Travailleuses et travailleurs de la santé de la Montérégie-Centre : les anges déchus sont déçus

Articles récents

Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Une nouvelle clinique Lacroix pour accentuer les problèmes du réseau de la santé

Nous apprenions dernièrement par les réseaux sociaux qu’une nouvelle clinique de médecine privée allait ouvrir à…
Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Résidence Le Dufresne : il y a une limite à presser le citron

Confinés au seuil du salaire minimum, les employé-es de la résidence pour aîné-es Le Dufresne dénoncent…
À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

À moins d’avancées en négociation, l’école de langues ILSC–Montréal se dirige vers la grève

Après des mois de négociation, les enseignantes et les enseignants de l’école de langues ILSC–Montréal lancent…
Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

La CSN salue les augmentations d’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $.…
Budget fédéral 2024 - Toujours pas assez de logements d'ici 2030

Budget fédéral 2024 - Toujours pas assez de logements d'ici 2030

Les nouvelles dépenses d’Ottawa pour le logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable d’augmentation…
Renaud-Bray: un salon du livre sur le dos des travailleuses et des travailleurs!

Renaud-Bray: un salon du livre sur le dos des travailleuses et des travailleurs!

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray (CSN), qui représente les employé-es…
IMG_5391

Travailleuses et travailleurs de la santé de la Montérégie-Centre : les anges déchus sont déçus

« Assez, c’est assez ! Le gouvernement Legault a donné aux directions locales des pouvoirs qui leur ont fait perdre la tête ! Ceux qu’on appelait il y a deux mois encore les anges-gardiens du Québec sont tellement déçus de voir qu’on les traite si mal », affirme Jean Mercier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie-Centre-CSN. « Le téléphone ne dérougit pas au local syndical. Que des situations difficiles, des salarié-es qui ne voient que la démission pour se sortir de situations incroyables. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? ».

« Au début de la pandémie, le premier ministre a adopté des décrets annulant nos droits syndicaux, pour mieux faire face à la maladie. Depuis le début, les travailleuses et travailleurs font tous les efforts pour lutter contre le virus », explique Jean Mercier. « Mais très vite, ces nouveaux pouvoirs ont démangé les directions. Il a fallu se battre pour obtenir le retrait préventif des femmes enceintes. Puis on a vu l’arrivée de la disponibilité obligatoire à temps plein pour tout le monde, les changements d’horaire, les fins de semaine à tout vent, les déplacements de services, de postes, voire même de titre d’emploi. Sans oublier les refus de jours fériés et surtout, les limites pour les vacances de tout le monde! Comment voulez-vous faire face à une deuxième vague, si l’on ne peut récupérer un minimum durant l’été ? Nos membres sont à terre et ce n’est pas juste à cause de la maladie ».

« Les manifestations s’accumulent depuis quelques semaines », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN (FSSS-CSN). « Partout, je vois des personnes qui sont à bout, épuisées et qui tiennent le coup par miracle. Oui, la maladie fait peur, oui, le nombre de travailleuses et travailleurs qui ont attrapé la maladie est effarant. Raison de plus pour ne pas en ajouter sur les conditions de travail. Les directions doivent prendre soin de leurs salarié-es, pas les punir à coup de mesures administratives! Depuis des années, nous dénonçons les surcharges de travail, l’état critique dans lequel se trouvaient les travailleurs AVANT l’arrivée de la COVID. L’enjeu de la négociation, c’était justement tout cela. C’est un miracle que le réseau ait tenu jusqu’à maintenant. Mais là, il faut que les directions et le gouvernement deviennent plus humains et écoutent les travailleurs ».

« Ce que vivent les travailleuses et travailleurs de la Montérégie-Centre n’est pas une situation unique », affirme Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN. « Je l’entends un peu partout à l’est comme à l’ouest de la région. Dans les hôpitaux, les CHSLD et tous les autres établissements de santé. Depuis le début de la crise, l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du réseau luttent contre le virus pour soigner la population. Mais quand on voit maintenant le prix qu’ils ont dû payer dans leurs conditions de travail, c’est le temps de dire STOP au gouvernement Legault et aux arrêtés de soi-disant urgence sanitaire. Je suis ici pour apporter le soutien et la solidarité de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la Montérégie, du secteur privé comme du secteur public, qui les appuient dans leurs demandes légitimes pour retrouver leurs droits syndicaux ».

« Le gouvernement aime tellement ses arrêtés qui annulent des grands pans des conventions collectives qu’il a tenté de les passer en douce dans son projet de loi 61 » poursuit Véronique de Sève, deuxième vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). « Sous prétexte de relance économique et d’urgence sanitaire, il était prêt à prolonger le chaos dans le réseau pour une durée indéterminée. À l’heure du déconfinement, l’excuse ne tient plus. Les travailleuses et travailleurs ne se sont pas battus pendant des années pour améliorer leurs conditions de travail pour voir tout disparaître du jour au lendemain. Le projet de loi 61 doit être complètement revu et les anges-gardiens doivent non seulement retrouver leurs droits, mais ont plus que mérité que le gouvernement prenne soin d’eux ! ».

« Aujourd’hui, nos membres sont sortis pour dénoncer une injustice », conclut Jean Mercier. « Le gouvernement doit comprendre qu’on ne pourra plus travailler longtemps dans ces conditions. Il doit faire quelque chose, et vite ! ».

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Le Point syndical  automne 2023