Toujours gonflés à bloc quatre mois après avoir été jetés sur le trottoir par Quebecor, 25 des 253 lock-outés du Journal de Montréal se lancent dans une expédition en vélo de 500 kilomètres. Le Défi Chicoutimi les mènera de leurs locaux de RueFrontenac.com jusqu’à ceux du Réveil du Saguenay, dont les employé-es ont aussi été mis en lock-out par Quebecor, quelques semaines après ceux du Journal de Montréal. « Notre but est de démontrer notre solidarité avec les collègues du Réveil », explique le journaliste Alain Bisson, porte-parole du groupe. « Nous sommes peut-être éloignés géographiquement, mais nous ne les oublions pas. Tout comme nous, ils ont été jetés sur le trottoir par un grand patron intransigeant, dont le premier objectif semble être de mettre ses employés à genoux, pas de négocier de bonne foi des conventions collectives équitables. Et comme nous, les collègues du Réveil ont l’intention de rester debout. Nous avons très hâte de serrer la pince de nos amis du Saguenay. » Journalistes, photographes, archivistes, commis de bureau, préposées aux petites annonces ou à la comptabilité : les cyclistes en lock-out du Journal de Montréal s’entraînent sans relâche depuis quelques semaines afin de se préparer au départ, qui aura lieu le dimanche 14 juin. L’arrivée au Réveil du Saguenay est prévue pour le 18 juin. La caravane, soutenue notamment par le site d’information RueFrontenac.com, traversera plusieurs localités entre Montréal, Trois-Rivières, Québec et Chicoutimi afin de sensibiliser la population aux réels enjeux des deux conflits de travail et de l’inviter à ne pas lire les deux publications de Quebecor. « Le plan de l’empire, avec ses réductions de personnel, ses objectifs de concentration des sources d’information et sa convergence illimitée des nombreuses propriétés de Quebecor aura des impacts négatifs sur toutes les régions du Québec. C’est pourquoi nous avons décidé d’enfourcher nos vélos et d’unir nos voix à celles de nos collègues du Réveil », explique Alain Bisson. Les cyclistes en lock-out désirent également réitérer la volonté du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM) de retourner à la table de négociation. Le STIJM a invité la direction du quotidien à reprendre les pourparlers à maintes reprises, depuis quelques mois, mais ses ouvertures ont toutes été rejetées du revers de la main.