Pour une question de clé manquante…
Laval privée de transport en commun durant une trentaine de minutes ce matin
Les Lavalloises et les Lavallois ont été privés de transport en commun durant une trentaine de minutes ce matin parce que la direction de la société de transport a tardé à remettre aux chauffeurs les certificats d’immatriculation des autobus. Un porte-parole a expliqué aux chauffeurs en attente : “La personne qui a la clé pour ouvrir le casier où se trouvent les certificats n’est pas arrivée…”
Ce nouvel épisode burlesque dans la saga du transport en commun à Laval survient alors que les chauffeurs d’autobus refusent dorénavant de rouler sans être conformes à la loi. Depuis quelque temps, ils étaient obligés de travailler à bord de véhicules munis de photocopies de certificats d’immatriculation, ce qui est illégal.
Alléguant que les certificats originaux disparaissaient occasionnellement, la direction avait décidé de les remplacer par des photocopies. Or, le 23 septembre dernier, un chauffeur intercepté par un policier a reçu une contravention pour avoir présenté la copie du certificat plutôt que l’original. Même s’il n’a pas à défrayer lui-même le coût de l’amende, l’infraction est tout de même enregistrée dans le fichier central des assureurs, de sorte que le coût de l’assurance privée du chauffeur pourrait éventuellement augmenter. “Puisque nous voulons éviter qu’une telle situation ne se reproduise, nous exigeons maintenant des certificats originaux”, d’expliquer le président du syndicat, Guy Gilbert.
UNE ENTENTE ILLEGALE
“Ce matin, la direction de la STL nous a fait savoir qu’après entente avec la police de Laval, nous pourrions rouler munis de photocopies de certificats. Mais puisque nos autobus se rendent à Montréal et qu’ils empruntent des autoroutes, nos chauffeurs sont susceptibles d’être interceptés par la Sûreté du Québec et par des policiers de Montréal, avec lesquels Laval n’a pas d’entente. De toute façon, nous ne comprenons pas qu’une entente puisse outrepasser la loi”, d’ajouter Guy Gilbert.
Quoiqu’il en soit, en ces temps de négociations difficiles, le syndicat soupçonne la partie patronale d’user de stratagèmes plus ou moins élégants pour jeter le discrédit sur les chauffeurs. “Faudrait-il attendre la fin des négos pour se conformer au code de la route ?”, interroge Guy Gilbert.
Rappelons que le 21 septembre dernier, les chauffeurs ont décidé dans une proportion de 94 pour cent, par vote secret, de rejeter les conditions exigées par la direction pour soumettre à l’arbitrage les clauses salariales de leur convention collective. Celle-ci prendra fin le 31 juillet prochain. Depuis, les chauffeurs refusent d’effectuer des heures supplémentaires.
(Source: CSN 03-10-2002 — Renseignements: Guy Gilbert, président du syndicat, (450) 669-9525)