Pierre Vadeboncœur, un homme de lettres qui a façonné le syndicalisme d’aujourd’hui

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Pierre Vadeboncœur, un homme de lettres qui a façonné le syndicalisme d’aujourd’hui

Écrits syndicaux de Pierre Vadeboncoeur >> Pierre Vadeboncœur aura fourni une contribution déterminante à l’élaboration d’une pensée syndicale québécoise originale. « Nous perdons non seulement un homme qui maniait la langue avec une dextérité de maître, mais aussi un ardent nationaliste et fondateur d’un syndicalisme engagé, combatif et typiquement québécois », a indiqué la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Bâtir un syndicalisme à la québécoise Né à Strathmore en 1920, Pierre Vadeboncœur obtient son diplôme d’avocat à l’Université de Montréal, tout comme son collègue du collège Jean-de-Brébeuf, Pierre Elliott Trudeau. Conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975, il contribuera à la déconfessionnalisation de la CTCC, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada qui deviendra la Confédération des syndicats nationaux (CSN) en 1960. S’opposant fortement à la domination syndicale et économique américaine, Vadeboncœur fut parmi les premiers à revendiquer une action syndicale faite par et pour les « ouvriers québécois ». Vadeboncœur vouait un grand respect à Gérard Picard, président de la CTCC (CSN) de 1946 à 1958. « Une chose me frappait : il était l’homme des solutions », écrivait-il dans un recueil d’articles parus dans Nouvelles CSN. « Penser à un problème, on aurait dit que cela équivalait pour lui à le résoudre, c’est-à-dire à le débiter en éléments de solution. » Le deuxième front Dans un essai publié en 1961, Projection du syndicalisme américain, il dénonce le fait que les syndicats « ne voient pas ou refusent d’admettre qu’en un point donné de l’histoire, leur présence peut servir à autre chose qu’à amener la signature de conventions collectives et peut fournir une force pour des transitions politiques nécessaires. » Ainsi, c’est lui qui rédigea deux rapports de congrès marquants sous la présidence de Marcel Pepin : Une société bâtie pour l’homme(1966) et Le deuxième front(1968) qui marquait la particularité de la CSN pour l’action sur le front social. Acteur de premier plan des luttes ouvrières qui ont marqué le Québec, souvent au côté de son ami Michel Chartrand, on le retrouve en 1952 au cœur de l’action lors de la première grève du chantier naval de la Canadian Vickers, à la défense des travailleurs arrêtés. Il fut également négociateur dans les secteurs de la métallurgie, du textile et du vêtement et lors de la grève de la Régie des alcools en 1964. Socialiste de la première heure, il embrasse la cause de l’indépendance du Québec, forgeant, par ses écrits, la pensée de milliers de militantes et de militants. Un penseur contemporain et un humaniste Auteur prolifique, Pierre Vadeboncœur a signé de nombreux textes publiés dans Cité libre, la bête noire de Maurice Duplessis, Parti pris, Liberté, Socialisme, Maintenant, Le Jour, L’Action nationale, Nouvelles CSN, Le Devoiret Le Couac. En 1963, il publie son premier recueil d’essais, La ligne du risque, qui devient un classique de la Révolution tranquille. Il signe ensuite une série d’essais à saveur politique, sociale et syndicale : L’autorité du peuple(1965), Lettres et colères(1969), La dernière heure et la première(1970), Un amour libre(1970), Indépendances(1972), Un génocide en douce(1976), Chaque jour, l’indépendance(1977), To be or not to be, that is the question(1980). À partir de Les deux Royaumes(1978), il réfléchit sur la culture, l’esthétique, la philosophie, la paternité, l’amour et la spiritualité avec la publication de Trois essais sur l’insignifiance(1983), L’absence, essai à la deuxième personne(1985), Essais inactuels(1987), Essai sur une pensée heureuse(1989), Dix-sept tableaux d’enfant(1991), Le bonheur excessif(1992), Qui est le chevalier ?(1998), L’humanité improvisée(2000), essai sur les dérives du postmodernisme, Le pas de l’aventurier(2003), essai sur Rimbaud, Les grands imbéciles(2008) et La clef de voûte(2008). Récipiendaire de plusieurs prix, Pierre Vadeboncœur a notamment été honoré par l’Académie des lettres du Québec, en 2008. « La CSN perd un ami toujours vigilant et interpellé par les enjeux syndicaux de notre temps. Le Québec perd un grand militant, un grand essayiste et un grand penseur au style unique, à la langue toujours élégante et aux idéaux très élevés », de conclure Claudette Carbonneau.

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