Fédération : Fédération de l'industrie manufacturière (FIM–CSN)
Entente de principe adoptée à l’usine d’Héroux-Devtek de Laval
Les 100 travailleuses et travailleurs de l’usine d’Héroux-Devtek à Laval ont adopté à 79 % l’entente de principe leur permettant d’obtenir un rattrapage salarial substantiel et d’atténuer l’impact inflationniste des dernières années.
De plus, cette entente intervenue le 8 septembre prévoit une augmentation salariale majeure de plus de 20% sur une durée de cinq ans et plusieurs autres gains pour les travailleuses et les travailleurs, notamment en ce qui concerne les primes, le régime de retraite, ainsi qu’une refonte majeure de la convention collective. Elle met ainsi fin à près de deux mois de lock-out pour ces salarié-es spécialisés qui œuvrent à la confection de trains d’atterrissage. Une grève de 24 heures avait été déclenchée le 8 juillet dernier, avant que l’employeur leur impose un lock-out. L’objectif de cette négociation était d’obtenir un rattrapage salarial et de convenir de leur première convention collective CSN.
« Avec cette entente de principe qui nous permet d’obtenir un rattrapage salarial important, nous nous assurons qu’Héroux-Devtek va mieux attirer et retenir le personnel dans les prochaines années », lance le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Héroux-Devtek–CSN, Larry Pugh.
« Les 100 salarié-es de l’usine d’Héroux-Devtek à Laval ont réussi à obtenir leur première convention collective CSN. Leur détermination leur permet de grandement améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires », ajoute le président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, Kevin Gagnon.
« Tout au long du conflit, les travailleuses et les travailleurs d’Héroux-Devtek se sont mobilisés pour améliorer leur quotidien au travail. Elles et ils ont marqué l’histoire de leur syndicat et démontré ce que la solidarité permet d’accomplir », poursuit le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.
Grève de 24 h déclenchée à l’usine Lavo de Montréal
À 8 h ce matin, les quelque 140 travailleuses et travailleurs de l’usine Lavo, située à Montréal, ont déclenché une grève de 24 heures. Le débrayage fait suite à la décision prise hier par l’employeur de rompre les pourparlers, alors que les parties s’apprêtaient à entamer trois jours de négociation en présence d’un conciliateur.
« Nos membres en ont assez du niaisage à la table. Le comité de négo avait pourtant révisé et éliminé plusieurs demandes dans l’espoir de faire débloquer les pourparlers. Nous étions prêts à avancer », explique Sébastien Sylver, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Lavo ltée (STTL–CSN). « L’employeur prétend ne pas pouvoir traiter les enjeux dits normatifs en suspens, sans connaître tout de suite les attentes salariales syndicales. Nous sommes convaincus que de mettre plus de sujets sur la table n’aidera pas cette négo qui est déjà difficile. »
Depuis le début de la négociation en octobre 2024, près de 30 rencontres ont été tenues sans avancées notables. Devant l’impasse à la table, le syndicat s’était doté à la fin mai d’un mandat de cinq jours de grève, adopté à 100 %. « Cette première séquence de 24 h vise à montrer à l’employeur que les travailleuses et les travailleurs sont déterminés et que la négo doit reprendre et aboutir rapidement. Mais qu’il se le tienne pour dit, nous n’hésiterons pas à maintenir la pression si rien n’avance », note pour sa part Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« L’employeur doit se mettre en mode règlement. En ce moment, il soumet plusieurs demandes de recul, ce qui n’aide en rien les échanges. S’il veut régler, il devra y mettre du sien », déplore de son côté Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.
Lavo, qui appartient au groupe KIK Holdco Company, fabrique des produits ménagers.
Après huit mois de lock-out, les employés de Béton Provincial exigent la reprise des négociations
L’entreprise, propriété de l’homme d’affaires André Bélanger, avait rompu les discussions en mai dernier après avoir reçu une nouvelle contre-proposition de la part du syndicat qui représente les 50 employés.
Une demande de reprise des négociations a été acheminée cette semaine au ministère du Travail, dont le service de médiation encadre les négociations depuis décembre dernier.
Les lock-outés, qui soulignaient le début d’un neuvième mois de conflit, ont par ailleurs reçu l’appui de la porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, venue les rencontrer en matinée. Les travailleurs de Béton Provincial de Saint-Hubert, qui ont déclenché une grève générale illimitée le 4 août dernier, étaient aussi présents.
« Béton Provincial veut faire de nous un exemple pour niveler vers le bas les conditions de travail de tout le secteur du béton! », a dénoncé le président du syndicat représentant les chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour, Gilles Marleau. « La compagnie voudrait geler nos salaires pendant quatre ans, mettre fin à notre régime de retraite et charcuter nos assurances, avant de s’attaquer aux travailleurs des autres usines, comme nos collègues de Saint-Hubert, qui ont dû débrayer au début du mois pour préserver leurs acquis. »
« Quand une entreprise multiplie les conflits de travail avec ses employés, c’est le signe qu’il y a un manque de respect flagrant envers ceux qui lui permettent d’engranger des profits », a pour sa part souligné le trésorier de la CSN, Yvan Duceppe. « Si André Bélanger est capable de multiplier les acquisitions et de s’autoproclamer chef de file de l’industrie du béton au Québec, il a certainement les moyens de respecter les conditions de travail de ses employés – et, minimalement, de s’assoir à la table de négociation. »
Après avoir acheté l’entreprise Demix en avril 2024, Béton Provincial a déposé une offre financière au syndicat qui représente les employés de LaSalle et Longueuil : un gel salarial de quatre ans, suivi d’augmentations annuelles de 2 % en 2028 et 2029. L’employeur exige aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, correspondant à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l’heure travaillée. Béton Provincial souhaite également réduire sa contribution au régime d’assurance collective pour le remplacer par un nouveau régime modulable.
