Le Québec à l’heure des choix

Articles récents

Budget fédéral 2024 - Toujours pas assez de logements d'ici 2030

Budget fédéral 2024 - Toujours pas assez de logements d'ici 2030

Les nouvelles dépenses d’Ottawa pour le logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable d’augmentation…
Un employeur qui perd la carte pour des jeans

Un employeur qui perd la carte pour des jeans

La quarantaine de travailleurs de Shred-It n’ont eu d’autre choix que d’entrer en grève ce matin…
La CSN déçue de la décision de la Cour suprême du Canada

La CSN déçue de la décision de la Cour suprême du Canada

La CSN est déçue de la décision de la Cour suprême du Canada de ne pas…
Vote de grève à l’unanimité chez les Autobus Brissette & Frères

Vote de grève à l’unanimité chez les Autobus Brissette & Frères

Hier soir, lors d’une assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette…
Consultation sur l'avenir de la forêt: les travailleurs et travailleuses doivent être au centre des préoccupations, insistent les organisations syndicales

Consultation sur l'avenir de la forêt: les travailleurs et travailleuses doivent être au centre des préoccupations, insistent les organisations syndicales

Alors que se tient aujourd’hui la Rencontre nationale des partenaires sur l’avenir de la forêt, les…
Pénurie de travailleurs sylvicoles : la solution est à portée de mains

Pénurie de travailleurs sylvicoles : la solution est à portée de mains

À l’aube de la saison des travaux sylvicoles, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent, la Fédération de…

