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François Legault va-t-il soutenir l’expertise des fabricants québécois ?

En ces temps difficiles, le premier ministre François Legault pourrait jouer un rôle majeur pour favoriser le maintien et le développement de l’expertise québécoise dans les véhicules électriques dédiés au transport en commun, comme ceux de Bombardier à La Pocatière ou d’Alstom à Sorel et de leurs nombreux fournisseurs québécois. Sans action concrète du gouvernement, comme avec le prolongement du contrat des métros Azur pour Montréal, l’avenir de l’usine de La Pocatière est compromis.

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industrie sont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir. Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale. Cela permettra aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom.

25 % et plus de contenu local

Il faut donc s’assurer des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir. Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens. « Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

On pourrait même aller plus loin. Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics. La FIM–CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière passe cependant par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement. « Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement des lignes bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent
85 % de contenu local ! « Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », renchérit Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », ajoute Louis Bégin.

Accélération des contrats

 Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM–CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible. « Le nouveau projet de loi pour la relance économique de la ministre Lebel doit réserver une place spéciale au transport en commun, qui fait consensus au Québec », souligne Louis Bégin. Sans cette accélération des mises en chantier, les contrats pourraient prendre quelques années de plus à se concrétiser.

 Nouveaux types d’appels d’offres

 Une autre mesure peut également favoriser l’achat local des équipements de transport en commun à l’avenir : un nouveau type d’appel d’offres pour les contrats publics.

 Toujours selon la récente étude de Propulsion Québec présentée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 3 septembre dernier, il serait notamment souhaitable que les appels d’offres tiennent compte des projets les plus économiquement avantageux tout au long de leur cycle de vie et pas seulement de leur coût d’acquisition. La qualité et l’impact sur les frais d’entretien, par exemple, pourraient donc faire partie des conditions des nouveaux appels d’offres. Les impacts environnementaux pourraient aussi faire partie de l’évaluation.

Le gouvernement doit contribuer à la relance de l’industrie ferroviaire au Québec

En affirmant la semaine dernière que l’octroi de la construction du matériel roulant du REM en Inde par la Caisse de dépôt et placement du Québec constituait une « erreur libérale », le premier ministre reconnaissait que tous les leviers favorisant le secteur ferroviaire québécois n’avaient pas correctement été appelés à contribution. La récente transaction entre Alstom et Bombardier Transport met en lumière l’importance de cette industrie dans l’essor du Québec et de l’emploi en région.

À travers l’histoire, par le biais du financement du transport collectif, le gouvernement du Québec a contribué au soutien de l’usine de La Pocatière et de ses centaines d’emplois. Qu’on pense aux voitures du métro de Montréal ou aux wagons des agences régionales de transport, de grands projets collectifs ont été réalisés grâce à l’expertise et au savoir-faire des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint-Laurent.

Alors que nous assistons malgré nous à la déstructuration de l’entreprise Bombardier, la question du maintien des emplois au Québec se retrouve encore une fois soulevée par l’acquisition d’Alstom. En affirmant la semaine dernière que cette question relevait d’un « concept politique », Pierre Fitzgibbon reconnaissait, impuissant, que le niveau d’emploi d’une usine est intrinsèquement lié… à son carnet de commandes.

Or, ces commandes seront aussi nombreuses que les différents projets de transport collectif qui sont actuellement à l’étude au Québec.

Au plus avancé d’entre eux, le tramway de Québec, s’ajoutent les projets de Gatineau, de Longueuil et de l’est de Montréal, en plus des prolongements du REM qui sont envisagés. À la sortie de sa rencontre avec Justin Trudeau en décembre dernier, François Legault avait affirmé qu’un « accord » avait été convenu quant au financement de ces projets, malgré quelques détails devant être « finalisés ».

Alors qu’à l’usine de La Pocatière, la construction des nouvelles voitures du métro de Montréal prendra fin en juin 2021, le gouvernement du Québec doit prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour accélérer les démarches entourant la conduite de ces projets. Ce n’est certainement pas la hauteur de nos besoins en matière de transport collectif qui l’en empêchera.