Après avoir unanimement rejeté ces offres en assemblée générale, les employés de LaSalle et Longueuil ont été mis en lock-out par l’employeur, le 5 décembre dernier.
Le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle-Longueuil)–CSN représente les 50 chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
Fermeture de l’usine Plastube de Granby: le syndicat dénonce la gestion
Le 4 août dernier, l’usine Plastube déclarait faillite, mettant ainsi à la porte une centaine de travailleuses et de travailleurs, dont une soixantaine étaient syndiqués à la CSN et plusieurs étaient des travailleurs immigrants temporaires. Les employé-es du fabricant de tubes cosmétiques ont appris la nouvelle la veille, dimanche soir, à leur grande surprise.
« Le 18 juillet, notre employeur nous disait que de beaux projets nous attendaient à l’usine. On est partis en vacances l’esprit tranquille et on revient pour se retrouver au chômage. On est tous sous le choc », explique la présidente du syndicat, Geneviève Carter, à l’emploi de Plastube depuis 23 ans.
Depuis des investissements importants en 2023, Plastube battait de l’aile. La direction générale de l’entreprise de Granby avait par ailleurs changé dans les mois précédents la fermeture. Pour le syndicat, une mauvaise gestion, notamment du cahier de commandes, serait en cause.
« Le syndicat se préparait à débuter la négociation de sa prochaine convention collective, qui venait à échéance le 31 décembre 2025. C’est pour vous dire à quel point la fermeture prend tout le monde par surprise ! C’est odieux de mettre ses employé-es à la porte du jour au lendemain », poursuit le président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, Kevin Gagnon.
« De notre côté, on est prêts à accompagner les travailleuses et les travailleurs dans cette transition forcée, notamment dans leurs démarches avec l’assurance-emploi et avec les recours juridiques appropriés dans telle circonstance. On sait que ce sont des moments très stressants pour nos membres », ajoute la présidente du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN, Julie Bolduc.
Forêt : Québec et Ottawa doivent travailler en synergie
Les syndicats du secteur forestier au Québec saluent la volonté du gouvernement fédéral de mettre de l’avant des mesures d’aide pour appuyer l’industrie forestière et, surtout, ils pressent le gouvernement du Québec d’emboîter le pas rapidement.
« Québec et Ottawa doivent de toute urgence travailler en synergie pour soutenir l’industrie forestière et, surtout, mettre en œuvre une stratégie industrielle pour une transformation accrue du bois, une diversification des marchés et le recours systématique au bois québécois dans les projets de construction », soulignent les leaders des syndicats représentant la totalité des travailleurs de la foresterie du Québec, Daniel Cloutier d’Unifor, Nicolas Lapierre du Syndicat des Métallos, Kevin Gagnon de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et Luc Vachon de la CSD.
Les pressions sur l’industrie forestière sont multiples et perdurent depuis bien plus longtemps que l’arrivée en fonction de l’administration Trump. « Notre secteur demande qu’on déploie une vision d’avenir, une stratégie industrielle spécifique, qu’on ne sent pas pour le moment dans la réforme du régime forestier. L’annonce du fédéral nous semble aller dans la bonne direction et nous demandons au Québec de mettre l’épaule à la roue de toute urgence, pour décupler les efforts de transformation de cette industrie névralgique pour nos régions », ajoutent les représentants syndicaux.
Rappelons que l’industrie du bois d’œuvre risque d’être frappée incessamment par des tarifs de 35 %, soit 20 points de plus que les 14,4 % en moyenne applicables jusqu’à maintenant. Le décret donnant suite à ces tarifs annoncés par le département du Commerce américain pourrait en effet être émis dès le 8 août. Précisons toutefois que les produits du bois transformés ne font pas l’objet de tarifs sur le marché américain à l’heure actuelle.
Le projet de loi 97 sur la réforme du régime forestier actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale du Québec n’est pour le moment aucunement assorti d’une stratégie industrielle spécifique quant à l’avenir de l’industrie forestière. De plus, il a fait l’objet de critiques nombreuses autant par les représentants des travailleurs que les autres utilisateurs de la forêt, les groupes environnementaux et les communautés autochtones.
« Québec doit déployer une vision d’avenir, en concertation avec tous les intervenants du secteur forestier, qui permettra d’assurer l’avenir de cette industrie, de maximiser les retombées économiques et de rendre des services précieux à notre société. Notre bois ne demande qu’à être utilisé massivement dans un grand chantier de création de logements, dont nous avons cruellement besoin », concluent les représentants des travailleurs et travailleuses.
