On y offre le meilleur

Au Québec en 2018, les parents ont plus que jamais le choix entre les CPE, les milieux familiaux régis et les garderies commerciales. Malgré les preuves irréfutables démontrant la supériorité des services publics, nos politiciens hésitent toujours à donner de vrais moyens au réseau afin de permettre au plus grand nombre d’en bénéficier. Dans cette optique, la CSN lancera sous peu sa campagne « On offre le meilleur – Qualité, santé, égalité », dont l’objectif principal est de démontrer la supériorité des services de garde éducatifs publics.

Marie-Claude Laurin est éducatrice, responsable d’un service de garde depuis environ 20 ans. Les distinctions entre son milieu familial régi et subventionné et son pendant privé sont, selon elle, bien définies. « Le milieu familial correspond aux valeurs des familles et offre un environnement éducatif de qualité propice au développement de leurs enfants. Ses particularités (multiâge, fratrie privilégiée, petit groupe, souplesse, lien étroit, cuisine maison, soutien parental, etc.) favorisent l’épanouissement et la confiance de toute la famille ! L’ouverture, la flexibilité et la chaleur du milieu familial sont une richesse unique à ce mode de garde. »

Soutenues et encadrées

Les éducatrices responsables de service de garde en milieu familial subventionné et reconnu reçoivent annuellement trois visites de conformité à l’improviste. « Nous ne sommes pas laissées à nous-mêmes. Le bureau coordonnateur (BC) vient s’assurer du bien-être des enfants, de la sécurité des lieux, de l’hygiène, de la bonne alimentation, du respect de la réglementation, etc. Nos détecteurs de fumée sont-ils fonctionnels  ? Notre remplaçante répond-elle aux exigences ? Notre matériel éducatif propose-t-il des défis adaptés au niveau de développement des tout-petits qui nous sont confiés. Est-il accessible, varié et attrayant  ? Les enfants sortent-ils régulièrement à l’extérieur ? »

Le bureau coordonnateur est aussi présent pour apporter du soutien à une éducatrice qui en fait la demande. « Si j’ai épuisé toutes mes ressources personnelles pour aider un enfant, je peux demander conseil à l’agente de soutien pédagogique, celle-ci peut m’aider à développer mes compétences, et même me mettre en lien avec d’autres professionnel-les de l’éducation. Je sais également que je peux compter sur mes collègues RSG pour me ressourcer et briser l’isolement. »

La supervision des bureaux coordonnateurs constitue aussi un avantage pour le parent qui peut d’ailleurs s’impliquer au conseil d’administration. « Si le parent a des inquiétudes ou estime que la responsable ne répond pas adéquatement aux besoins de son enfant, il peut s’adresser au bureau coordonnateur pour être entendu et guidé dans la relation avec sa responsable. Il peut également déposer une plainte s’il juge que le développement ou la sécurité de son enfant est compromis. » Toutes les RSG doivent renouveler leur reconnaissance aux trois ans et définir leur approche éducative, en plus d’appliquer le programme éducatif du Ministère « Accueillir la petite enfance ». Avec le BC, il est aussi plus facile d’avoir accès aux services du CLSC (l’agente de soutien servant d’intermédiaire) dans le cas où un enfant présente des retards de développement ou d’autres problèmes.

Également formées

« Je dois suivre un minimum de six heures de perfectionnement chaque année, dont trois consacrées au développement de l’enfant. Je dois également suivre une formation de premiers soins et me soumettre à une vérification judiciaire. Hormis la formation de base de 45 heures, la responsable doit également suivre un cours exigé par le MAPAQ portant sur l’hygiène et la salubrité alimentaire. Plusieurs d’entre nous possèdent un diplôme d’études en éducation à l’enfance ou d’études universitaires dans un domaine connexe. »


Dans ce premier numéro, nous présentons les distinctions entre le milieu familial régi et son pendant privé. Le point sur les CPE et les garderies privées sera livré dans la prochaine édition.

Déjà en mode négociation

Le 28 mars dernier, les sages-femmes ont mis fin à une négociation laborieuse de trois ans en adoptant à 85 % une entente de principe conclue entre le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

L’un des enjeux prioritaires de la négociation portait sur l’amélioration de leur forfait de garde, qui s’élevait à moins de 2 $ l’heure. « Nous sommes encore loin de ce qu’on a consenti aux professionnelles du réseau, à qui l’on accorde une heure de salaire par huit heures de garde, ou aux sages-femmes des provinces comparables, qui accèdent à un forfait de 12 000 $ à 16 000 $ annuellement. Malgré tout, les 9345 $ par année qui nous ont été accordés améliorent notre sort », précise la présidente du RSFQ, Mounia Amine.

Le Regroupement a aussi obtenu un montant non récurrent de 40 000 $ notamment destiné à consolider l’outil de collecte de la reddition de comptes. « La négociation a bloqué sur la transmission aux établissements des données que nous fournissons déjà au MSSS. Malgré nos réserves, nous avons accepté les conditions du Ministère en échange de moyens de protection de notre autonomie professionnelle, garante de la qualité de nos services à la population. Il n’était toutefois pas question que le développement de l’outil de reddition, qui exige de nombreuses ressources, soit payé par les cotisations de nos membres », enchaîne Mounia Amine.

Cela dit, les sages-femmes ont dû faire plusieurs concessions, notamment en ce qui concerne les frais de kilométrage, le congé sans solde pour études ou la reconnaissance des conditions de travail des sages-femmes qui œuvrent dans le Grand Nord. Dans un soupir qui en dit long, Mounia Amine se dit tout de même satisfaite de l’entente. « Ce n’est pas parfait, mais nous avons tenu la minute de plus pour l’avancement de notre profession. Nous allons reprendre les choses à la prochaine négociation pour décrocher les conditions qui nous permettront vraiment de faire avancer notre pratique et de nous soutenir concrètement dans notre rôle auprès des femmes et des familles du Québec. »