Nous sommes bien sûr conscients des réalités que nous imposent les accords de libre-échange signés par le fédéral au nom du Québec. Nous savons aussi pertinemment que tous les leviers n’ont pas toujours été utilisés, que ce soit dans le cas des wagons du REM ou dans celui des trains de VIA Rail pour l’axe Québec-Windsor, qui seront construits par Siemens en Californie.

Dans l’appel à propositions lancé pour la construction du tramway de Québec, certains verront d’un bon œil l’utilisation de l’exigence d’une proportion de 25 % de contenu local – une disposition qui n’aurait pas été exploitée à pleine capacité dans le cas du REM. Pour la CSN, il s’agit d’un seuil minimal. Le gouvernement peut exiger plus, notamment quant aux opérations d’assemblage en sol québécois et à l’entretien nécessaire des véhicules à court et à long terme.

Sans parler du fait que la Caisse de dépôt se retrouve aujourd’hui dans une position envieuse au sein d’Alstom, position obtenue en contrepartie de ses parts dans Bombardier Transport. Il serait surprenant qu’Alstom ne tente d’obtenir sa part des contrats qui sont prévus au Québec. Espérons que la Caisse saura corriger les erreurs du REM.

L’expertise, les infrastructures et la technologie nécessaires aux grands projets de transport du Québec se situent à La Pocatière, sans l’ombre d’un doute. Une main-d’œuvre qualifiée dans un secteur de pointe qui cadre très bien avec le projet que François Legault ambitionne pour la vallée du Saint-Laurent : un pôle d’innovation créateur d’emplois qui nous permette de répondre aux défis du 21e siècle.

La lutte contre les changements climatiques nous impose de changer nos façons de faire. En ce sens, les projets de transport collectif se multiplieront au cours des prochaines années. Par un effort soutenu, le gouvernement peut poser les balises de l’essor du développement ferroviaire au Québec. Avec la contribution d’Investissement Québec, objet d’une récente refonte, et de la Caisse de dépôt, le gouvernement doit contribuer positivement au développement de ce secteur de pointe.

En ce sens, M. Fitzgibbon a bien raison : le maintien d’emplois au Québec renvoie à une conception bien politique des choses. Au gouvernement de François Legault d’en saisir l’occasion.

 

Le transport collectif au cœur de la relance de l’usine de La Pocatière

Alors que la transaction entre Alstom et Bombardier Transport semble en voie de se concrétiser, la CSN estime que la clé de la relance de l’usine de La Pocatière réside en bonne partie dans les mains du gouvernement. En ce sens, la centrale syndicale exhorte le premier ministre François Legault à accélérer les démarches entourant les nombreux projets de transport collectif actuellement à l’étude au Québec.

« Il est regrettable d’assister à la déstructuration d’une entreprise bien québécoise, bâtie par des milliers de travailleuses et de travailleurs d’ici, a indiqué Jacques Létourneau, président de la CSN. L’important aujourd’hui, c’est que le gouvernement utilise tous les leviers dont il dispose pour maintenir des emplois à La Pocatière. Les six projets de tramway et de prolongement du REM actuellement sur la table à dessin au Québec ainsi que la stratégie d’électrification des transports du gouvernement constituent une excellente occasion. »

« Il faut comprendre que les commandes actuelles pour le métro de Montréal se termineront en juin 2021. Le gouvernement peut agir dès maintenant pour assurer l’arrivée de nouveaux projets pour l’usine de La Pocatière et celle qu’Alstom possédait déjà à Sorel. Ce n’est certainement pas la hauteur de nos besoins en matière de transport collectif qui l’en empêchera », d’ajouter M. Létourneau.

« Nous prenons bonne note que le premier ministre a qualifié la décision d’envoyer la construction du REM en Inde d’”erreur libérale”, a soulevé Jacques Létourneau. La possibilité d’exiger 25 % de contenu local constitue pour nous un seuil minimal. Le gouvernement doit veiller à ce que les opérations d’assemblage du matériel roulant soient effectuées au Québec. Pierre Fitzgibbon a en partie raison quand il affirme que le maintien des emplois est un “concept politique” : le gouvernement a toutes les cartes en mains pour assurer l’essor du secteur de la construction ferroviaire au Québec. »

Fondée en 1921, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec. Les syndicats des usines de Bombardier Transport à La Pocatière et d’Alstom à Sorel y sont affiliés.