Briseur de grève : L’usine Héroux-Devtek rappelée à l’ordre par le TAT
Dans un jugement émis le 4 août dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) ordonne au fabricant québécois de trains d’atterrissage Héroux-Devtek de cesser son recours à tout briseur de grève. La centaine de travailleurs syndiqués sont en lock-out depuis près d’un mois.
« Si Héroux-Devtek veut contourner les impacts de son propre lockout, il n’a qu’à arriver à la table de négociation avec une attitude constructive. Notre employeur a les moyens de rémunérer notre travail à sa juste valeur et doit cesser tout recours déloyal à des briseurs de grève », lance Larry Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héroux-Devtek–CSN. Présentement en processus de conciliation avec l’employeur, le syndicat demande un rattrapage salarial par rapport aux entreprises concurrentes.
Dans son jugement, le TAT ordonne à Héroux-Devtek de cesser de recourir au travail d’un briseur de grève en particulier pour conduire le chariot élévateur ou pour remplir les fonctions d’un salarié faisant partie de l’unité de négociation en grève ou en lock-out.
« L’employeur ajoute l’insulte à l’injure! Non seulement il met ses travailleurs à la rue, mais ensuite il demande à du personnel non-cadre d’effectuer leur travail. Espérons que l’employeur se concentre à négocier raisonnablement plutôt qu’à utiliser des scabs et à contrevenir au code du travail », explique Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
« Vous pouvez compter sur le syndicat des travailleurs de Héroux-Devtek pour se tenir debout et obtenir le respect qu’ils méritent, peu importe les tactiques illégales auxquelles pourrait avoir recours leur employeur. Nous serons à leur côté jusqu’au bout », poursuit Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.
Grève générale illimitée chez Béton Provincial à Saint-Hubert : les salarié-es ne veulent pas reculer
Le Syndicat des travailleurs de Demix Béton (St-Hubert) – CSN a déclenché la grève ce matin à 5 h 15. Ils demandent à l’employeur de retirer ses demandes de reculs.
En assemblée générale le 4 juillet dernier, les salariés de Béton Provincial de Saint-Hubert ont refusé à 92 % la dernière offre patronale, votant par le fait même, pour une grève générale illimitée. « Nous avons décidé de donner une chance à la négociation au mois de juillet. Mais, là, c’est trop long. L’employeur nous demande des reculs inacceptables. Il doit comprendre que nous sommes déterminés à conserver nos conditions de travail », affirme le président par intérim du syndicat, Patrick Fournier.
L’employeur demande des reculs à plusieurs niveaux : assurance collective, régime de retraite, horaires de travail, jours fériés et l’accès aux heures supplémentaires. Sans convention collective depuis le 1er mai, les salariés souhaitent maintenir leurs acquis ainsi qu’une augmentation salariale couvrant la hausse du coût de la vie.
« C’est inconcevable en 2025, avec un taux de chômage si bas, qu’un employeur demande des reculs de cette ampleur. Ces travailleurs sont à l’emploi de cette entreprise depuis des années. Ils possèdent une vaste expérience et ils ont développé une expertise précieuse. Et c’est parce qu’ils ont de bonnes conditions de travail qu’ils restent. L’employeur devrait voir ça ! » soutient Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
« Avec le conflit qui perdure du côté de Béton Provincial Longueuil – Lasalle, nous sommes désolés de constater une fois de plus, le manque de respect de cet employeur envers ses salariés », a-t-il ajouté.
« C’est la détermination des travailleurs de Béton Provincial à Saint-Hubert qui va faire débloquer la négociation. Ils peuvent compter sur notre appui dans cette grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent une entente acceptable », a conclu Dany Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).
À propos :
Le Syndicat des travailleurs de Demix Béton (St-Hubert) compte environ 18 membres et est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis dans plus de 320 syndicats à travers toutes les régions du Québec. La CSN compte 330 000 membres répartis dans 2 000 syndicats, 8 fédérations et 13 conseils centraux, dont le CCATNQ–CSN. La CSN œuvre pour une société solidaire, démocratique, équitable et durable.
Dans la région, le Conseil central de la Montérégie–CSN rassemble près de 34 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé, regroupés dans plus de 200 syndicats. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 330 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité.
STT d’Aérospatiale Devtek–CSN
Syndicat national de la sylviculture
La FIM–CSN et les Métallos demandent de prendre en compte l’avenir des emplois dans le processus décisionnel
La FIM–CSN et le Syndicat des Métallos demandent conjointement au gouvernement de considérer l’importance des emplois dans le dossier de la fonderie Horne, dont dépend le gagne-pain de plus de 800 travailleurs et travailleuses à la fonderie Horne de Rouyn-Noranda et à l’affinerie CCR de Montréal-Est, en plus de plusieurs milliers d’emplois indirects.
Le Syndicat des Métallos représente près de 400 travailleurs et travailleuses à l’affinerie de cuivre de CCR à Montréal-Est, qui traite les anodes de cuivre de la fonderie Horne. Le Syndicat des travailleurs de la mine Noranda–CSN compte plus de 400 membres qui œuvrent dans la seule fonderie de cuivre au Canada. L’avenir de l’usine de l’est de Montréal dépend donc de celle de Rouyn-Noranda.
