La négociation d’une première convention collective a débuté ce jeudi chez Couche-Tard. Pour le syndicat CSN représentant les salarié-es du dépanneur situé au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon, à Montréal, cette négociation doit permettre de relever les conditions de travail et donner aux salarié-es plus d’emprise sur leur qualité de vie.
Afin de conclure un premier contrat de travail qui permettra une réelle amélioration pour les salarié-es, le syndicat a ciblé un certain nombre d’enjeux porteurs. Ceux-ci ont été discutés au cours des dernières semaines et votés par les salarié-es plus tôt cette semaine. « Avec l’aide précieuse de notre conseiller syndical, nous avons minutieusement élaboré un projet de convention collective qui répond à nos attentes. Je suis fier de ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant même si nous savons qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres », se réjouit le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Couche-Tard de Montréal et de Laval CSN, Luis Donis.
Parmi les revendications des salarié-es, notons :
• La règle de l’ancienneté pour l’octroi des postes ainsi que pour le choix des vacances et des horaires de travail ; • La mise en place de règles claires, transparentes, prévisibles et uniformes pour l’ensemble des conditions de travail ; • Des dispositions pour assurer le respect des lois en vigueur, notamment en ce qui a trait à la santé et à la sécurité au travail ; • Un « bouton de panique » relié à une centrale, en cas d’urgence ainsi qu’un suivi psychologique en cas de vol à main armée ; • Quatre journées de maladie ; • Deux congés fériés.
Le vice-président de la Fédération du commerce-CSN, David Bergeron-Cyr, souligne que ces demandes sont raisonnables. Il appelle Couche-Tard à tout mettre en œuvre pour négocier une entente satisfaisante. « Les demandes des travailleuses et des travailleurs relèvent du gros bon sens. Couche-Tard serait bien mal venue de prétendre qu’elle n’a pas les moyens d’offrir des conditions de travail décentes. Certes, cela implique des changements aux pratiques de Couche-Tard mais l’ère de l’arbitraire patronal mur à mur chez Couche-Tard est révolue ».
Quant au vice-président de la CSN, responsable de la syndicalisation, Jean Lacharité, il y voit une démonstration éloquente de la nécessité pour les salarié-es de Couche-Tard de se syndiquer. « En effectuant une recherche sur les conditions de travail en vigueur actuellement chez Couche-Tard, pour bien préparer la négociation, nous nous sommes rendus compte que les lois québécoises du travail n’y sont même pas respectées. C’est clair : Chez Couche-Tard, pour se faire respecter, ça prend un syndicat CSN ! ».
Plusieurs rencontres de négociation sont prévues tout au long de l’été au Couche-Tard d’Iberville/Jean-Talon. « Nous allons appuyer ces travailleuses et ces travailleurs tout au long de cette négociation cruciale pour les salarié-es de Couche-Tard. Ils ne sont pas seuls. Nous sommes 94 000 syndiqué-es CSN dans la grande région de Montréal, 300 000 au Québec à les appuyer sans condition dans cette bataille historique », assure le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Gaétan Châteauneuf.
Quant aux deux autres magasins syndiqués de la chaîne, à Saint-Hubert et à Saint-Liboire, en Montérégie, ils débuteront prochainement leur négociation. La syndicalisation se poursuit partout au Québec. Les salarié-es des dépanneurs Couche-Tard qui souhaitent améliorer leurs conditions de travail peuvent joindre la CSN au 1 800 947 6177 ou en visitant la page Web : https://www.csn.qc.ca/couche-tard.
La Fédération du commerce – CSN regroupe plus de 30 000 salarié-es du secteur privé. Quelque 300 000 travailleuses et travailleurs unissent aujourd’hui leurs forces au sein de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui fête cette année son 90 eanniversaire.