Un autre coup dur pour Bombardier La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN (SEBLP), le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN (CCBSL) et la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM) déplorent l’annonce de la mise à pied de 85 travailleuses et travailleurs à l’usine de Bombardier La Pocatière.

« Même s’il s’agit probablement de mises à pied temporaires, nous sommes toujours frappés durement par les annonces qui réduisent notre capacité de production. À chaque fois, ce sont des hommes et des femmes qui doivent faire face à une baisse drastique de revenus, qui a un impact important sur leur vie personnelle et familiale, de souligner Claude Michaud, président du SEBLP–CSN. Alors que nous revendiquons un minimum de 20 à 30 % de contenu local, nous avons vu plusieurs contrats entiers nous passer sous le nez, des projets qui, avec une garantie de contenu canadien ou québécois, nous auraient assuré des emplois plus stables. »

« En deux ans, ce sont trois contrats d’importance qui ont échappé aux travailleuses et travailleurs de La Pocatière, de dénoncer Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Pensons simplement aux 212 voitures du Réseau express métropolitain qui ont été confiées à Alstom en Inde au mois d’avril 2018 ou à la seconde série de 24 voitures de l’Agence métropolitaine de transport, dont le contrat a été octroyé à la China Railway Rolling Stock Corporation, en mai 2017. Puis finalement, le 27 novembre dernier, VIA Rail annonçait l’octroi d’un contrat à l’allemande Siemens pour la fabrication de 32 nouveaux trains bidirectionnels desservant le corridor Québec-Windsor, alors que l’usine de La Pocatière détient toute l’expertise nécessaire à la réalisation de ces contrats. »

« Actuellement, nous finançons des projets publics à grands coups de milliards de dollars et ce sont des entreprises étrangères qui ramassent le pactole. L’impact direct de ces décisions, nous le voyons clairement aujourd’hui. Les gouvernements fédéral et provincial devront un jour rendre des comptes aux travailleuses et travailleurs qui perdent leur emploi, ainsi qu’à leurs familles. Alors qu’ils avaient le pouvoir de déterminer une portion de contenu local, ils devront nous expliquer pourquoi ils n’ont rien fait », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Wagons Azur : Une confirmation bienvenue

Deux syndicats de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN — le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière et le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada — ont reçu, le 12 novembre dernier, la confirmation de la commande de 153 nouvelles voitures Azur conçues spécifiquement pour la Société de transport de Montréal.

Le contrat pour la production de la première série des 468 voitures Azur, commandée en 2010 et qui se terminera à la fin de 2018, a été prolongé en avril 2018 pour une seconde commande de ces wagons qui desserviront le réseau montréalais. Après avoir terminé la production et l’assemblage de la première commande, les salarié-es des deux usines attendaient impatiemment l’octroi des sommes promises par le gouvernement fédéral qui confirmerait la seconde commande.

À La Pocatière, les travailleuses et les travailleurs de Bombardier attendaient la confirmation de cette commande depuis le mois d’août dernier. Celle-ci vient consolider 170 emplois à l’usine du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit donc d’une excellente nouvelle à court et moyen terme pour l’économie locale de cette région qui bénéficie toujours des retombées économiques de ces contrats publics.

Chez Alstom à Sorel, comme les travailleuses et les travailleurs arrivaient à la toute fin de la production de la première série de voitures Azur à la fin du mois de novembre 2018, ils étaient prêts à relancer la production des bogies, des moteurs et des systèmes de contrôle, de communication, d’information et de vidéosurveillance de ces nouveaux trains.

La confirmation de cette commande renforce la reconnaissance de l’expertise développée par ces deux entreprises liées en consortium qui produisent fièrement des véhicules voués au transport collectif. Plus largement, partout au Québec, chaque consolidation d’emplois locaux de qualité maintient plusieurs autres emplois indirects bénéfiques pour l’économie de nos régions.

