donne l’exemple et choisisse de construire son nouvel édifice de Québec en bois. « Nos choix ont une influence déterminante sur l’empreinte environnementale de nos bâtiments. Bâtir en bois est l’un des moyens novateurs d’agir sur les changements climatiques. Choisir le bois, c’est aussi choisir l’économie du Québec et valoriser l’expertise des produits d’ingénierie québécois. Pour développer ce marché où le Québec est déjà un chef de file, les grands constructeurs doivent faire le choix du bois », a déclaré la présidente de la CSN. Pour Michel Laplante, gérant des Capitales de Québec et directeur général de l’usine de bâton de baseball B45, le bois est un matériau de pointe. « Le feeling de frapper avec un bâton de bois ne pourra jamais être égalé par un autre matériau », déclare ce passionné de baseball. Les bâtons des joueurs de la Ligue majeure de baseball sont pour la majorité en frêne ou en érable. B45 a choisi de développer le créneau des bâtons en bouleau jaune. « En plus de durcir avec l’usage, nos bâtons se fracassent moins et améliorent le confort des joueurs. Les caractéristiques de ce matériau nous ouvrent le marché des ligues majeures et nous sommes très fiers de le faire avec l’arbre emblématique du Québec », nous confie Michel Laplante. Steven Guilbeault, cofondateur, coordonnateur général adjoint et porte-parole de la campagne « Climat et énergie » chez Équiterre, affirme le caractère essentiel de penser au bois pour les projets de rénovation des citoyens. « Nous avons ici une chance en or de contribuer à la lutte contre les changements climatiques en exigeant du bois certifié chez notre quincaillier, en achetant un bois de proximité qui a peu voyagé et en transmettant à nos enfants le goût du bois. Ces gestes quotidiens feront une grande différence dans la lutte contre les changements climatiques », s’est enthousiasmé Steven Guilbeault. La championne olympique Sylvie Fréchetteest tout sourire à l’idée de contribuer à la campagne Je touche du bois !. « Agir à l’échelle de sa famille, de sa communauté est essentiel pour moi. Tous les jours, ma famille et moi agissons concrètement pour lutter contre les changements climatiques : voiture hybride, compostage, réutilisation, etc. L’utilisation du bois est une avenue d’actions concrètes novatrices malheureusement méconnue du grand public. Qui aurait dit que l’on peut même s’entraîner écologiquement sur une table en bois ! », affirme celle qui s’entraîne en gym sur table depuis près de douze ans. En entrant dans le Palais Montcalm, Bernard Labadie, directeur musical des Violons du Roy à Québec, est chaque fois touché par la beauté et la grande qualité acoustique du bois. « Aucun matériau n’aurait pu contribuer aussi bien à rendre hommage au son caractéristique des Violons du Roy. De savoir que la construction de ce lieu d’exception a également contribué activement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre me rend encore plus fier de cette réalisation québécoise », a affirmé monsieur Labadie.
Le bois, le matériau le plus vert Rappelant que le bois est le seul matériau de construction qui soit à la fois renouvelable, recyclable et réutilisable, le président de la Coalition et doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval, Robert Beauregard, pose les assises scientifiques du potentiel écologique du bois. « D’après le quatrième rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la production de bois comme substitut au béton ou à l’acier dans la construction est une contribution tangible à la réduction des gaz à effet de serre puisque le procédé de fabrication du bois de construction requiert moins d’énergie et laisse une faible empreinte environnementale ». À titre d’exemple, sur un même travail de charpente, la fabrication d’une poutre en béton émet cinq fois plus de CO2 qu’une poutre en bois et une poutre en acier, sept fois plus ! Par ailleurs, la poutre en bois a l’avantage de stocker du carbone pendant la durée de vie du bâtiment, alors que les autres matériaux ne contribuent en rien au stockage du carbone.
Pour élargir le cercle des utilisateurs du bois, les membres de la Coalition s’engagent à faire valoir à l’intérieur de leurs réseaux respectifs les attributs environnementaux du bois dans la lutte contre les changements climatiques, à promouvoir l’utilisation du bois pour des applications structurales et d’apparence dans la construction et à promouvoir une réglementation favorisant l’usage du bois. Leur contribution s’incarnera également par le recrutement actif de nouveaux membres qui feront rayonner ce message écologique et économique. « La Coalition veut stimuler le réflexe bois des citoyens et des décideurs. Alors que 95 % des maisons ont une charpente en bois, moins de 15 % des édifices commerciaux en ont une. Pourtant, selon des études récentes, 80 % des bâtiments non résidentiels mis en chantier chaque année pourraient être construits en bois », a rappelé François Tanguay.
Achetez québécois et exigez du bois certifié Les citoyens ont un grand rôle à jouer dans ce nécessaire virage. En considérant le bois dans tous leurs travaux de rénovation, en s’assurant d’acheter québécois et en exigeant du bois certifié chez leur quincaillier, les individus peuvent avoir une influence déterminante dans la lutte contre les changements climatiques. « Selon un sondage d’opinion, déjà près de 85 % des Québécois veulent favoriser la transformation accrue du bois au Québec et demeurent convaincus que son utilisation est bonne pour les régions et protège des milliers d’emplois. Notre objectif à long terme est qu’il en devienne impossible socialement de ne pas considérer le bois », a fait valoir monsieur Tanguay.
Le bois est également une ressource de proximité qui, valorisée, viendra consolider de nombreux emplois en région. Le Québec est le leader en Amérique du Nord dans les produits d’ingénierie. La valorisation du matériau bois et sa plus grande utilisation stimuleront la recherche et développement et pourront faire rayonner l’expertise québécoise en Amérique du Nord. Cette stimulation du marché local contribuera à réduire la dépendance des producteurs québécois envers les marchés d’exportation nord-américains. Assurément, au Québec, nous pourrons dire : « Je touche du bois ! ».
À propos de la coalition Organisme autonome et à but non lucratif, la Coalition est née dans la foulée de la Stratégie d’utilisation du bois dans la construction au Québec adoptée en mai 2008 par le gouvernement du Québec. Elle constitue le lieu de rassemblement et le point de contact privilégié de tous les intervenants souhaitant contribuer à la lutte contre les changements climatiques et à l’économie québécoise par l’utilisation accrue du matériau bois dans la construction.