Offres patronales rejetées à la scierie de Rivière-aux-rats

Les salarié-es déclenchent la grève générale illimitée !

Réunis en assemblée générale, les salarié-es de la scierie de Rivière-aux-rats ont rejeté les dernières offres patronales dans une proportion de 90 % et ont déclenché la grève générale illimitée. Sans contrat de travail depuis plus de 14 mois, les syndiqué-es en sont réduits à cette ultime option devant l’intransigeance et le mépris de l’employeur, Produits forestiers Mauricie, une entreprise détenue très majoritairement par Produits forestiers Résolu (PFR), à leur endroit.

Photo : Jonathan Aspireault-Massé
Photo : Jonathan Aspireault-Massé

Rappelons que les salarié-es de la scierie de Rivière-aux-rats ont multiplié, au cours des dernières années, les gestes de collaboration et d’ouverture face à leur employeur, dont une baisse de 10 % de leur revenu en 2010. Le syndicat déplore que le sacrifice des salarié-es ne soit jamais pris en compte. « Nous avons fait beaucoup pour aider l’entreprise et assurer la paix industrielle, Résolu doit maintenant faire son bout de chemin. Depuis 2010, nos salaires ont baissé, et dans la dernière année nous avons été réduits au chômage. Assez, c’est assez. Ce n’est pas toujours à nous les salarié-es de nous priver pour assurer des profits aux dirigeants et aux actionnaires », dénonce Herman Martel, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la scierie Abitibi Consolidated division La Tuque (CSN).

L’employeur propose une convention collective d’une durée de sept ans avec une augmentation salariale globale de 13 % (soit en moyenne 1,9 % par année), et un rattrapage de l’ordre de 8 %. Pour sa part, le syndicat exige des augmentations de 3 % par année, et un rattrapage salarial de 10 %, pour combler les diminutions de salaires des dernières années. « Le fossé est trop important entre nos demandes et les offres de Résolu, nous ne demandons pas la lune, nous exigeons le respect et ça commence par un salaire déçent », indique Hermann Martel.

Le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Alain Lampron, abonde dans le même sens : « les salarié-es de Rivière-aux-rats ont fait plus que leur part, ils demandent pas la charité, mais seulement l’équité entre avec les autres salarié-es des autres scieries de Résolu. La direction doit en prendre acte et agir en conséquence. » Pour Alain Lampron, « Résolu est une grande entreprise présente partout au Québec et très prospère. Il ne faut pas oublier que cette prospérité, elle la doit en partie à l’exploitation de ressources naturelles à des conditions avantageuses, mais aussi à ses salarié-es. Il est grand temps qu’elle reconnaisse leur rôle et qu’elle agisse en conséquence. »

Photo : Jonathan Aspireault-Massé
Photo : Jonathan Aspireault-Massé

La scierie de Rivière-aux-rats joue un rôle important dans la région, les emplois qu’elle génère occupent une grande place dans l’économie de la Haute-Mauricie. « Résolu va voir qu’ici, dans la région, nous sommes solidaires et que nous ferons bloc derrière les travailleurs et les travailleuses qui débraieront. D’ailleurs, le conseil central du Cœur du Québec–CSN apportera tout son soutien aux grévistes. Que Résolu se le tienne pour dit, ce ne sont pas seulement les 125 salarié-es qui lui feront face, mais l’ensemble de la région et l’ensemble de la CSN », affirme Paul Lavergne, président du CCCQ–CSN.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

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