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN regroupe plus de 380 membres alors que le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada–CSN compte environ 75 membres.


Peinturés dans le coin
Au moment d’écrire ces lignes, le Syndicat des employés de Sico (SES—CSN) et le Syndicat des employé-es de Sico de Longueuil (SESL—CSN) demeuraient toujours en attente d’une rencontre avec leur employeur à la suite de l’annonce de la cessation des activités de l’entreprise au Québec le 14 novembre dernier.

« Plusieurs précisions sur la situation restent à venir et de nombreuses questions sur ce qui s’en vient demeurent sans réponse puisque la fermeture ne sera annoncée qu’en septembre 2019 et l’échéancier précis n’est pas encore connu pour le moment », de préciser Sylvain Charbonneau, président du SES—CSN.

« Nous trouvons désolant qu’une entreprise fondée au Québec et enracinée de la sorte, qui détenait historiquement une solide réputation, se comporte de la sorte avec ses salarié-es. Malgré l’affection de la clientèle à cette grande marque, PPG, dont le siège social est à Pittsburgh, a choisi de mettre cavalièrement un terme à ses opérations au Québec, ce que nous déplorons vigoureusement », de renchérir Normand Dubé, président du SESL—CSN depuis 1990.

Le Syndicat des employé-es de Sico Longueuil—CSN regroupe 45 salarié-es alors que le Syndicat des employés de Sico—CSN compte environ 70 travailleuses et travailleurs.

Manifestation chez Bombardier La Pocatière

Ce midi, les travailleuses et les travailleurs du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN (SEBLP) ont manifesté leur mécontentement en lien avec l’annonce récente d’une nouvelle perte de contrat, celle de VIA Rail.

« Nous sommes amèrement déçus de cette possibilité de voir un nouveau contrat de cette importance nous filer entre les doigts. Alors que nous revendiquons un minimum de 20 à 30 % de contenu local, il est désormais clair que si VIA va réellement de l’avant avec la compagnie Siemens, il n’y aura aucun contenu canadien dans ce projet pourtant financé à 100 % par nos taxes et impôts, de dénoncer Claude Michaud, président du SEBLP. Le seul contrat d’envergure figurant à notre carnet actuel touche aux voitures Azur du métro de Montréal, contrat qui se termine en 2021 et qui représente environ 170 emplois en tout. »

Le 27 novembre dernier, VIA Rail annonçait son intention de confier à l’allemande Siemens la fabrication de 32 nouveaux trains bidirectionnels pour desservir le corridor Québec-Windsor.

« En un peu plus de 18 mois, ce sont trois contrats d’importance qui ont échappé aux travailleuses et aux travailleurs de La Pocatière. Pensons seulement aux 212 voitures du Réseau express métropolitain (REM) qui ont été confiés à Alstom en Inde au mois d’avril 2018 ou à la seconde série de 24 voitures de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), dont le contrat a été octroyé à la China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC) en mai 2017. Pourtant, l’usine de La Pocatière détient toute l’expertise nécessaire à la réalisation de ces contrats », de renchérir André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

Rappelons qu’historiquement, les travailleuses et les travailleurs de Bombardier La Pocatière ont réalisé plusieurs contrats d’envergure : en 2010, 468 voitures de métro Azur en acier inoxydable pour la Société de transport de Montréal ; en 2007, 160 voitures de trains de banlieue multi-niveaux pour l’AMT ; en 2003, 329 voitures de trains de banlieue multi-niveaux pour la New Jersey Transit ; et, en 1989, 236 véhicules porte-voitures à simple et double niveau pour la navette de l’Eurotunnel.

