Violence au travail
Le MSSS et l’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord tardent à agir
Le Rassemblement des employés techniciens ambulanciers-paramédics du Québec (RETAQ-FSSS-CSN) demande que l’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord et le ministère de la Santé et des Services Sociaux prennent les mesures qui s’imposent pour relever de ses fonctions de paramédic Réjean Hovington. Reconnu coupable de voies de fait, ce dernier est aussi copropriétaire du Service d’ambulance Sacré-Cur inc. Le syndicat considère que l’agence ne peut, en outre, maintenir le permis de cette entreprise dans le réseau en raison de son laxisme à contrer la violence au travail.
Dans son jugement rendu, le 4 avril dernier, la juge Nathalie Aubry de la Cour du Québec a déclaré M. Hovington coupable de voies de fait sur un autre ambulancier-paramédic, lors d’une altercation survenue, le 29 novembre 2005, dans le garage du service ambulancier, à Sacré-Coeur, après un appel de service. Le 11 juillet dernier, l’ordonnance émise par la Cour condamne M. Hovington à une peine d’emprisonnement avec sursis d’un mois, à purger au sein de la collectivité sous certaines conditions, et à deux ans de probation.
Malgré ce jugement de culpabilité, ni l’Agence de la santé et des services sociaux, ni le ministère de la Santé et des Services Sociaux, n’ont cru bon de relever M. Hovington de ses fonctions. Le syndicat dénonce cet immobilisme de la part des autorités, pourtant promptes à agir dans d’autres situations similaires. « Quand un employé est trouvé coupable de voies de fait, la direction d’un établissement prend immédiatement des mesures disciplinaires qui peuvent aller de la suspension au congédiement. Comment se fait-il que les autorités du réseau n’ont pris jusqu’à maintenant aucune mesure dans ce cas-ci? Il ne devrait pas y avoir deux poids, deux mesures lorsqu’il s’agit de violence. Dans aucun cas, que ce soit un employé ou un cadre, l’utilisation de la violence ne devrait être tolérée pour régler un différend », affirme Deono Émond, président du RETAQ-CSN.
Le RETAQ souligne que le syndicat souscrit à la politique de la Fédération de la santé et des services sociaux ainsi qu’à celle de la CSN pour contrer la violence sous toutes ses formes dans les milieux de travail, que ce soit avec un autre employé, un bénéficiaire ou un cadre. « Si M. Hovington avait été un de nos membres, nous n’aurions pas pu, dans ces circonstances, prendre sa défense », ajoute M. Émond. Lors de l’altercation, M. Hovington a, entre autres, secoué et traîné sur une vingtaine de pieds son collègue de travail qui a attteri dans une poubelle remplie de rebuts et de déchets biomédicaux et, où il lui a encore asséné une vingtaine de coups de poing.
La victime n’a pas pu reprendre le travail et garde des séquelles psychologiques. Elle a déposé trois plaintes devant la Commission des relations du travail, une pour violence au travail, une autre pour harcèlement et une troisième pour s’être vu refusée de reprendre le travail. M Hovington l’a en effet congédiée en 2006 plutôt que de lui permettre un retour progressif au travail.
Le RETAQ considère aberrant que M. Hovington soit toujours en poste. Le syndicat demande que celui-ci soit relevé de ses fonctions de paramédic et de cadre. Si M. Hovington a pu continuer à pratiquer jusqu’à maintenant, ce n’est pas étranger au fait qu’il est copropriétaire à part égale avec deux autres personnes de ce service ambulancier. Ses partenaires semblent avoir fermé les yeux sur ce comportement de violence inacceptable.
Source : CSN – 19 juillet 2007
Pour renseignements : Deano Émond, président du RETAQ-CSN, cellulaire : 514 949-1068 ou 1-877 949-1068