octobre 2002 – – Mario Dumont continue à se contredire

Mario Dumont continue à se contredire

La mini-révolution adéquiste en matière de santé ne représente aucune augmentation des coûts, selon le Docteur Stéphan Morgan, porte-parole de l’ADQ en matière de santé. La CSN croit à l’inverse que cette réforme va coûter cher à la population tout en étant parfaitement inéquitable et inefficace.

La CSN estime que l’ADQ continue à se contredire, en exigeant plus d’argent du fédéral en matière de santé tout en affirmant que la mise en place de son programme ne représente aucune augmentation des coûts. Comment peut-on, en effet, prévoir augmenter la prestation de services de la part des médecins en abolissant les plafonds de rémunération et dire en même temps que ça ne coûtera pas plus cher?

En pleine pénurie des effectifs, comment les médecins pourraient-ils prétendre à la fois donner plus de services dans le réseau public et poursuivre ou même développer leur pratique privée? Les médecins ne seront-ils pas tentés de bâcler leur travail pour atteindre le plus rapidement leurs quotas pour ensuite se dépêcher de revenir à leur pratique privée, plus payante?

Alors qu’il manque déjà de médecins et d’infirmières pour réduire les listes d’attente, l’espoir que les médecins en fassent plus est illusoire et trompe la population. Les listes d’attentes ne seront pas réduites par cette proposition, ni les coûts. La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, croit que la mini-révolution de Mario Dumont ne peut que conduire à des services publics de moindre qualité.

Par ailleurs, cette mini-révolution va dans le sens contraire d’un large consensus établi au Québec quant à la nécessité de revoir la rémunération à l’acte. En refusant de revoir ce mode de rémunération, Mario Dumont ne fait qu’encourager la médecine d’urgence sans rendez-vous, ce qui va complètement dans le sens opposé des recommandations de la Commission Clair, qui prônent le suivi par un médecin de famille. Pour la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, il s’agit de l’abandon complet de tout le consensus en faveur de la restructuration des services de première ligne.

En abolissant les régies régionales et leurs conseils d’administration, et les conseils d’administration des établissements, on peut se questionner sur la transparence et l’imputabilité. Comment vont fonctionner ces nouvelles directions régionales de la santé, qui auront plus de pouvoir que les régies régionales? Selon le président de la Fédération des professionnèles de la CSN, Michel Tremblay, il s’agit d’un gros brassage de structures. Les travailleurs en ont assez des réorganisations, des transferts et des fusions. Ils ont besoin de stabilité.

Les changements proposés par l’ADQ sont majeurs et vont à l’encontre des grands consensus qui se sont dégagés ces dernières années. Selon le président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, Pierre Lamy, les intentions de Mario Dumont sont claires : son programme favorise le ticket modérateur, provoque l’atrophie du réseau public en gelant son financement, ouvre le champ libre aux entrepreneurs privés et donne aux médecins d’immenses pouvoirs qui devraient appartenir aux citoyens. C’est en somme l’américanisation de notre de système de santé. Pourtant, Mario Dumont ne pouvait s’inspirer d’un pire exemple. Aux Etats-Unis, des millions de citoyens sont privés des soins essentiels et le système de santé est celui qui coûte le plus cher au monde.

Pour la présidente Claudette Carbonneau, les réformes proposées par Mario Dumont auront des effets catastrophiques, sauf pour les riches qui vont enfin avoir leur médecine à deux vitesses.

Source: CSN 01-10-2002 — Renseignements: Michelle Filteau, (514) 598-2155

   


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