« Quand une société publique canadienne confie un contrat d’une valeur d’environ 1 milliard de dollars à une entreprise étrangère, ce sont nos familles, nos ami-es, nos concitoyens et nos concitoyennes qui en paient le prix. Pour nous, tous ces contrats publics qui nous ont récemment passé sous le nez et qui seront réalisés à 100 % à l’extérieur du pays, représentent des centaines d’emplois directs et indirects qui ne verront jamais le jour dans notre région », de déplorer Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats, et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Les syndicats d’Alstom et de Bombardier demandent au gouvernement d’agir rapidement

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière (CSN) et le Syndicat des travailleurs d’Alstom transport (CSN) ont assisté aujourd’hui à l’Assemblée nationale au dépôt du projet de loi devançant la deuxième vague de production des trains Azur pour le métro de Montréal.

« Nous saluons ce geste du gouvernement qui marque définitivement la volonté annoncée de procéder plus vite que prévu à la production des trains Azur, explique André Miousse, vice-président à la vie syndicale de la FIM–CSN. Nous nous attendons tout de même à ce que le travail sur ce dossier progresse rapidement et que la loi puisse être adoptée avant la fin des travaux parlementaires en juin. Il en va de l’avenir de centaines d’emplois spécialisés chez Bombardier à La Pocatière et Alstom à Sorel-Tracy. »

« Le gouvernement et la STM posent un geste responsable en devançant le contrat de modernisation des voitures du métro de Montréal, mais le projet doit être adopté d’ici juin, poursuit Mario Guignard, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière. Si le gouvernement n’agit pas d’ici là, des employés qu’on forme depuis plusieurs années pourraient se retrouver en mise à pied et nous risquerions alors de les perdre. D’autant plus qu’avec au-delà de 60 % de contenu canadien dans ce contrat, cela génère des retombées significatives directes dans l’économie québécoise et canadienne, ce qui aura des impacts positifs sur plusieurs entreprises et leurs travailleuses et travailleurs. »

Même son de cloche du côté du syndicat d’Alstom, comme le souligne Francis Demers, président du Syndicat des travailleurs d’Alstom transport : « l’annonce du gouvernement lors du passage du premier ministre à La Pocatière il y a quelques semaines était une bonne nouvelle, mais pour qu’elle demeure une bonne nouvelle, il faut mettre l’épaule à la roue. Avec l’élection qui arrive à grands pas, il ne faudrait pas trop tarder pour adopter ce projet de loi et que cela se traduise par le maintien d’excellents emplois à Sorel-Tracy et à La Pocatière ».

« Ce qu’on comprend de ce dépôt, c’est que le gouvernement a bon espoir de pouvoir devancer la continuité du contrat du Consortium Bombardier-Alstom. Nous demandons à l’opposition de nous entendre, de ne pas tomber dans la partisannerie et de travailler avec diligence dans ce dossier. C’est un enjeu qui touche à la fois la question de l’emploi, mais aussi la vitalité économique de deux régions du Québec », conclut André Miousse.

Une promesse que le premier ministre devra tenir

Tout en accueillant favorablement l’annonce du premier ministre du Québec de passage à l’usine de Bombardier à La Pocatière, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) gardera l’œil ouvert et veillera à ce que cette promesse soit tenue. En tournée au Bas-Saint-Laurent ce matin, le premier ministre du Québec s’est arrêté à l’usine de Bombardier à La Pocatière pour y annoncer sa volonté ferme de prolonger le contrat de construction des voitures Azur pour le métro de Montréal.

« Le contrat n’est pas encore signé, mais le premier ministre s’est grandement engagé aujourd’hui, a soulevé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Il nous a dit que les discussions avec la ville de Montréal et la mairesse Valérie Plante avançaient bien et que le gouvernement déposerait un cadre législatif pour éviter d’aller en appel d’offres. Nous avons également eu la confirmation que lorsque ce contrat se concrétisera, non seulement les travailleuses et les travailleurs de Bombardier à La Pocatière pourront pousser un soupir de soulagement, mais celles et ceux d’Alstom à Sorel-Tracy également puisque cette usine sera vraisemblablement retenue pour produire les «bogies» de ces wagons. »