Bilan et perspectives 2009-2010 de la CSN

Le Québec à l’heure des choix

La présidente de la CSN a dressé son traditionnel bilan de l’année en souhaitant que la reprise qui s’annonce pour 2010 constitue un point de départ plus serein pour la poursuite du débat sur les finances publiques. « Après une crise économique doublée d’une dégringolade de la confiance de la population envers ses institutions politiques, le Québec est à l’heure des choix. Loin de faire preuve de vision, nos gouvernements présentent une vision catastrophiste de l’avenir pour mieux nous faire accepter des compressions massives. » L’étude demandée par le gouvernement du Québec à un comité d’économistes chargé de faire des recommandations en vue du prochain budget semble téléguidée. Ces derniers ont calculé que le Québec offre 26 % plus de services à ses citoyens que l’Ontario, même s’il est plus pauvre de 14 %. « La stratégie du gouvernement est claire : il va répéter que le Québec se dirige vers un mur, que nous vivons au-dessus de nos moyens. Et qu’il n’y a qu’un seul remède à la sortie de crise : les compressions ! », de dénoncer la dirigeante syndicale. Elle rappelle qu’une étude de la CSN s’appuyant sur les données de la firme Runzheimer montre le contraire. Malgré une fiscalité plus importante au Québec, le coût global de la vie des ménages québécois était en 2003 systématiquement inférieur à celui des ménages canadiens et américains, et cela, grâce à un panier de services plus large. « Les choix faits par le gouvernement ces dernières années ont des effets structurels sur la capacité d’agir de l’État. La diminution des impôts en 2006-2007 et le refus d’occuper l’espace fiscal laissé libre par le gouvernement fédéral avec la diminution de la TPS ont privé l’État québécois de 5 milliards de dollars de revenus. Et maintenant, on coupe dans le panier de services sur le dos des petits salariés comme de la classe moyenne. » La fiscalité est un puissant levier de solidarité, de répartition de la richesse et d’égalité des chances. Les pays scandinaves l’ont fort bien compris : champions quant à la hauteur des prélèvements fiscaux, mais aussi dans la lutte aux inégalités et à la pauvreté. Ces pays engagent des dépenses sociales structurantes beaucoup plus élevées qu’au Canada tout en tirant très bien leur épingle du jeu au plan des indices de compétitivité économique. « Si on ne peut penser reproduire intégralement le modèle du Danemark ou celui de la Suède, il est tout aussi inadmissible de nous laisser imposer les choix de nos voisins. En Europe, les pays scandinaves sont aussi entourés par des États qui ont choisi de se donner une fiscalité éminemment différente et ils y survivent très bien », de poursuivre Claudette Carbonneau. La CSN a mis en avant des propositions pour éviter des coupes massives : report de l’échéancier du retour à l’équilibre budgétaire, lutte à l’évasion fiscale, mise en place d’une fiscalité plus progressive, révision de la contribution des entreprises, régulation de l’économie financière, encadrement de l’industrie minière, abandon des PPP, taxe sur les produits de luxe, écotaxes, etc. « Il s’agira, sans contredit, du grand débat de 2010 et nous serons du voyage pour tenter d’influencer les choix du gouvernement. » Sur la scène fédérale « Le prix fossile de l’année n’a pas réussi à rendre la raison à un gouvernement conservateur qui ne souhaite qu’une chose : protéger les intérêts des pétrolières de l’Alberta. » Pour la présidente de la CSN, la grande déception de l’année restera l’immobilisme du gouvernement Harper à la conférence de Copenhague. « Sa cible de 3 % d’ici 2020, comparativement à 20 % pour le Québec, équivaut à effacer les émissions de GES de l’Alberta avec les gains réalisés chez nous ; ce qui n’a aucun sens. Ce faisant, ce gouvernement menace l’avenir de notre secteur industriel en nous exposant aux sanctions internationales pour sa profonde mauvaise foi. » Tout comme Jean Charest profite de la période des fêtes pour faire oublier la demande d’enquête publique sur l’octroi de contrats, Stephen Harper tente de son côté de minimiser sa piètre performance environnementale ainsi que l’affaire des détenus en Afghanistan. Devant la faiblesse de l’opposition : Michael Ignatieff qui a cru un moment qu’il pouvait battre le gouvernement et Jack Layton qui a décidé de le soutenir en retour d’un petit milliard de dollars pour l’assurance-emploi, Stephen Harper gouverne comme s’il était majoritaire. Sur le front des luttes Dix-sept grèves ou lock-out ont touché des syndicats affiliés à la CSN au cours de l’année. En cette période des fêtes, la présidente de la CSN souhaite offrir sa solidarité particulière aux membres du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal et du Syndicat des travailleurs des Éditions du Réveil, tous deux maintenus en lock-out par Quebecor. Le 24 janvier prochain, cela fera un an que les travailleuses et travailleurs du Journal de Montréal sont en lock-out. « J’invite Quebecor à ne pas se dérober à son obligation de négocier de bonne foi », d’avertir la présidente de la CSN. Il s’agit d’une année difficile dans les médias. Alors que La Presse a obtenu des concessions majeures de la part de ses employé-es, douze syndicats des six quotidiens régionaux du groupe Gesca, dont plusieurs sont affiliés à la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), ont convenu de négocier de façon coordonnée. Les syndicats des quotidiens Le Droit, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Nouvelliste, Le Soleil, Le Quotidien et Progrès-Dimanche représentent plus de 750 travailleuses et travailleurs. Tout en admettant que ses journaux régionaux sont toujours rentables, Gesca affirme vouloir récupérer plus de 10 millions de dollars. Par ailleurs, un pas a été franchi par les travailleurs sylvicoles dans leur quête de conditions de travail plus décentes. La ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau, a en effet assuré le président du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN) qu’un comité ayant pour mandat d’améliorer les conditions de travail sera mis en place. La CSN presse le gouvernement d’adapter le Code du travail aux changements qu’il veut apporter au régime forestier. L’avenir de l’emploi dans ce secteur névralgique ne doit pas être troqué contre le droit de se syndiquer. La négociation du secteur public En 2009, un front commun historique voyait le jour pour mener la négociation des salarié-es du secteur public. Cette association était accompagnée d’un protocole de non-maraudage qui a été suivi à la lettre. Le 16 décembre, cela a fait quatre ans que les travailleuses et les travailleurs étaient sous le joug de la loi spéciale qui a imposé sous le bâillon leurs conditions de travail et de salaires. La présidente de la CSN considère que la proposition du gouvernement, rendue publique le 30 novembre, est loin d’être à la hauteur de leurs attentes légitimes. « Nous la considérons inacceptable. Cette proposition ne garantit pas d’augmentations de salaire réelles. Elle se situe aux antipodes de nos objectifs de négociation qui visent à consolider les services publics en attirant et en retenant les personnels nécessaires. En outre, elle fait porter sur les seules épaules des travailleuses et des travailleurs du secteur public le poids des compressions annoncées en réduisant substantiellement la place qu’ils occupent dans les dépenses de l’État. Le gouvernement confirme sa volonté d’en arriver à une entente dans les meilleurs délais. Nous sommes prêts à négocier dès la première semaine de janvier. » Une autre grande négociation coordonnée se déroulera au Québec en 2010. En effet, les travailleurs de la construction entameront les discussions pour le renouvellement de leur convention collective dès le début de l’année. Il en va de même pour les membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO–SACC–CSN) dont la convention collective se termine cette année. Un membership renforcé La présidente de la CSN tient à souligner l’arrivée dans ses rangs de deux groupes de travailleuses longtemps privées du droit à la syndicalisation : les responsables de services de garde en milieu familial et les ressources intermédiaires et de type familial, qui ont été plus de 2000 à adhérer à la CSN. L’année 2009 aura également permis une percée majeure. Des 17 syndicats que comptait la Fédération autonome du collégial (FAC) avant 2006, 11 sont maintenant affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ–CSN), soit le personnel enseignant des cégeps de Valleyfield, Lionel-Groulx, Dawson, Vanier, André-Laurendeau, de l’Abitibi-Témiscamingue, de Rosemont, de Jonquière, Heritage, de Charlevoix et du Centre d’études collégiales de la Baie-des-Chaleurs. Un autre groupe d’importance vient de se joindre à la CSN : les 800 employé-es de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs à Granby. Que ce soit les travailleuses et travailleurs du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, des auberges Bromont, du Lac Taureau ou du Delta de Québec, de Gap et de Chlorophylle ou encore les chauffeurs de Coach Canada à Montréal, les pompiers de Rivière-du-Loup ou les employé-es de la municipalité de Val-Morin dans les Laurentides, pour ne nommer que ceux-là, la CSN se trouve renforcée par la venue de près de 8400 nouveaux membres en 2009. Malgré la crise économique et de ses effets sur l’emploi, la CSN représente toujours plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Le Point syndical  automne 2023