« Tout est une question d’équilibre. Un immense travail a été fait à la fonderie Horne pour réduire les émissions dans l’air, et ce travail doit se poursuivre. Nous comprenons le besoin de Glencore d’avoir de la prévisibilité quant à son avenir, alors qu’elle s’engage dans les travaux menant à une réduction supplémentaire », expliquent Nicolas Lapierre et Kevin Gagnon, respectivement directeur québécois des Métallos et président de la FIM–CSN.
Dans une sortie publique la semaine dernière, Glencore a fait savoir qu’elle ne pourrait rencontrer la cible ultime de 3 nanogrammes d’arsenic par mètre cube (3 ng/m3), qu’elle qualifie de « techniquement impossible ». Ce seuil de 3 ng/m3 est plus restrictif que la norme en vigueur ailleurs au Canada. Pour l’heure, la prochaine cible exigée par le gouvernement est de 15 ng/m3 en 2028, un seuil que Glencore affirme pouvoir atteindre, mais avec un an et demi de retard. Ce seuil, selon une publication de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), « protège les individus plus vulnérables », maintient « les risques de cancer sur 70 ans » à « des niveaux considérés acceptables » et permet de cantonner les « effets sur le développement des jeunes enfants […] dans une zone de faible risque ».
« Nos membres sont inquiets, ça fait plusieurs années que l’avenir de notre fonderie est remis en question sur la place publique. Il serait vraiment temps que l’on trouve un compromis acceptable qui va assurer l’avenir à long terme de la seule fonderie de cuivre au Canada », indique Shawn Smith, président du STMN–CSN.
« Nous vivons dans un climat de grande incertitude, alors que la majeure partie de notre production est acheminée vers les États-Unis et que l’administration américaine brandit la menace de tarifs sur le cuivre qui entre aux États-Unis. C’est difficile de vivre avec une incertitude supplémentaire quant à l’avenir de notre usine et nous aimerions que les exigences soient claires et réalistes pour la suite des choses », souligne le président de la section locale 6887, Stéphane Côté.
Le Syndicat des Métallos et la FIM–CSN s’en remettent à l’avis du directeur de la santé publique national quant au niveau acceptable d’émissions autorisées. Les syndicats rappellent par ailleurs que le contexte environnemental québécois permet de traiter de ce cuivre – étape nécessaire au recyclage des batteries – de façon beaucoup moins polluante qu’ailleurs dans le monde. Le cuivre demeurera essentiel à l’électrification des transports, au transport de l’électricité elle-même, ainsi qu’au fonctionnement de nombreux appareils.
« L’idée, ce n’est pas de sacrifier la santé de la population au nom de l’économie, mais bien de trouver un compromis acceptable, qui satisfera aux exigences de santé publique, sans pour autant provoquer la fermeture des deux installations de Glencore et la relocalisation de ces activités là où les normes sont plus laxistes », concluent Kevin Gagnon et Nicolas Lapierre.
À propos
Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.
Le STMN–CSN compte environ 400 membres et est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis dans plus de 320 syndicats à travers toutes les régions du Québec. La CSN compte 330 000 membres répartis dans 2 000 syndicats, 8 fédérations et 13 conseils centraux, dont le CCATNQ–CSN. La CSN œuvre pour une société solidaire, démocratique, équitable et durable.
Les 100 salarié-es d’Héroux-Devtek de Laval mis en lock-out
Les 100 travailleurs et travailleuses de l’usine d’Héroux-Devtek à Laval ont été mis en lock-out par leur employeur le 9 juillet. Plutôt que de travailler à freiner l’écart salarial majeur qui touche les salarié-es de son usine de Laval, Héroux-Devtek déclenche un lock-out.
Ces salarié-es spécialisés qui œuvrent à la confection de trains d’atterrissage pour les avions avaient exercé une grève de 24 heures le 8 juillet. Ils accusent un retard salarial de 8$ l’heure par rapport à leurs collègues de l’usine du même employeur à Longueuil et de 14$ l’heure par rapport aux salarié-es de Safran. Dans les derniers mois, les entreprises concurrentes ont accordé des augmentations salariales importantes à leurs salarié-es, ce qui ne fait qu’accentuer l’écart chez Héroux-Devtek. Le syndicat constate un roulement de personnel important, d’où l’urgence d’obtenir de bonnes augmentations salariales.
« Jeter ses salarié-es à la rue après une seule journée de grève pour refuser de partager les profits avec ceux et celles qui font le travail, c’est la stratégie déplorable adoptée par Héroux-Devtek à Laval. Plutôt que de venir à la table pour discuter des augmentations salariales à accorder pour freiner le retard avec les entreprises concurrentes du secteur aéronautique, l’employeur veut garder tous ses profits pour lui. L’employeur a beau essayer d’avoir le beau jeu en demandant la conciliation, ce qu’on retient, c’est qu’il met ses salarié-es en lock-out. Avec le taux de roulement qu’il subit, il va falloir tôt ou tard qu’il reconnaisse les efforts de ses travailleurs et de ses travailleuses », Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.