Photo : Jocelyn Landry

« Nous allons tout de même garder le gouvernement à l’œil et nous appelons tous les députés à l’Assemblée nationale à travailler rapidement et de concert dans ce dossier, a annoncé Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Le premier ministre a promis que les changements législatifs seraient mis en place avant la fin de la session parlementaire en juin. Nous demandons au gouvernement de tenir sa promesse et aux partis d’opposition de réaliser que des emplois de qualité pour plusieurs travailleurs dans deux régions du Québec sont en jeu. Le premier ministre nous a aussi dit que les futurs contrats du gouvernement et des agences gouvernementales contiendraient au moins 25 % de contenu canadien. On va aussi le talonner à ce sujet. »

« Pour les travailleuses et les travailleurs de Bombardier à La Pocatière, c’est une excellente nouvelle si c’est réalisé rapidement, a expliqué Mario Guignard, président du syndicat des employés de Bombardier La Pocatière. Ce sont plus de 600 cols bleus et cols blancs qui ont du travail grâce au contrat des trains Azur. Avec la fin de ce contrat et le fait que Bombardier n’ait pas eu le contrat du Réseau express métropolitain (REM), ce sont environ 300 employé-es pour qui l’avenir était incertain. Si le gouvernement tient sa parole et que ça se fait vite, ça rassurerait nos membres. »

« Sur le plan régional, ça apporte enfin de l’optimisme parce que le silence du gouvernement lors des derniers mois semait le doute. On sait que le premier ministre n’annonce pas le contrat, mais il s’est engagé. On continuera de mettre de la pression jusqu’à ce que ça se réalise et que l’on confirme que ces emplois de qualité seront préservés en région. S’il fallait que le premier ministre ne livre pas la marchandise, les mises à pied auraient un impact économique important sur l’ensemble de la région », a conclu Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN)

Un investissement qui sauvera une centaine d’emplois

Photo : Raynald Leblanc

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue l’engagement de VIA Rail pour la réfection d’une partie de sa flotte qui permettra de sauver près d’une centaine d’emplois à l’usine Bombardier de La Pocatière. « La mise à jour de dix-sept voitures de VIA Rail occupera entre 80 et 100 travailleuses et travailleurs pour une période de 18 à 24 mois. Dans le contexte actuel de mises à pied massives, on ne peut que s’en réjouir », a annoncé Mario Guignard, président du syndicat des employés de Bombardier La Pocatière.

Photo : Raynald Leblanc

« Il faut se rappeler qu’il y a peu de temps, le contrat du REM a échappé à Bombardier, ce qui a provoqué l’annonce de la mise à pied de 300 des 600 employés de La Pocatière, explique Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), alors on accueille agréablement des annonces comme celle-là qui vont permettre de consolider des emplois. »

« Bombardier est un gros employeur dans la région et l’annonce d’un contrat qui donnera du boulot à environ 100 personnes, autant cols bleus que cols blancs, c’est une bonne nouvelle. Évidemment, d’aussi grosses mises à pied, ça a un impact sur l’économie de la région, alors on continue de travailler fort pour que toutes les travailleuses et tous les travailleurs soient maintenus en emploi », a enchainé Nancy Legendre, présidente du conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN).

Photo : Raynald Leblanc

« Le contrat avec VIA Rail est un pas dans la bonne direction, mais plusieurs centaines de personnes sont encore sans garantie de travail à long terme. On est toujours en attente d’une annonce du premier ministre Couillard dans le dossier du remplacement graduel des vieilles voitures MR-73 du métro de Montréal. Ce contrat, s’il était annoncé rapidement, permettrait de diminuer, voire même annuler, l’impact de mises à pieds sur les travailleurs », a conclu Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Mario Guignard, président du syndicat des employés de Bombardier La Pocatière. Photo : Raynald Leblanc

REM: le gouvernement Couillard rate une occasion en or de faire rouler l’économie d’ici

En fermant la porte définitivement, hier, en commission parlementaire à toute obligation d’achat local en prévision du projet de Réseau électrique métropolitain (REM), le gouvernement Couillard abandonne une fois de plus les travailleuses et les travailleurs du Québec, alors qu’il se prétend le parti de l’économie. L’État québécois, à l’instar des autres États dans le monde, peut imposer un minimum de contenu local dans ses projets d’infrastructures d’envergure. Par exemple, aux États-Unis, les entreprises sont protégées par un contenu américain de 60%. Le contenu canadien en Ontario est de 25%.

