L’entreprise NA 30 CJV n’a pas fait ses devoirs

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Chantier de l’autoroute 30 non sécuritaire

L’entreprise NA 30 CJV n’a pas fait ses devoirs

La CSN-Construction dénonce des manquements graves aux normes de sécurité élémentaires sur le chantier de l’autoroute 30. L’entreprise NA 30 CJV n’a pas modifié ses pratiques depuis l’accident tragique qui a coûté la vie à un travailleur vendredi dernier, et ce, malgré les exigences formulées par la CSST. C’est ce qui ressort de l’enquête effectuée sur le chantier par les représentants de la CSN-Construction.

Rappelons qu’un arpenteur, Georges Berger, 60 ans, membre de la CSN-Construction, a perdu la vie, vendredi dernier, écrasé par un camion qui reculait. Dans son rapport préliminaire du 2 septembre, la CSST exige que l’employeur se conforme aux normes de sécurité avant de reprendre les travaux. Par exemple, l’inspecteur de la CSST a demandé qu’un signaleur contrôle en tout temps, par des signes, le mouvement et qu’il s’assure que personne n’entre dans la zone dangereuse. La CSST demande aussi que le conducteur-opérateur de véhicule arrête toute manœuvre sur un signal d’arrêt lorsqu’il ne reçoit aucun signal ou lorsqu’il ne voit pas les signaux. Elle exige aussi l’application de procédures contrôlant l’accès au site lors des manœuvres des équipements et des véhicules lourds. Enfin, une procédure de contrôle et de vérification du fonctionnement des alarmes de recul des véhicules concernés doit être élaborée et mise en place.

Le chantier a néanmoins été rouvert dès samedi matin et des manquements graves sont toujours constatés. L’enquête menée par la CSN montre par exemple que plusieurs manœuvres de recul ont été effectuées en l’absence de signaleur, dont une douzaine pour la seule journée de samedi, au lendemain de la catastrophe. Des manquements étaient encore signalés hier. En outre, certains véhicules ne disposent toujours pas d’alarme de recul. Même les camionnettes de certains cadres, voire de certains agents en santé-sécurité de la compagnie eux-mêmes, ne sont pas conformes.

« C’est une situation intolérable, dénonce le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli. Une mort de travailleur sur un chantier, c’est toujours tragique et inacceptable. Quand une telle catastrophe survient, on est en droit d’attendre d’un employeur qu’il prenne sur-le-champ les mesures nécessaires pour s’assurer que ça ne se reproduise jamais. Qu’est-ce qui se passe chez NA 30 et ses quelque 60 sous-traitants ? Nous ne pouvons pas tolérer une situation dangereuse qui met des vies en danger. » Pour la CSN-Construction, ce chantier ne devrait pas être rouvert tant que les normes de sécurité n’y sont pas respectées.

Pour le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, il est inconcevable qu’une entreprise, ou un de ses sous-traitants, puisse ainsi bafouer les droits de ses travailleurs et se moquer des exigences de la CSST. « Qu’en 2011, une entreprise puisse rouvrir impunément son chantier comme si de rien n’était, en ignorant des directives très claires émises par la CSST dans son rapport préliminaire sur les causes d’un accident mortel, cela défie tout bon sens. Il est clair que la responsabilité première incombe à l’employeur, mais il faut aussi que la CSST soit plus sévère à l’égard des employeurs délinquants. On parle du secteur où on déplore le plus d’accidents de travail et de décès. Aucune mesure de sécurité ne peut être prise à la légère ».

Faire respecter les lois La CSN-Construction continuera d’analyser les problèmes de santé et de sécurité au travail sur ce chantier. Mais pour l’heure, la priorité est de faire appliquer intégralement les recommandations émises par la CSST dans son rapport préliminaire du 2 septembre. Rappelons que les travailleuses et les travailleurs de ce chantier ont déjà dû effectuer un droit de refus de travailler au cours de l’été pour obtenir des conditions plus sécuritaires. La CSN-Construction a constaté à plusieurs reprises le non-respect des normes de sécurité sur ce chantier, tout comme la CSST qui a produit plusieurs rapports d’intervention depuis le début de ce chantier, en 2009. La fédération syndicale n’exclut aucun moyen à sa disposition à ce moment-ci pour s’assurer que l’employeur apporte les mesures correctives. Rappelons que les organisations syndicales plaident depuis longtemps pour un renforcement des normes de sécurité dans toute l’industrie et notamment en ce qui a trait à la conduite de véhicules lourds, mais elles font face à une obstruction systématique de la part des associations patronales.

« Nous ne devrions même pas en être à réfléchir à cela, déplore Aldo Miguel Paolinelli. La CSST a émis son rapport préliminaire, l’entreprise devrait obtempérer, un point c’est tout. De notre côté, vous pouvez être certains que nous assurerons une vigilance syndicale constante, ce sera tolérance zéro. Il est possible que l’accident de vendredi dernier aurait pu être évité par le respect de ces normes de sécurité. L’attitude de l’entreprise NA 30 est tout simplement scandaleuse. Nous ne ferons aucun compromis sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs de l’industrie. »

Fondée en 1924, la CSN-Construction représente aujourd’hui 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction, partout au Québec. Elle est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux qui regroupe 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité.

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