Déclenchement d’une grève de 24 heures à l’usine d’Héroux-Devtek de Laval
Les 100 travailleurs et travailleuses de l’usine d’Héroux-Devtek à Laval ont déclenché une grève de 24 heures ce matin pour obtenir un rattrapage salarial et convenir de leur première convention collective CSN.
Une des demandes principales de ces salarié-es spécialisés qui œuvrent à la confection de trains d’atterrissage pour les avions est d’obtenir un rattrapage salarial. Les entreprises concurrentes ont accordé des augmentations salariales importantes à leurs salarié-es, ce qui ne fait qu’accentuer l’écart chez Héroux-Devtek. Dans les derniers mois, le syndicat constate un roulement de personnel important, d’où l’urgence d’obtenir de bonnes augmentations salariales.
Ayant joint la CSN récemment, la négociation de ces travailleurs et de ces travailleuses visait aussi à convenir d’une refonte de la convention collective. Ce volet de la négociation est maintenant réglé, c’est donc sur le salaire que les discussions portent actuellement. Sur ce plan, l’employeur et le syndicat sont très éloignés. Rappelons que ces salarié-es ont adopté à 100 % le 31 mai dernier un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
« Héroux-Devtek est en forte croissance économique et a les moyens de faire mieux pour ces travailleurs et ces travailleuses. Nous accusons un retard salarial par rapport aux entreprises concurrentes et il faut travailler là-dessus dans cette négociation, d’autant plus qu’on a du mal à retenir le personnel », lance Larry Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héroux-Devtek–CSN.
« Héroux-Devtek va devoir accepter d’en mettre plus sur la table et de partager les profits avec ceux et celles qui font rouler son usine à Laval. Dans le secteur de l’aérospatiale, la concurrence est forte pour avoir du personnel qualifié. Héroux-Devtek doit faire plus d’efforts pour garder son monde », ajoute Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
« La détermination des travailleurs et des travailleuses est la clé pour convaincre des employeurs comme Héroux-Devtek de reconnaitre leurs efforts. Ils peuvent compter sur notre appui dans cette grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent le résultat souhaité », poursuit Chantal Morin, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
« Quand des salarié-es comme ceux d’Héroux-Devtek déclenchent la grève, c’est parce qu’ils sentent qu’ils en ont besoin pour faire débloquer la négociation. Aucun cadeau n’est donné aux travailleurs et aux travailleuses. C’est quand on se tient et qu’on se fait entendre qu’on réussit à obtenir des gains », de conclure François Enault, 1er vice-président de la CSN.
Les 100 salarié-es d’Héroux-Devtek de Laval mis en lock-out le 9 juillet
Les 100 travailleurs et travailleuses de l’usine d’Héroux-Devtek à Laval devaient rentrer au travail ce matin après une grève de 24 heures. Leur employeur a décidé de les mettre en lock-out.
« Jeter ses salarié-es à la rue après une seule journée de grève pour refuser de partager les profits avec ceux et celles qui font le travail, c’est la stratégie déplorable adoptée par Héroux-Devtek à Laval. Plutôt que de venir à la table pour discuter des augmentations salariales à accorder pour freiner le retard avec les entreprises concurrentes du secteur aéronautique, l’employeur veut garder tous ses profits pour lui. L’employeur a beau essayer d’avoir le beau jeu en demandant la conciliation, ce qu’on retient, c’est qu’il met ses salarié-es en lock-out. Avec le taux de roulement qu’il subit, il va falloir tôt ou tard qu’il reconnaisse les efforts de ses travailleurs et de ses travailleuses », Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.
STT des industries manufacturières–CSN | Section ARD Canada Inc. (FIM–CSN)
À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 12 mai 2025, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières–CSN, section ARD Canada Inc. a été accrédité pour représenter :
« Tous les salarié-es au sens du Code du travail, à l’exception du personnel de bureau et du personnel de direction. »
Ces travailleuses et travailleurs, qui fabriquent des boulons pour les fuselages d’avions (secteur de l’aérospatial), ont choisi de se syndiquer avec la CSN pour obtenir le respect de leur employeur et pour que leur environnement de travail soit plus sécuritaire. Elles et ils joindront les rangs du STTIM–CSN.
Cette nouvelle section demeurera affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central du Montréal Métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
Forêt : qui écoutera celles et ceux qui en vivent ?
La ministre des Ressources naturelles et des forêts – ma députée – Madame Maïté Blanchette Vézina n’a de yeux que pour la récolte de bois et pour la génération de richesse pour les entreprises. Jusqu’à maintenant elle passe complètement à côté d’une réalité implacable : sans travaux sylvicoles cela est impossible écologiquement et économiquement parlant. Comment peut-on parler ainsi de la forêt sans s’attarder une seconde à celles et ceux qui en vivent ?
