L’annonce de la fermeture de 62 lits dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) du Centre de santé et de services sociaux d’Arthabaska-et-de-l’Érable, dont 39 au Foyer des Bois-Francs à Plessisville, inquiète au plus haut point le Syndicat de la santé et services sociaux d’Arthabaska-Érable (CSN).
Cette annonce faite par le directeur général du CSSS, M. Claude Charland, en compagnie du directeur du programme aux personnes en perte d’autonomie du CSSS, M. Philippe Rancourt, est une conséquence directe de l’application du Plan d’action 2005-2010 sur les services aux aînés en perte d’autonomiepublié, en 2005, par le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Philippe Couillard.
« Le personnel du Foyer des Bois-Francs et des autres CHSLD vit une grande insécurité depuis la semaine passée. M. Philippe Rancourt a annoncé qu’une quarantaine de postes seraient abolis dans le cadre du virage envisagé, ce qui risque de toucher un bon nombre d’employés du centre de santé, entre autres, par la procédure de supplantation. Bien sûr, il a aussi dit que d’autres seraient créés. Mais il s’est bien gardé de dire combien et dans quels titres d’emploi » a déclaré Mme Lucie Gendron, présidente du Syndicat de la santé et services sociaux d’Arthabaska-Érable (CSN).
Malgré le discours du CSSS qui est truffé de bonnes intentions, le syndicat craint fort que le virage annoncé n’entraîne une réduction de la qualité et de la quantité des services offerts aux aînés. Le syndicat est d’accord sur l’importance d’investir dans les services publics de maintien à domicile et dans les services publics de développement de l’autonomie des aînés. Toutefois, compte tenu de l’évolution du degré d’autonomie des personnes aînées, le syndicat rappelle qu’il ne faut pas créer une pénurie de ressources en CHSLD pour les personnes qui en ont besoin ou en auront bientôt besoin.
« Les besoins des aîné-es de la région, ne vont pas en diminuant. Nous avons le devoir d’y répondre adéquatement. Le directeur général du CSSS doit nous dire, aujourd’hui, combien de personnes nécessitent moins de trois heures de soins et devraient quitter le CHSLD afin de se retrouver dans un autre type d’hébergement. Il doit aussi nous fournir une projection concernant les besoins à venir » a ajouté M. Claude Audy, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN pour la région du Cœur du Québec.
Le syndicat est aussi d’accord avec l’importance de créer des lieux d’hébergement qui se rapprochent le plus possible d’un milieu de vie afin d’éviter, autant que faire se peut, le sentiment de vivre en institution. Il souligne toutefois que les CHSLD du CSSS ont déjà procédé à un virage en milieu de vie par la création d’îlots comprenant un plus petit nombre de résidents et rappelle que la visite ministérielle a d’ailleurs mené à des commentaires élogieux sur ce qui avait été accompli.
Aussi, le syndicat craint fort que le nouveau virage annoncé par le CSSS ne soit, sous le couvert d’objectifs qui peuvent paraître tout à fait louables, rien de moins qu’une nouvelle façon de privatiser les services publics et d’instaurer une contribution financière des personnes aînées pour des services auxquels elles ont présentement accès gratuitement.
Le syndicat a d’ailleurs rappelé que la CSN mène actuellement une vaste campagne pour contrer le financement privé des services de santé de même que le développement de services privés. L’action du syndicat s’inscrit donc parfaitement bien dans cette campagne.
« C’est dans les services publics qu’on peut s’assurer d’avoir les meilleurs services au moindre coût parce qu’on n’a pas à dégager la marge de profit que désire obtenir n’importe quelle ressource privée. On ne le dira jamais assez, le privé crée un système de santé à deux vitesses, alors que le public, c’est la santé pour tout le monde! » a renchérit M. Gilles Dubuc, président du Conseil central du Cœur du Québec (CSN).
Le syndicat a annoncé qu’il compte obtenir un véritable portrait de la situation et s’impliquer activement dans la réorganisation des soins en cours au sein du CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable. « Nous serons là, avec d’autres acteurs du milieu, et nous jouerons notre rôle de chien de garde. Nous connaissons la situation des aînés résidant dans les divers CHSLD du territoire. Nous la connaissons d’ailleurs bien mieux que les directeurs du CSSS, parce que c’est nous qui, au quotidien, leur donnons des soins » a conclu Mme Lucie Gendron.
Source : Conseil central du Cœur du Québec-CSN – 13 décembre 2007
Pour renseignements : Claude Audy, vice-président régional de la FSSS-CSN : 819 378-2701 Gilles Dubuc, président du Conseil central du Cœur du Québec-CSN : 819 692-5055 Lucie Gendron, présidente du Syndicat de la santé et services sociaux d’Arthabaska-Érable (CSN) : 819 758-8555 Steve Houle, conseiller syndical – CSN : 819 475-7316