La délégation syndicale à la 57ème session de la Commission du statut de la Femme (CSW), qui s’ouvrait hier à New-York, veut que la violence en milieu de travail soit prise en compte. Le mouvement syndical désire notamment renforcer le paragraphe concernant la violence en milieu de travail.
La conférence, qui prendra fin le 15 mars, se penchera sur l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes. On parle de la violence que subissent les femmes parce qu’elles sont femmes et qui résulte de l’inégalité sociale, économique et culturelle des femmes dans la société, encore aujourd’hui.
Les États tenteront de s’entendre sur un texte qui réaffirmera les engagements pris dans d’autres conventions et avancera aussi différentes mesures en vue de prévenir, éradiquer et condamner la violence dont sont victimes les femmes. Des dispositions concernant notamment la violence conjugale, la violence au travail, la traite des femmes et des filles, la liberté sexuelle et la santé reproductive seront discutées. De même, on espère s’entendre pour condamner les coutumes et pratiques culturelles qui perpétuent la discrimination et la violence comme le mariage forcé, les mutilations génitales et les crimes d’honneur.
La délégation syndicale, sous l’égide de la CSI, de l’Internationale de l’éducation, de l’Internationale des services publics, de Industriallet de Uni global union, tentera d’apporter des améliorations au texte discuté par les États membres.
La violence faite aux femmes est malheureusement universelle. Tous les pays sont concernés. puisque la violence domestique et conjugale demeure la forme la plus répandue de brutalité. Au Québec les statistiques du ministère de la sécurité publique sur la violence conjugale indiquent que les infractions commises dans un contexte conjugal composent près du quart de toutes les infractions contre la personne qui ont été enregistrées en 2011 au Québec et que les femmes demeurent les principales victimes. Voir http://www.securitepublique.gouv.qc.ca
Convention d’Istanbul
La séance d’hier a permis de se familiariser avec la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), présentée par la ministre des Droits des femmes de France, Najat Vallaud-Belkacem. Ouverte à la signature depuis le 11 mai 2011, celle-ci entrera en vigueur lorsque 10 États l’auront ratifié. A ce jour 4 États l’auraient fait. Bien qu’élaborée par le Conseil de l’Europe (47 États membres couvrant la quasi-totalité du continent européen) la Convention, une fois en vigueur, pourra être ratifiée par des pays non-européens. Elle constitue l’instrument international contraignant le plus complet à l’heure actuelle sur la violence à l’égard des femmes. Elle affirme que l’égalité de droit et de fait des femmes sur tous les plans (économiques, sociaux, culturels etc.) est un élément clé dans la prévention de la violence. Les États sont encouragés à inclure une perspective de genre dans toutes les politiques. Les mesures de prévention, de protection et de sanction de la violence visent au final l’instauration d’une véritable égalité entre les hommes et des femmes.