Réunis en assemblée générale le 10 mai dernier, les 40 employés de Béton Fortin ont accordé un mandat de grève illimitée à être exercé par le comité de négociation de leur syndicat advenant le cas où l’employeur procéderait à la vente d’équipements, entraînant de ce fait des pertes d’emplois protégés par l’accréditation syndicale.
Le syndicat des travailleurs et travailleuses affilié à la CSN a reçu son accréditation le 22 décembre 2009. Il a eu recours à la conciliation en mars 2010. Les négociations ont commencé le 23 juillet de la même année. Depuis le début de la phase de négociation, pas moins de quatorze rencontres se sont tenues pour faire progresser la négociation.
Arbitrage de première convention
Le 29 novembre 2010, le syndicat CSN s’est adressé à la ministre du Travail du Québec pour demander l’arbitrage d’une première convention collective. L’arbitre Charles Turmel entamera ses audiences les 1er et 2 juin prochain.
L’employeur, Béton Fortin d’Amos, agit de mauvaise foi dans ce dossier. Le 3 mai dernier, un ultimatum est lancé au syndicat : les textes proposés aux fins du mouvement de main-d’œuvre doivent d’être acceptés par le syndicat au plus tard le 17 mai. Dans le cas d’une fin de non-recevoir, Béton Fortin menace de se départir de ses camions à gravier, ce qui laisserait sur le pavé six employés. En agissant ainsi, l’employeur tente de se soustraire à une éventuelle décision de l’arbitre de différend.
Rappelons qu’au début de la syndicalisation chez Béton Fortin, ce dernier a transféré une partie de ses activités et le personnel s’y rattachant, soit le transport lourd, dans une compagnie de juridiction fédérale (Transport Sigouin) non syndiquée. Il a ainsi causé un préjudice au syndicat concernant les emplois couverts par l’accréditation syndicale.
Comportement inacceptable
Pour le vice-président du syndicat, Monsieur Christian Collin : « Notre comité de négociation ne peut négocier sous la menace. Le comportement de l’employeur à la table est inacceptable. Nous avons demandé à nos membres de se tenir debout. Le règlement de cette convention collective passe par la négociation de bonne foi ou ce sera l’arbitre qui tranchera sur nos désaccords. »
Béton Fortin doit se comporter en bon père de famille et cesser ses menaces, entravant ainsi la négociation de bonne foi. Non seulement il refuse le jeu de la négociation, mais il annonce déjà qu’il ne se pliera pas aux décisions de l’arbitre si celles-ci lui sont défavorables. « Béton Fortin se comporte comme un petit roi dans sa bétonnière », de déclarer Christian Collin.
Nous vivons dans une société démocratique, tous sans exception sont tenus de respecter les lois. Le Code du travail permet au syndicat de recourir à l’arbitrage dans le cas de différends. « Béton Fortin devra vivre avec les décisions, à défaut d’entente par la négociation, rappelle M. Christian Collin. Nos membres nous ont accordé un mandat de grève pour protéger leurs emplois. Si Béton Fortin ne veut pas de grève, il n’a qu’à se tenir penaud et à nous respecter », de poursuivre M. Collin.
Les membres de ce syndicat affilié à la CSN sont déterminés et ils exigent le respect de leur employeur. Le droit au travail passe par des règles d’ancienneté établies, ce ne sera pas au bon gré de l’employeur de déterminer à lui seul l’attribution des tâches et la durée des emplois. Béton Fortin se comporte comme un tsar voulant exercer un pouvoir absolu sous aucun contrôle.
Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), qui regroupe 30 000 membres, au Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec et à la CSN, qui représente 300 000 membres.