Nous, les ouvriers sylvicoles, sommes de moins en moins nombreux. Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au fil des années, tirées vers le bas des entrepreneurs peu scrupuleux. Il n’y a présentement aucune relève. Le métier n’attire plus personne tant les conditions sont d’un autre temps. Les travailleurs gagnent en âge et les emplois disparaissent. Ils sont remplacés par de la main d’œuvre temporaire : une manière de plus pour les patrons de diminuer nos conditions. Ne nous y trompons pas, cette précarité a aussi un impact sur la qualité du travail de reboisement et d’entretien. Avec nos emplois, disparaissent aussi nos salaires qui, il y a encore pas si longtemps, faisaient vivre nombre communautés du Bas-Saint-Laurent comme dans d’autres régions du Québec parce que nous y habitions.
Je suis ouvrier sylvicole depuis 30 ans. Je fais partie des derniers ouvriers forestiers. Nous sommes les jardiniers de la forêt. C’est un travail difficile physiquement mais il est source d’une grande fierté pour nous. Pour nous, la forêt, c’est notre vie, et non pas seulement de futures rangées d’arbres à abattre.
Pour nous, qui avons consacré notre vie à préparer les forêts de demain, la réforme du régime forestier aurait dû être l’occasion parfaite à saisir pour mieux qualifier notre noble métier et pour le pérenniser. Au contraire, la ministre a tout bonnement laissé tomber un projet-pilote prometteur qui améliorait concrètement les conditions de travail des sylviculteurs du Bas-Saint-Laurent. Ce projet-pilote a pourtant fait ses preuves. Il devrait être bonifié et étendu à tout le Québec mais la ministre prend le chemin inverse.
Ainsi, lorsque la ministre nous parle de création de richesse, nous sommes pour le moins sceptiques. Créer de la richesse mais pour qui au juste ? Les communautés locales et celles et ceux qui vivent de la forêt ne devraient-ils pas avoir leur mot à dire sur la manière dont on entend exploiter et regénérer la ressource à l’avenir ? Quant à nous le développement durable, le partage équitable de la richesse et la vitalité économique des communautés devraient être au cœur d’une telle réforme.
Il faut voir comme une bonne nouvelle la récente décision de la ministre de reporter l’adoption du nouveau régime forestier. Que cette pause puisse lui permette de réaliser qu’une bonne réforme du régime forestier doit nécessairement mener à la création et au maintien de bons emplois, et au bénéfice de toutes les communautés forestières. Bref, qu’on ne soucie pas que de la forêt, mais aussi de celles et ceux qui en vivent.
Foresterie : il est minuit moins une
Les syndicats du secteur forestier unissent leur voix pour exiger la création d’une cellule de travail visant à répondre à trois défis majeurs qui mettent en péril l’avenir de la filière forestière au Québec : rétablir le lien de confiance avec les Premières Nations, donner de l’oxygène aux entreprises et soutenir les travailleurs dans une conjoncture commerciale difficile, et remettre sur les rails le projet de réforme forestière.
À la suite des nombreuses mises à pied effectuées dans les dernières semaines, à l’escalade des tensions sur le terrain découlant des blocus et expulsions de territoires, à la dégradation du climat d’affaires et à l’annonce imminente d’une hausse de près de 140 % des droits compensatoires et antidumping imposés par les États-Unis sur le bois d’œuvre, le gouvernement ne peut compter uniquement sur les éventuelles retombées incertaines du projet de loi 97. Il doit agir dès maintenant et, surtout, saisir l’occasion pour rebâtir les ponts avec ses partenaires. Les représentants de l’ensemble des travailleurs se tiennent prêts à participer à la recherche et à la mise en place de solutions structurantes.
« Nous avons dénoncé l’incapacité du gouvernement à réunir les acteurs de la filière dans une véritable concertation stratégique. Mais il n’est pas trop tard pour corriger le tir », affirment les leaders des syndicats représentant la totalité des travailleurs de la foresterie du Québec, Daniel Cloutier d’Unifor, Nicolas Lapierre du Syndicat des Métallos, Kevin Gagnon de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et Luc Vachon de la CSD.
Les syndicats encouragent le gouvernement québécois à adopter une approche transversale et assumer le leadership dans une collaboration entre les ministères des Finances, de l’Économie, de l’Emploi, des Forêts, ainsi que le Secrétariat aux relations avec les Premières Nations et les Inuits. Une telle approche devrait aussi permettre d’établir un dialogue structuré avec les parties prenantes, dont les syndicats de travailleurs.
Un changement de cap s’impose pour résoudre une crise de confiance avec les Premières Nations qui s’envenime au lieu de s’apaiser. Au-delà de l’accès au territoire, de nouvelles idées doivent être explorées, notamment afin de soutenir la prise de participation des communautés autochtones dans l’économie forestière.
« Des mesures temporaires de soutien à l’industrie doivent être envisagées de toute urgence pour éviter l’hémorragie des pertes d’emplois, particulièrement dans le secteur du sciage. On craint que l’arrêt des opérations de certaines entreprises mène au départ de travailleurs et à une perte d’expertise difficile à remplacer », expliquent les 4 dirigeants syndicaux.
Enfin, la cellule de travail proposée pourrait également permettre de relancer le projet de loi 97, actuellement enlisé. En tenant compte de leur impact déterminant sur la planification, la concertation et l’harmonisation en forêt, les propositions sur la régionalisation de la gouvernance mériteraient d’être regardées de plus près. Elles pourraient contribuer à dénouer l’impasse actuelle.
