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Mai 2003 – Victoire éclatante pour les travailleurs de Cargill (CSN) après 38 mois de lock – out

Victoire éclatante pour les travailleurs de Cargill (CSN) après 38 mois de lock-out

C’est avec une grande satisfaction que le 1er vice-président de la Confédération des syndicats nationaux, Louis Roy, a dévoilé, ce matin, les détails de la nouvelle convention collective des travailleurs de la céréalière Cargill de Baie-Comeau. « Il s’agit d’une grande victoire !, s’est exclamé M. Roy. Après 38 mois de lock-out, les travailleurs pourront reprendre le travail à compter du 19 mai prochain avec en poche des gains majeurs. » La convention collective d’une durée de 5 ans prévoit en effet des augmentations salariales de 15,5 % (4% la première année, 2,5 % la seconde et 3 % par année pour les trois années suivantes). Notons plusieurs autres gains importants, tels la bonification des régimes de retraite et d’assurance des travailleurs, une entente sur le statut et les droits des employés temporaires et l’inscription d’un minimum de postes classifiés. Le protocole de retour au travail prévoit également un montant forfaitaire variant entre 8000 et 15 000 dollars pour chaque travailleur.

Une victoire pour les jeunes

Le président du syndicat des travailleurs, Gilbert Saint-Laurent, a tenu à souligner l’implication et la qualité du travail du médiateur, M. Jacques Lessard, qui a recommandé aux deux parties le projet de convention collective et de protocole de retour au travail. Adopté par les 42 travailleurs de Cargill, dans une proportion de 92 %, l’ensemble du projet a ensuite été entériné par la compagnie Cargill, il y a quelques jours. La signature de la convention collective a eu lieu hier, entre le syndicat et l’employeur, à Baie-Comeau. Le président du syndicat s’est montré particulièrement fier : « Nous avons mené une longue lutte pour la reconnaissance des droits des jeunes. Nous voulions des emplois de qualité. C’est ce que nous avons obtenu pour tous les travailleurs avec la disparition complète des clauses « orphelin » et un statut d’employé régulier avec droit de rappel par ancienneté pour une dizaine d’employés temporaires. Ces jeunes gagnaient 15 $ l’heure comparativement à un salaire horaire moyen de 23 $ pour les employés réguliers. Ils n’avaient aucun droit en vertu de l’ancienne convention collective. C’est la tête haute qu’ils pourront rentrer au travail, avec un salaire bonifié à 18 $ l’heure et à environ 26 $ d’ici trois ans. Une ère nouvelle s’ouvre aux installations portuaires de Baie-Comeau ! »

Plusieurs éléments déclencheurs

Rappelons que les travailleurs ont accepté, à la demande du médiateur, de suspendre leur plainte de négociations de mauvaise foi devant le Conseil canadien des relations industrielles de façon à ce que celui-ci puisse faire ses recommandations sur l’ensemble de la convention collective et sur le protocole de retour au travail. Les interventions de l’ex-premier ministre, Bernard Landry, et du sous-ministre fédéral du Travail, Warren Edmonson, auprès des hauts dirigeants de la multinationale Cargill, ont également permis de dénouer l’impasse qui persistait depuis le 28 mars 2000.

Pour sa part le secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), François Juneau, tient à souligner l’appui soutenu de son organisation qui, semaine après semaine, tout au long de ce conflit, n’a ménagé aucun effort en vue de la recherche d’un règlement. « Représentant déjà cinq des six groupes de travailleurs des élévateurs à grain sur le fleuve Saint-Laurent, nous avons formé un regroupement de syndicats qui n’ont pas hésité à soutenir moralement et financièrement leurs camarades de Cargill », rappelle François Juneau.

La vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, a quant à elle tenu à remercier tous les membres des syndicats qui ont participé à la campagne d’appui financier S.O.S. Cargill, lancée en décembre dernier. « Cette campagne a permis aux syndiqués de tenir le coup ! Nous avons démontré qu’à la CSN, lorsqu’il faut se serrer les coudes, la réponse est extraordinaire. Non seulement avons-nous construit une solidarité sans précédent, mais nous avons également su redonner un rapport de force à ces travailleurs qui en avait bien besoin. Il s’agit là, à mon avis, d’une clé importante de cette victoire ! »

Une lutte encore inachevée

Une seule ombre demeure au tableau. Les travailleurs de Cargill promettent de continuer à se battre en vue de l’adoption d’une véritable loi anti-briseurs de grève au fédéral. Le vice-président de la CSN, Louis Roy, a rappelé que ce sont les 42 travailleurs de Cargill de Baie-Comeau qui sont à l’origine du dépôt du projet de loi privée par la députée bloquiste, Monique Guay, en vue d’amender le Code canadien du travail pour interdire l’utilisation de briseurs de grève.

Actuellement, le Code canadien du travail demeure complètement inadéquat et laisse miroiter des protections qui n’en sont pas.

La CSN promet de poursuivre la lutte en vue de l’adoption, l’automne prochain, du projet de loi C-328. « Le Québec a adopté une loi anti-briseurs de grève en 1977 et des dispositions semblables sont entrées en vigueur en Colombie-Britannique en 1993. Tous s’entendent pour dire que cette disposition dans le Code québécois du travail a grandement civilisé les relations de travail et contribué à la paix industrielle », de conclure M. Roy.

Faits saillants de la convention collective

  • Convention de 5 ans se terminant le 31 janvier 2008.
  • Hausses salariales de 15,5 % sur 5 ans.
  • Montant forfaitaire variant entre 8000 et 15 000 dollars.
  • 16 postes classifiés, plus 8 postes d’opérateur de tracteur et 10 postes de débardeur pour un total de 34 emplois, ce qui représente tous les travailleurs qui étaient à l’emploi de Cargill, le 28 mars 2000, moins ceux qui prendront leur retraite.
  • Bonification de la cotisation de l’employeur au régime de retraite de 6,5 % en moyenne par année.
  • Bonification de 5 % par année de la cotisation de l’employeur au régime d’assurance collective.
  • Gain sur la précarité des emplois. Les employés qui détenaient un statut d’employé temporaire obtiennent un statut d’employé régulier et une liste de rappel par ancienneté et bénéficient de plusieurs avantages sociaux prévus à la convention collective. Ces travailleurs obtiendront 18 $ l’heure dès leur entrée au travail et approximativement 26 $ l’heure d’ici 3 ans.
  • Tous les employés à temps plein bénéficieront du régime de prestations supplémentaires d’assurance-emploi. Contribution de 100 $ par semaine de l’employeur pendant 26 semaines.
  • Bonification du programme d’automation ( perte d’emploi en raison de changements technologiques). Le plafond de 18 ans de service n’existe plus. Toutes les années de service sont désormais reconnues.
  • Prime de 55 000 $ pour 6 employés qui prennent leur retraite, et bonification particulière de leur régime de retraite.

Source : CSN — 16-05-2003 Pour renseignements : Michel Crête, Service des communications de la CSN, tél. : (514) 598-2155 ; cel. : (514) 703-0775 Gilles Tremblay, FEESP-CSN, 1 800 363- 3781, poste 316042. téléavertisseur : 1 800 363-3781

   


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