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Emprisonnement des trois chefs syndicaux du Front commun

Le 9 mai 72 reste gravé dans la mémoire syndicale du Québec

Cette photo fut prise, le 25 mai 1972, à 6 heures du matin, à la sortie de prison des trois chefs qui en appelaient de leur sentence. Elle a été prise par le photographe François Demers et a ensuite été traitée par le graphiste Jean Gladu pour en faire un auto-collant. Plusieurs dizaines de milliers de cet autocollant ont été imprimés et distribués à tous les syndiqué-es durant la campagne qui suivit la libération des trois chefs. Sur la photo de gauche à droite : Louis Laberge, président de la FTQ, Marcel Pepin, président de la CSN, et Yvon Charbonneau, président de la CEQ.

Le 9 mai 1972, les 3 chefs syndicaux Marcel Pepin (CSN), Louis Laberge (FTQ) et Yvon Charbonneau (CEQ) sont emprisonnés.  On leur reproche alors d’avoir encouragé la désobéissance de leurs 210 000 membres du front commun intersyndical, pour avoir recommandé à certains syndicats de défier des injonctions.

Le front commun a pris son essor en 1971, lors de la grève des syndiqués FTQ du quotidien La Presse. La FTQ et la CSN s’allient alors et organisent une manifestation de solidarité regroupant plus de 12 000 personnes en appui aux grévistes de La Presse.

Le Québec traverse une grande période d’effervescence et de remise en question sociale, où tous les espoirs sont permis, y compris celui de changer les choses et sortir le Québec de son aliénation envers les grandes entreprises étrangères. Chacune des trois organisations venaient de publier d’importantes réflexions sociales, dont le manifeste « Ne comptons que sur nos propres moyens » du président de la CSN, Marcel Pepin.

Le 11 avril, les employés du secteur public et parapublic délenchent la grève générale. Les travailleuses et les travailleurs réclament un minimum de 100 $ par semaine pour tous les fonctionnaires.

Le 20 avril, le premier ministre Robert Bourassa suspend le droit de grève des travailleuses et travailleurs de la fonction publique et parapublique et impose toutes les conditions de travail à moins d’une entente, en recourant à la loi spéciale 19.

Quelques jours après l’adoption de la loi spéciale ordonnant le retour au travail, soit à compter du 22 avril, les employé(e)s reprennent progressivement le travail. Le 8 mai l’agitation reprend au Québec, alors que les trois chefs sont condamnés à purger un an de prison pour avoir encouragé les membres à ne pas respecter les injonctions de la cour obtenues par les directions d’hôpitaux.

L’annonce de l’emprisonnement des chefs sème la colère des syndiqué(e)s du secteur public et privé. Dans plusieurs petites villes du Québec, les syndiqué(e)s s’emparent des stations de radio pour diffuser leurs messages. La crise éclate au sein du cabinet de Robert Bourassa qui confiera le dossier à son ministre du Travail, Jean Cournoyer.

Le 25 mai, les chefs syndicaux sont libérés, et reviennent à la table centrale de négociations. De nouvelles conventions collectives sont signées. Les syndiqués auront 100 $ par semaine, mais après 3 ans.

Le 2 février 1973, les chefs du Front commun intersyndical doivent retourner en prison pour purger la fin de leur sentence. Ils resteront derrière les barreaux de la prison d’Orsainville jusqu’en mai, après l’obtention d’une libération conditionnelle.

Le Grand tumulte, un documentaire à voir ou revoir Le documentaire de Magnus Isacsson «Le Grand Tumulte » , est disponible à l’ ONF.Lors de la grève générale du Front commun de 1972, les trois chefs syndicaux ont été emprisonnés après avoir invités les syndiqué-es à défier une loi spéciale. Ce film est d’autant plus intéressant que le gouvernement Charest a utilisé le bras judiciaire pour tenter mettre fin à la grève des étudiants. À plusieurs reprises, les tribunaux ont émis des injonctions qui, les unes après les autres, ont été défiées. >>  

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