L’homme d’affaires André Bélanger de Béton Provincial dénoncé à Rivière-du-Loup
Plus de 250 manifestantes et manifestants se sont rassemblés au centre-ville de Rivière-du-Loup, ce midi, pour dénoncer les méthodes fortes employées par le PDG de Béton Provincial, André Bélanger, dans le conflit qui l’oppose à la cinquantaine de travailleurs de ses usines de LaSalle et Longueuil.
Mis en lock-out par Béton Provincial à quelques jours de Noël, les privant ainsi des prestations de chômage durant la période creuse de l’hiver, plusieurs de ces travailleurs en lock-out ont fait le déplacement jusqu’à Rivière-du-Loup aujourd’hui pour prendre part à la manifestation. Ils étaient accompagnés des représentantes et des représentants des syndicats de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.
« Voilà maintenant six mois que Béton Provincial nous a jetés à la rue, privant de revenus les familles de 50 travailleurs », a déploré le président du syndicat, Gilles Marleau. « À la table de négociation, c’est toujours la même fermeture de l’employeur : gel de nos salaires pendant quatre ans, abolition de notre régime de retraite et diminution draconienne de sa contribution à notre régime d’assurance. Ne pas bouger de position en six mois, on ne peut pas dire que ça s’appelle de la négociation. »
Pour le président de la FIM–CSN, Kevin Gagnon, il est temps pour André Bélanger d’envoyer de véritables mandats à ses négociateurs afin d’en arriver à un règlement satisfaisant pour les deux parties. « Le syndicat a fait énormément d’ouvertures lors des dernières rencontres de négociation. Il est temps pour Béton Provincial de faire le bout de chemin qui lui revient. »
Nouvellement élue à la présidence du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Liette Ross a tenu à témoigner de la solidarité des syndicats de la région envers les lock-outés de Béton Provincial. « Ce n’est pas vrai que nous allons laisser André Bélanger niveler vers le bas les conditions de travail de tout le secteur du béton au Québec. Nombreux sont les syndicats CSN de la région qui ont été solidaires en contribuant au fonds de grève des lock-outés de Béton Provincial afin qu’ils puissent tenir la minute de plus et obtenir un règlement satisfaisant. »
À propos
Autrefois propriétés de Demix Béton, les usines de Longueuil et de LaSalle ont été rachetées en avril 2024 par Béton Provincial, acteur de premier plan de l’industrie au Québec. Le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle–Longueuil)–CSN représente les 50 chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
Régime forestier : un projet de loi qui doit être corrigé
« Le projet de loi 97 doit être revu, l’intérêt des travailleuses et des travailleurs de la forêt n’ayant pas été pris en compte. La ministre Blanchette Vézina ne semble d’ailleurs pas avoir écouté grand monde », lance François Enault, 1er vice-président de la CSN, en préparation de la commission parlementaire sur le projet de loi 97.
Le doute plane par ailleurs sur le type de sylviculture que le gouvernement veut mettre en place dans les zones d’intensification. Il n’est pas clair si l’on tient compte des écosystèmes en place. Même le chercheur dont le gouvernement Legault dit s’être inspiré pour sa réforme du régime forestier, Christian Messier, affirme aujourd’hui que le projet de loi 97 ne respecte pas les principes qu’il a mis de l’avant pour une saine gestion de la forêt !
« On parle d’intensification importante de la production, mais il faudrait investir plusieurs centaines de millions en sylviculture pour y arriver et il manque de main-d’œuvre dans le secteur. Ça ne tient pas debout à court terme », ajoute Kevin Gagnon, président de la FIM–CSN.
Pour la CSN et pour l’ensemble des syndicats du secteur forestier, il faudrait que la gestion de la forêt publique soit confiée à des sociétés régionales d’aménagement où tous les acteurs concernés seraient représentés. « Plusieurs compagnies forestières ont tendance à exploiter la forêt au plus vite pour augmenter les profits à court terme. Pour les travailleuses et les travailleurs, ce qui est important, c’est de maintenir de bons emplois à long terme. Notre vision va plus loin. Nous voulons nous assurer que la forêt contribue à la conservation d’emplois de qualité. Il faudrait aussi une instance régionale inclusive pour mieux gérer la forêt dans le respect de tout le monde », ajoute Kevin Gagnon. De plus, la CSN fait valoir que le gouvernement doit considérer l’économie de chaque région, avant de transférer dans une autre région, les garanties d’approvisionnement en bois de la forêt publique.
En raison de l’état actuel de la forêt, des engagements envers des aires protégées et de l’augmentation des feux de forêt, il est essentiel de se doter d’une stratégie économique de diversification. Il faut à la fois commercialiser de nouveaux produits à base de bois et miser sur d’autres usages de la forêt. « Les régions forestières du Québec se sentent abandonnées par Ottawa et Québec. Il n’y a pas de stratégie pour la transition, qui se doit pourtant d’être mise en place pour l’avenir. Il n’y a pas que le secteur automobile et la filière batterie au Canada, l’industrie forestière est essentielle pour plusieurs régions, mais elle est malheureusement négligée par nos élu-es », conclut François Enault.
