Transport en commun

Le démantèlement des sociétés publiques n’est pas la solution

C’est avec réserves que la CSN accueille le rapport sur les transports émis cette semaine par le Centre sur la productivité et la prospérité de l’École des hautes études commerciales (HEC). Pour la confédération, les partenariats public-privé préconisés par les auteurs de cette étude ne peuvent à eux seuls garantir des gains en productivité et une réduction des tarifs dans le secteur du transport en commun.

« Nous sommes heureux de constater que cette étude confirme nos propres prétentions : la privatisation du transport en commun au Royaume-Uni fut catastrophique pour les usagers et les contribuables, souligne Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Quant au système de “concurrence contrôlée” étudié en Scandinavie, il est dommage que les auteurs demeurent silencieux sur un impact important qu’ils reconnaissent eux-mêmes, soit la baisse de l’accessibilité et de la qualité des services aux usagers. »

Pour la CSN, la présence de sous-traitants privés, privilégiant d’abord et avant tout la rentabilité et les profits, ne peut avoir qu’un impact négatif sur la qualité des services et l’entretien des infrastructures de transport.

« Le Québec a déjà tenté la voie des partenariats privé-public dans le transport en commun, rappelle Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN). Lorsque les sociétés de transport de Montréal, de Québec et de Longueuil ont sous-traité l’entretien de leurs autobus à la firme Kéolis, les effets ont été dévastateurs. Les façons de faire utilisées par cette multinationale, loin d’être adaptées à la réalité québécoise, ont été catastrophiques pour les conditions mécaniques de nos flottes. Les contrats ont dû être résiliés et cette expérience malheureuse a coûté des millions de dollars aux contribuables. »

« Seule une gestion globale des infrastructures, de la planification à la dispensation des services, favorise les économies d’échelle et la qualité des services rendus à la population, poursuit M. Marcoux. Les auteurs de l’étude reconnaissent eux-mêmes la compétence et l’efficience du secteur public en matière de transport. Mais il faudrait aujourd’hui démembrer nos sociétés de transport, et toute l’expertise publique développée au fil des années, pour laisser quelques conglomérats privés faire des profits en sabrant la qualité et l’accessibilité des services ? Dans le contexte actuel, nous ne sommes pas de cet avis. »

La FEESP-CSN représente plus de 4000 salarié-es dans le secteur du transport. Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe environ 100 000 membres dans la région du Grand Montréal. Fondée en 1921, la CSN rassemble 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.

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