La CSN-Construction estime que de véritables efforts doivent être faits pour permettre une amélioration significative des conditions de vie des communautés autochtones, dans le respect de leur mode de vie et de leurs traditions. L’une de ces conditions est l’accès à des emplois de qualité, dont ceux de l’industrie de la construction, un secteur qui continuera de connaître une activité soutenue au cours des prochaines années.
C’est dans cet esprit que la CSN-Construction a participé à la rencontre d’échanges sur la formation professionnelle pour les Autochtones dans l’industrie de la construction qui s’est déroulée sur le thème Construisons ensemble, à Wendake, près de Québec, hier et aujourd’hui.
« Les communautés autochtones vivent dans des conditions difficiles, voire extrêmes. Elles sont toujours victimes d’une discrimination tenace et, trop souvent, de racisme, a dénoncé le vice-président de la CSN-Construction et membre du comité de gestion du Centre de formation pour Autochtones dans les métiers de la construction, Pierre Brassard. Notre société doit s’ouvrir totalement à ces communautés et respecter ces femmes et ces hommes dans leur aspiration à vivre décemment. Il faut leur donner un véritable accès au marché du travail. Mais pour que cela soit réellement possible, il y a une nécessité à améliorer l’éducation et les services s’y rattachant. »
La formation professionnelle dans la construction est donc un passage obligé pour faciliter cette intégration et la CSN-Construction souscrit entièrement aux objectifs de la rencontre organisée par le Consortium pour la formation des Autochtones en construction au Québec, la Commission scolaire de Montréal et la Commission de la construction du Québec. Ce forum visait à faire connaître le Centre de formation professionnelle pour Autochtones dans les métiers de la construction et ses particularités, à favoriser la discussion, à établir des partenariats et à sensibiliser aux réalités des Autochtones.
« Nous revendiquons le droit au travail partout, pour tous, a poursuivi Pierre Brassard. Il y a donc des gestes concrets à poser pour permettre aux Autochtones que ce droit devienne réalité. La formation professionnelle dans la construction, entourée de conditions qui tiennent compte des réalités quotidiennes des jeunes Autochtones afin de leur permettre de réussir, doit leur être accessible. Cette formation devient pour eux une alternative au décrochage scolaire qui présente des statistiques plus que troublantes. Au-delà des chiffres, selon lesquels un jeune sur deux ne termine pas ses études secondaires, il y a des drames. Il importe d’être à l’écoute de leurs revendications et de soutenir leurs efforts. »
La CSN-Construction estime toutefois qu’une fois formés, les Autochtones doivent pouvoir avoir un véritable accès à l’industrie de la construction. « Combien d’entre eux y ont accédé et combien y sont demeurés ? a questionné Pierre Brassard. Trop peu. Il importe donc de jouer sur les conditions qui favorisent la rétention. Sur la Côte-Nord, entre autres, des engagements ont été pris par Hydro-Québec pour l’embauche régionale et pour permettre aux travailleurs Innus de travailler sur le chantier de La Romaine. Nous avons bien l’intention de continuer nos démarches pour que ces promesses soient tenues. La fédération s’engage aussi à travailler avec les communautés autochtones et les différentes institutions œuvrant auprès d’elles, pour favoriser l’accès à la formation professionnelle et aux emplois dans l’industrie de la construction.
« Trop souvent, on a vu des gens et des institutions tenter de bien paraître en mettant en avant un discours paternaliste et utiliser les Autochtones pour leurs seuls intérêts. Il faut être solidaires avec eux en partant de leurs besoins, de leurs préoccupations et de leurs revendications. »