« C’est une occasion ratée de créer de l’emploi ici, de tirer le maximum de bénéfices d’un projet d’envergure et un flagrant manque de vision pour développer l’économie du Québec et ses régions » tranche sans détour Pierre Patry, trésorier de la CSN.

En effet, peu de projets d’une telle ampleur, impliquant des investissements publics, voient le jour au Québec. Les travailleuses et les travailleurs d’ici ont le droit d’exiger leur part du gâteau. Cela profite à tous. Confrontées par le « Buy American Act » et disant ne pas pouvoir lutter à armes égales contre les Chinois, les entreprises manufacturières de chez nous doivent profiter d’un minimum de contenu local. Aussi, il est saugrenu de brandir la menace d’une poursuite éventuelle de la Caisse de Dépôt et placement ou ses filiales, gestionnaire du bas de laine des Québécoises et des Québécois et instigateur du REM, contre le gouvernement qui l’a créée.

« Au nom du libre marché mondialisé, il est inacceptable d’imaginer que le matériel roulant soit totalement construit à l’étranger, tendance à la hausse de la part de ce gouvernement, alors que l’usine Bombardier de La Pocatière, par exemple, profite de l’expertise reconnue d’une main-d’œuvre hautement qualifiée » rappelle Louis Bégin, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Rappelons qu’à la mi-juin, le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, faisait déposer une pétition à l’Assemblée nationale réclamant une intervention du gouvernement relativement au contenu régional dans le matériel roulant.

Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) fulmine. « Alors que plusieurs villes et villages de notre région sont dévitalisés et que les organismes de concertation régionale ont été abolis, on se sent carrément abandonnés par le gouvernement Couillard. Les gens d’ici auront de la mémoire au moment de choisir leur candidat dans l’isoloir en octobre 2018 ».

L’entente de principe adoptée à 91 %

Réunis en assemblée générale en début de soirée au Centre Bombardier, les membres du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière (SEBLP–CSN) ont entériné l’entente de principe intervenue cette semaine avec l’employeur. À la suite de la recommandation du comité de négociation et du conseil syndical, les 163 salarié-es présents se sont prononcés à 91 % en faveur de son adoption, par voie de scrutin secret.

« D’une durée de trois ans, la nouvelle convention collective prévoit des augmentations salariales de 2 % par année et l’introduction d’une carte de paiement direct pour les médicaments, de préciser Mario Guignard, président du SEBLP (FIM–CSN). Dans le contexte actuel, l’offre de l’employeur de maintenir le statu quo de notre contrat de travail qui venait à échéance le 30 septembre 2016 et de reconduire toutes les annexes et les lettres d’ententes constituait la meilleure option. C’est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés après plusieurs débats dans nos instances. Lors de notre dernière négociation, nous avons conservé plusieurs acquis mais une grève fut nécessaire pour y arriver. Notre convention est mature et viable et l’offre de l’employeur maintient le statut des ouvriers de production et reconduit toutes les clauses de retraite et de congé sans solde. »

Photo : Louise Leblanc
Photo : Louise Leblanc

« Lorsque nous arrivons à conclure une entente de principe qui maintient les gains historiquement obtenus et qui conserve les acquis liés au régime de retraite alors que ceux-ci sont attaqués de toutes parts par les employeurs, nous sommes en mesure de dire que la négociation s’est bien déroulée. Sans avoir recours à des moyens de pression lourds, la paix industrielle est maintenue pour les trois prochaines années », de souligner Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Lors du dernier conflit, nous avons soutenu le syndicat dans sa lutte pour protéger et consolider de bons emplois qui rayonnent sur plusieurs autres entreprises dans notre région. Il s’agit donc d’une bonne nouvelle puisque nous savons que Bombardier se prépare à rappeler des travailleuses et des travailleurs pour des contrats qui ont été confirmés récemment. Et nous souhaitons évidemment que ce rappel soit durable », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.