FSSS-CSN
Les compressions budgétaires au CHUM ont un impact direct sur la qualité de la salubrité des lieux et sur la capacité de prévenir les infections
À l’intérieur d’un plan, qualifié d’ optimisation, le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) a passé une commande de compression de l’ordre de 756 000 $ pour 2003-2004 au service de l’hygiène et de la salubrité. C’est dans ce contexte que l’équipe d’entretien ménager de Notre-Dame s’est vue annoncer une réduction de personnel affectant 14 salarié-es durant les jours de la semaine et une réduction équivalant à 10 postes à temps complet pour l’ensemble du service (semaine et fin de semaine). De plus, la direction rajoute une série de nouvelles tâches devant être assumées par cette équipe réduite !
« C’est totalement irréaliste, soutient le syndicat, et cela nous amène à conclure que les conditions de salubrité pour les patients se seront détériorées au moment même où il faut faire la lutte aux bactéries et aux virus. »
Le syndicat note d’ailleurs que les devis techniques servant à la réorganisation des routes de travail ne respectent pas les mesures édictées dans le Guide de prévention des infections du CHUM. Ce guide prévoit que dans toutes les chambres de patients, l’entretien du mobilier, de la salle de toilette et du plancher doit être effectué avec une solution germicide et ce, quotidiennement. Or, les devis techniques prévoient un tel nettoyage seulement cinq jours par semaine. Les fins de semaine et les jours fériés, il n’est prévu que des interventions ciblées, si besoin est. Or, durant l’année, on compte 117 jours de fin de semaine et fériés, jours pendant lesquels, les chambres des patients ne seront pas nettoyées adéquatement en vertu du guide de prévention des infections.
« Les microbes prennent-ils congé durant les fins de semaine et les jours fériés ? », demande le syndicat.
La même réorganisation ayant été effectuée dans les autres hôpitaux du CHUM, la direction soutient que l’expérience a démontré que cette nouvelle façon de faire répond aux normes. Ce qu’elle ne dit pas c’est que depuis décembre 2002, date d’implantation des nouvelles routes de travail à l’Hôtel-Dieu, les planchers ne sont pas décapés et les murs ne sont pas lavés, alors que selon les devis techniques, cela doit être fait régulièrement. Elle ne dit pas, non plus, que faute de temps les protocoles de nettoyage dans les cas de désinfection ne sont pas suivis méthodiquement.
À l’hôpital Notre-Dame, l’employeur et le syndicat s’étaient engagés conjointement dans un processus de réorganisation devant mener à une amélioration de la qualité de l’hygiène et de la salubrité des lieux. Les routes de travail devaient être validées avant de devenir officielles. Une fois le travail de validation terminé, le syndicat a démontré que dans les faits les plans de travail n’étaient pas adéquats. Mais l’employeur a décidé unilatéralement d’imposer les nouvelles routes de travail, dont plusieurs comportent jusqu’à deux cents interventions de plus à faire par semaine, pour le même nombre d’heures allouées.
Le syndicat réclame un réel exercice d’organisation du travail. C’est pourquoi il a mis en branle des moyens de pression pour signifier à l’employeur que les modifications ne seront pas acceptées sans une validation sérieuse. Les moyens de pression sont exercés dans le cadre d’une présence au travail, de façon à ne pas nuire aux personnes usagères de l’hôpital.
Participant à la conférence de presse du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôpital Notre-Dame, Pierre Lamy, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN a déclaré : « Encore une fois, c’est le personnel de soutien qui est la cible de compressions budgétaires à courte vue. Aucune autre catégorie de personnel dans le réseau n’a été autant visée au cours des dernières années. Depuis dix ans, les administrateurs se sont acharnés à comprimer les dépenses dans les services de soutien, retranchant plus de 9000 postes. L’effectif du personnel de soutien des établissements de santé était de 37 191 en 1991. En 2002, on en compte plus que 27 760 ».
« Les signes de l’épuisement et de la surcharge de travail du personnel de soutien sont très préoccupants. Selon le MSSS, l’absence du travail pour des raisons de santé du personnel de soutien a connu une progression de 26 pour cent depuis 1999, soit une des croissances les plus fortes de toutes les catégories d’employés du réseau. L’indice d’absence pour cause de maladie est de 6,04 % des heures travaillées, un niveau plus élevé que la moyenne des employés du réseau qui est de 5,85 % », a indiqué Pierre Lamy.
Source : FSSS-CSN 09-05-2003 Pour renseignements : Christiane Robidoux, Téléavertisseur : 514-740-080 ou 514-890-8000, poste 27144.