Sommet sur la forêt
Le Sommet sur la forêt, qui s’est tenu le 20 mai à Saguenay, réunissait tous les syndicats du secteur forestier ainsi que de nombreuses organisations, dont Nature Québec et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Tous ces acteurs qui ont à cœur l’avenir de notre forêt s’entendaient pour demander au gouvernement de revoir son projet de loi 97 en prévoyant :
1) la mise en place d’une stratégie industrielle apte à soutenir des emplois durables ;
2) la pratique d’un aménagement forestier apte à soutenir la filière ;
3) l’instauration d’un dialogue social constructif dans le respect des valeurs des partenaires du milieu forestier et des Premières Nations.
Mandat de grève adopté à 100 % à l’usine d’Héroux Devtek de Laval
Les travailleurs et les travailleuses de l’usine d’Héroux Devtek à Laval se sont dotés d’un mandat de grève pour convaincre leur employeur de leur accorder un rattrapage salarial et de convenir le plus rapidement de leur première convention collective CSN.
Rassemblés en assemblée générale le 31 mai, ils ont adopté à 100 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée pour que la négociation prenne un nouvel élan. Ce sont plus de 100 salarié-es spécialisés qui œuvrent à la confection de trains d’atterrissage pour les avions pour l’entreprise en forte croissance économique. À la CSN depuis quelques mois, ils souhaitent obtenir une première convention collective avec la centrale. La négociation vise à la fois à obtenir des gains sur les conditions de travail et à arracher un rattrapage salarial pour freiner le roulement de personnel qui touche l’usine d’Héroux Devtek.
« La négociation avance, mais le rythme doit accélérer. L’employeur résiste aux changements. Il faut réécrire une nouvelle convention collective pour mieux défendre les travailleurs et les travailleuses. Le vote de grève démontre que les salarié-es sont prêts à se mobiliser pour obtenir des gains », lance Larry Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héroux-Devtek–CSN.
« Héroux Devtek doit accepter de partager les profits. L’entreprise en a amplement les moyens. Le taux de roulement est important et c’est principalement en raison des salaires inférieurs par rapport aux entreprises comparables. L’employeur a une occasion en or de changer de cap et il doit la saisir dès maintenant », ajoute Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
« Les travailleurs et les travailleuses de l’usine d’Héroux Devtek à Laval envoient un message clair à leur employeur : c’est le temps qu’il en mette plus sur la table. Ils sont prêts à exercer la grève pour obtenir une bonne convention collective », poursuit Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.
Blocus forestier : le manque d’écoute de la CAQ provoque une crise
Alors que la crise dans le secteur forestier prend une ampleur inquiétante, avec notamment des blocus autochtones actifs en Mauricie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le gouvernement de la CAQ doit être tenu pleinement responsable de la situation actuelle. Loin de favoriser la concertation, l’approche unilatérale adoptée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts a mené à une impasse politique et sociale, qui menace directement des centaines d’emplois dans le secteur forestier.
Ce résultat prévisible est la conséquence directe de l’incapacité de la CAQ à entreprendre un dialogue social avec tous les partenaires clés du milieu forestier. Le projet de loi 97, censé renforcer la prévisibilité et protéger les emplois, est aujourd’hui en flagrant décalage avec la réalité : celle d’un climat de tension croissante, d’un dialogue brisé et de risques imminents de mises à pied.
« Cela fait des mois que nous voyons venir cette crise et que nous exigeons la mise sur pied d’une véritable concertation. En l’absence de leadership de la part de nos élus, nous avons organisé un Sommet sur la forêt à Chicoutimi pas plus tard que la semaine dernière et tendu la main aux Premières Nations. L’avenir de nos jobs en dépend. Il faut se parler et trouver des voies de passage. En laissant perdurer les conflits, le gouvernement aura fort à faire pour expliquer à nos membres pourquoi ils se ramassent sur le chômage », tonnent les leaders des syndicats représentant la totalité des travailleurs et travailleuses de la foresterie du Québec, Denis Bolduc de la FTQ, Daniel Cloutier d’Unifor, Nicolas Lapierre du Syndicat des Métallos, Kevin Gagnon de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et Luc Vachon de la CSD.
Un modèle à sens unique dépassé
Alors que Québec s’isole dans ses processus décisionnels, d’autres provinces aux prises avec des défis similaires font le choix de la collaboration. Le gouvernement britanno-colombien a récemment annoncé la création d’un Conseil consultatif provincial sur la foresterie (Provincial Forestry Advisory Council), un espace permanent de dialogue multipartite chargé de formuler des recommandations en matière de gestion forestière durable, en appui aux communautés et aux travailleurs et travailleuses.
« Le contraste est frappant. Plutôt que de décrier ceux qui “ne comprennent pas”, il est temps pour le Québec de suivre l’exemple : ouvrir le dialogue, reconnaître la légitimité des voix autochtones, écologistes, syndicales et industrielles, et construire des compromis solides », exposent les dirigeants syndicaux.